Cancer : vers une explosion du nombre de cas en 2050 ?

Cancer : vers une explosion du nombre de cas en 2050 ?

35 millions de nouveaux cas de cancers en 2050, soit 77 % de plus qu’actuellement. Telles sont les sombres estimations de l’agence de lutte contre le cancer de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), publiés ce jeudi. En 2022, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) estime que 20 millions de nouveaux cas ont été détectés et que 9,7 millions de personnes sont décédées de la maladie dans le monde.

“L’augmentation rapide de la charge mondiale du cancer reflète à la fois le vieillissement et la croissance de la population, ainsi que les changements dans l’exposition de la population à des facteurs de risque”, peut-on lire dans le rapport du CIRC publié quelques jours avant la Journée mondiale contre le cancer, ce dimanche.

En cause, notamment, le tabac, l’alcool et l’obésité, mais également la pollution de l’air. Ainsi, selon Santé publique France, 40 000 décès par an en France sont attribuables aux particules fines (PM2.5).

Le CIRC met également en évidence les lacunes de certains pays concernant la lutte contre cette maladie. Seuls 39 % des pays participants à l’étude du CIRC “couvraient les bases de la gestion du cancer dans le cadre de leurs services de santé proposés à tous les citoyens”, complexifiant l’accès aux soins pour les populations concernées.

Importance du diagnostic précoce

Par ailleurs, l’enquête révèle de fortes inégalités entre les pays dans le traitement et le diagnostic des cancers. Par exemple, dans un pays à faible indice de développement humain (IDH, un indice fondé sur plusieurs critères comme le PIB par habitant, le niveau d’éducation, etc.), une femme sera 50 % moins susceptible de recevoir un diagnostic de cancer du sein qu’une femme vivant dans un pays à IDH élevé.

Ainsi, le risque pour la première de mourir de cette maladie est beaucoup plus élevé, “en raison d’un diagnostic tardif et d’un accès inadéquat à un traitement de qualité”, est-il précisé dans le bilan. Le CIRC insiste sur l’importance du dépistage précoce. Celui-ci permet, dans le cas du cancer du sein, à 99 femmes sur 100 d’être en vie cinq ans après le diagnostic, selon l’Institut national du cancer.

Dans les pays à faible IDH, l’agence de l’OMS prévoit une augmentation de 142 % de l’incidence – c’est-à-dire le nombre de cas apparus pendant une année. En conséquence, “la mortalité par cancer dans ces pays devrait presque doubler en 2050”.

Prévalence du cancer du poumon

En 2022, c’est le cancer du poumon qui s’est avéré être la principale cause de décès par cancer, avec 1,8 millions de décès, soit près de 19 % du total. “La réapparition du cancer du poumon en tant que cancer le plus courant est probablement liée à la consommation persistante du tabac en Asie”, précise le CIRC.

Ce continent concentre près de la moitié (56 %) des cas de cancers détectés en 2022 (9,8 millions) – sachant que plus de la moitié de la population mondiale habite dans cette région. L’Asie figure ainsi en tête devant l’Europe (20 % des cas, Russie incluse), suivie de l’Afrique, l’Amérique latine et l’Amérique du Nord (environ 7 % des cas pour chacune de ces régions).

Il existe toutefois des disparités selon le sexe en matière d’incidence et de mortalité. Si les cancers du poumon, de la prostate et du colon sont les trois causes les plus fréquentes de décès par cancer chez les hommes, le cancer du sein domine chez les femmes, avec 670 000 décès en 2022.

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