Cérémonie d’ouverture des JO : pourquoi le Stade de France n’est même plus le plan B

Cérémonie d’ouverture des JO : pourquoi le Stade de France n’est même plus le plan B

C’est l’Arlésienne du débat sur les Jeux olympiques : et si la cérémonie d’ouverture du 26 juillet était finalement transférée au Stade de France ? Chez tous les observateurs, l’enceinte de Saint-Denis apparaît comme la solution de repli naturelle, une évidence en cas de menace sécuritaire sur la Seine. Et pourtant. Selon nos informations, dans les réunions quotidiennes qui agitent actuellement les autorités de l’Etat, à l’Elysée, au ministère de l’Intérieur ainsi qu’à la préfecture de police, le stade de France ne constitue plus qu’un “plan C”, au mieux. Emmanuel Macron l’a lui-même indiqué ce lundi 15 avril sur BFMTV. “On a une cérémonie qu’on prépare qui serait limitée au Trocadéro, par exemple”, a prévenu le président de la République. Ajoutant tout de même : “Voire qui se rapatrierait au Stade de France, parce que c’est ce qui se fait classiquement”.

C’est bien selon cet ordre de préférence que les alternatives à la Seine sont actuellement imaginées. D’abord en raison d’une complication technique, récemment décelée par les stratèges du gouvernement : le stade de France n’est pas complètement libre aux dates indiquées. La veille au soir de la cérémonie, le 25 juillet, le “grand stade” accueille… la fin des matchs de poule puis les quarts de finale du rugby à sept masculin, une épreuve pour laquelle les Français nourrissent des espoirs de médaille. Entre 21h et 22h30, les coéquipiers d’Antoine Dupont pourraient jouer un match couperet.

En cas de cérémonie d’ouverture, le lendemain, dans le même lieu, l’installation des équipements ne pourrait avoir lieu qu’à partir de 23 heures. Un délai bien trop court, estiment les experts, que l’histoire récente des Jeux olympiques tend à confirmer : que ce soit à Tokyo, à Rio de Janeiro, à Londres et même à Pékin, en 2008, les premiers matchs de sport collectif – souvent la première journée de poules du football, traditionnellement organisée la veille du lancement officiel des JO – ont toujours été délocalisés dans des stades différents du lieu de la cérémonie d’ouverture.

Trocadéro, vrai plan B

Reste la possibilité de transférer les matchs du rugby à sept dans une autre enceinte, mais cette hypothèse créerait elle-même plusieurs complications, pour les délégations sportives mais aussi pour les spectateurs, dont les billets devraient ainsi être remplacés… ou remboursés.

De toute façon, Emmanuel Macron a exprimé sa préférence pour un “lieu ouvert”, permettant de respecter un tant soit peu la promesse initiale d’une cérémonie inédite et pas comme les autres. La place du Trocadéro apparaît à plusieurs égards comme une alternative convenable. Elle est déjà prévue comme le lieu de conclusion de la parade des sportifs sur la Seine. Y rapatrier la cérémonie permet d’utiliser une partie du dispositif de sécurité envisagé. Les dignitaires – Paris attend quelque 120 souverains et chefs d’Etat ou de gouvernement –, en particulier, devaient de toute façon se rendre au Trocadéro en bus, depuis la place de l’Etoile. Les forces de l’ordre ont en outre l’expérience de la sécurisation du Trocadéro, lieu de nombreuses manifestations durant l’année.

Emmanuel Macron pourrait ainsi s’enorgueillir d’avoir permis la première cérémonie d’ouverture “en ville” de l’histoire des Jeux olympiques. Une partie seulement de la promesse initiale serait pourtant respectée : il s’agissait de proposer au public une “déambulation” inédite dans Paris. Promenade qui n’existerait plus, remplacée par une plus classique parade “statique” sur une place.

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