Attaque de l’Iran contre Israël : l’aide précieuse de l’armée américaine

Attaque de l’Iran contre Israël : l’aide précieuse de l’armée américaine

170 drones, 30 missiles de croisière et plus de 120 missiles balistiques. Dans la nuit du samedi 13 avril, l’armada déployée par l’Iran pour attaquer son ennemi de toujours, Israël, a été stoppée nette : 99 % des projectiles ont été arrêtés, et seul “un petit nombre” a atteint Israël, selon l’armée. Mais ce résultat, impressionnant, doit en grande partie à l’aide américaine : selon CNN, plus de 70 drones et trois missiles balistiques ont été interceptés par des navires et des avions militaires de la marine US.

Deux navires américains présents en Méditerranée orientale, l’USS Arleigh Burke et l’USS Carney, ont d’abord détruit une demi-douzaine de missiles, avant que des avions n’entrent en action. Une batterie de missiles Patriot a abattu non loin de la ville irakienne d’Erbil, dans le Kurdistan, un autre missile de croisière. Les forces américaines ont également détruit “un missile balistique sur son véhicule de lancement et sept drones détruits au sol avant leur lancement dans les zones du Yémen contrôlées par les houthistes soutenus par l’Iran”, a affirmé le Commandement central de l’armée américaine (Centcom). “Grâce à ces déploiements et aux compétences extraordinaires de nos militaires, nous avons aidé Israël à détruire presque tous les drones et missiles entrants”, s’est félicité Joe Biden, rappelant son soutien “inébranlable” à son homologue israélien Benyamin Netanyahou, lors d’un appel téléphonique quelques heures après l’attaque.

Des informations en temps réel

Il faut dire que le président américain a passé la soirée de samedi à suivre les événements en direct dans la célèbre “Situation Room”, la salle de crise de la Maison-Blanche. “Nous estimons que plus d’une centaine de missiles étaient en approche en même temps, à un moment donné. Les résultats des mesures défensives étaient bien entendu peu clairs jusqu’à ce que tout soit fini”, a affirmé un responsable présent sur place, pour décrire l’atmosphère de tension.

Avant l’attaque iranienne, les responsables américains, notamment le secrétaire à la Défense Lloyd Austin et le secrétaire d’Etat Antony Blinken, sont restés “en contact permanent” avec Israël ainsi qu’avec d’autres pays de la région. Car des hauts responsables américains avaient été tenus informés de l’attaque de Damas à l’occasion d’une visite de l’ambassadeur et de l’attaché militaire israélien à la Maison-Blanche, selon un responsable de l’administration américaine. “Nous n’avons pas participé à cette frappe mais nous savions qu’elle aurait des conséquences”, a-t-il notamment déclaré.

Le général Erik Kurilla, à la tête du commandement militaire en charge du Proche-Orient, s’est donc rendu à plusieurs reprises sur place, apportant des informations en temps réel tout en assurant la coordination avec Israël et les autres partenaires régionaux. Les Etats-Unis étaient également en contact avec l’Iran, via “une série de communications directes relayées par la Suisse”, a ajouté un responsable américain.

Une position délicate

Ce conflit place toutefois Joe Biden dans une position délicate. “Il se méfie des motivations de Netanyahou, qui tente d’étendre la guerre à toute la région pour détourner l’attention de la guerre qui se déroule mal pour lui à Gaza”, analyse auprès de l’AFP Colin Clarke, directeur de recherche au Soufan Group. “Biden tente de restreindre Israël, mais Netanyahou a déjà montré qu’il était prêt à tester toutes les limites que Biden souhaitait imposer”, appuie James Ryan, directeur exécutif du Middle East Research and Information Project.

Pris en tenailles par la gauche, qui dénonce le désastre humanitaire à Gaza, comme par la droite, pour sa “faiblesse” supposée dénoncée par son rival républicain Donald Trump, Joe Biden joue ainsi les équilibristes, et ce en pleine campagne électorale. “Le président a été clair : nous ne voulons pas d’escalade. Nous ne voulons pas d’une guerre étendue avec l’Iran”, a cependant clarifié dimanche le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, John Kirby.

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