Attentat de Moscou : le Kremlin refuse toujours de pointer la responsabilité de l’EI

Attentat de Moscou : le Kremlin refuse toujours de pointer la responsabilité de l’EI

C’est l’attaque la plus meurtrière en Russie depuis une vingtaine d’années. L’attentat, vendredi au Crocus City Hall près de Moscou, a fait au moins 137 morts et 182 blessés selon le dernier bilan. Les services de santé ont indiqué dimanche soir que le nombre de blessés avait été réévalué à 182, dont 101 étaient toujours hospitalisés.

Les enquêteurs continuent de fouiller les décombres du bâtiment abritant la salle de concert, ravagée par un gigantesque incendie déclenché par les assaillants. L’attentat a été revendiqué par le groupe djihadiste Etat islamique (EI).

Le Kremlin refuse de commenter la revendication de l’EI

Les autorités russes ont refusé ce lundi de commenter la revendication de ce groupe, citant à l’inverse, dès hier, une piste ukrainienne, démentie notamment par Washington et Kiev. “L’enquête est en cours et l’administration présidentielle aurait tort de faire des commentaires sur le déroulement de l’enquête. Nous ne le ferons pas”, a assuré le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov. Il a précisé que le président russe n’avait pas prévu à ce stade de se rendre au Crocus City Hall, lieu de l’attentat.

Le porte-parole du Kremlin a par ailleurs refusé ce lundi de commenter les allégations de torture des suspects de l’attentat dans la banlieue de Moscou, apparues après la publication de vidéos sur les réseaux sociaux et de photos les montrant le visage ensanglanté. “Je laisserai cette question sans réponse”, a déclaré Dmitri Peskov, interrogé par des journalistes.

La France a proposé à la Russie “une coopération accrue”

“Nous avons proposé aux services russes, comme à nos partenaires de la région, une coopération accrue”, a déclaré ce lundi Emmanuel Macron à son arrivée en Guyane. “Il faut se garder de toute instrumentalisation ou déformation, mais être exigeants et efficaces. C’est dans cet esprit que nous avançons et j’espère que la Russie fera de même”, a-t-il ajouté devant la presse alors que Vladimir Poutine a pointé une responsabilité de l’Ukraine.

Les quatre assaillants présumés placés en détention provisoire

Les quatre assaillants présumés à l’origine de l’attaque du Crocus City Hall à Moscou ont été placés dimanche en détention provisoire pour deux mois par un tribunal de la capitale russe. Les quatre hommes sont accusés de “terrorisme” et encourent la prison à perpétuité, a indiqué dans un communiqué le tribunal Basmanny de Moscou. Leur détention provisoire, fixée jusqu’au 22 mai, peut être prolongée dans l’attente de leur procès, dont la date n’a pas encore été fixée. Au total, les autorités russes avaient rapporté l’arrestation de 11 personnes, dont quatre assaillants en lien avec cette attaque. Cette comparution intervient au soir d’une journée de deuil en Russie.

Le tribunal a diffusé des images montrant trois suspects amenés dans la salle d’audience menottés et pliés en deux par des policiers, puis assis dans la cage en verre réservée aux accusés. Le quatrième est arrivé dans une chaise roulante, les yeux fermés. L’un des suspects avait un bandage blanc à l’oreille, comme sur de précédentes vidéos de l’arrestation des assaillants présumés diffusées samedi par les enquêteurs, où trois d’entre eux apparaissaient avec du sang sur le visage. Le porte-parole du Kremlin a refusé lundi de commenter les allégations de torture des suspects de l’attentat, apparues après la publication de ces vidéos sur les réseaux sociaux et de photos les montrant le visage ensanglanté.

Selon le tribunal, deux des accusés ont plaidé coupable. L’un d’entre eux, un natif du Tadjikistan, a “reconnu entièrement sa culpabilité”. Les autorités avaient précédemment indiqué que les suspects étaient des “citoyens étrangers”, sans mentionner leur nationalité. Le Tadjikistan est une ex-république soviétique d’Asie centrale à majorité musulmane. L’agence de presse russe Ria Novosti a rapporté que l’un des suspects était un ancien employé d’un coiffeur à Ivanovo, une ville au nord-est de la capitale. Un autre a un enfant de huit mois et travaillait dans une fabrique de parquet à Podolsk, dans la région de Moscou.

“Aucune implication ukrainienne”, affirme Washington

Le gouvernement américain a affirmé dimanche qu’il n’y avait “aucune implication ukrainienne” dans le massacre au Crocus City Hall à Moscou, après que le président russe Vladimir Poutine eut évoqué un lien avec l’Ukraine. Il n’y a “aucune preuve” selon laquelle l’Ukraine est impliquée dans le massacre et “l’EI est responsable”, a rétorqué la vice-présidente américaine Kamala Harris lors d’un entretien télévisé dimanche.

“L’Etat islamique (EI) porte l’entière responsabilité de cet attentat. Il n’y a eu aucune implication ukrainienne”, a renchéri dans un communiqué Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain. Washington répond à l’allocution samedi de Vladimir Poutine qui avait dénoncé un acte “terroriste barbare” et annoncé que “les quatre auteurs” de l’attentat avaient été arrêtés “alors qu’ils se dirigeaient vers l’Ukraine”, sans mentionner la revendication du groupe djihadiste Etat islamique.

La France rehausse le niveau Vigipirate à “urgence attentat”

Gabriel Attal a annoncé dimanche soir “rehausser” le plan Vigipirate en France à son niveau le plus élevé “urgence attentat”, à la suite de l’attaque de Moscou revendiquée par le groupe djihadiste Etat islamique. “Compte tenu de la revendication de l’attentat par l’Etat islamique et des menaces qui pèsent sur notre pays, nous avons décidé de rehausser la posture Vigipirate à son niveau le plus élevé : urgence attentat”, a indiqué le Premier ministre sur le réseau social X à l’issue d’un conseil de défense à l’Elysée sur “l’attentat de Moscou et ses conséquences”. Le plan Vigipirate avait été rétrogradé au niveau 2 (“sécurité renforcée – risque attentat”) en janvier dernier.

À la suite de l’attentat de Moscou, un Conseil de Défense et de Sécurité nationale a été réuni ce soir à l’Elysée par le Président de la République.

Compte tenu de la revendication de l’attentat par l’état islamique et des menaces qui pèsent sur notre pays, nous avons décidé de…

— Gabriel Attal (@GabrielAttal) March 24, 2024

“La revendication de l’attentat de Moscou provient de l’État islamique au Khorassan. Or, cette organisation menace la France et a été impliquée dans plusieurs projets d’attentats récents déjoués dans plusieurs pays d’Europe, dont l’Allemagne et la France”, a précisé Matignon. “Le Premier ministre a demandé au Secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale, placé sous son autorité, de convoquer demain (ce lundi) à la première heure une réunion associant l’ensemble des services de sécurité impactés par le rehaussement du niveau Vigipirate”, ajoute cette source.

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