Ces RH qui veulent changer de métier : comment mettre fin à l’hémorragie

Ces RH qui veulent changer de métier : comment mettre fin à l’hémorragie

Se préoccuper du bien-être des collaborateurs, tout en répondant aux exigences et aux contraintes économiques de l’entreprise. Laborieux jeu d’équilibriste auquel doivent se prêter les professionnels des ressources humaines qui sont de plus en plus nombreux à songer à rendre leur tablier… D’après une enquête réalisée par le cabinet d’étude Robert Walters, 56 % des cadres RH ont exprimé le souhait de changer d’emploi dans les douze prochains mois. Soit dix points de plus que l’an dernier.

La crise du Covid-19 pourrait bien être le point de départ du mal-être éprouvé par les responsables des ressources humaines. Au sein des entreprises, ce sont eux qui ont notamment été en première ligne pendant la pandémie : lorsque l’économie française a été mise sous cloche, il a fallu orchestrer la mise en œuvre des mesures restrictives, gérer et expliquer l’intégration d’une nouvelle organisation, mais également canaliser les inquiétudes et incertitudes liées au contexte jusqu’alors inédit.

“S’en est suivie une période durant laquelle certains secteurs comme la tech ont fait face à des phases de croissance et de décroissance rapides, envoyant des signaux contradictoires aux collaborateurs et renforçant leur besoin d’être rassurés”, explique Audrey Silvain, senior consultant à Robert Walters et auteure de l’article “DRH : un rôle essentiel dans un environnement en constante évolution“, qui s’appuie sur les données publiées dans l’enquête. Résultat : les professionnels RH ont été confrontés à des demandes toujours plus nombreuses et urgentes. Raison pour laquelle, peut-être, près de quatre DRH sur dix espèrent une augmentation de salaire cette année d’après l’enquête.

Jongler entre intégration et autonomie

De façon générale, et plus particulièrement “ces derniers temps, les RH ont souvent été placés dans une position délicate, devant trouver un équilibre entre le bien-être des collaborateurs, leur performance, le tout au service de leur entreprise“, décrypte Audrey Silvain. Raison pour laquelle, il apparaît “plus que jamais […] crucial” que les dirigeants comprennent que “la performance des collaborateurs et la santé financière de l’organisation sont interdépendantes”. La spécialiste met notamment en garde les structures : attention à ne pas sacrifier les collaborateurs “au profit de la croissance à tout prix”. Et de renchérir : “il s’agit d’un marathon, pas d’un sprint”.

Parmi les recommandations formulées dans l’article, un mot d’ordre : anticiper les crises. Pour ce faire, “la politique RH doit être élaborée en amont”, insiste Audrey Silvain pour qui les DRH doivent être considérés comme de vrais partenaires sur les prises de décision stratégiques.

La spécialiste recommande notamment de ne pas mégoter sur l’autonomie, premier critère de satisfaction des professionnels en ressources humaines selon l’enquête. “Donner plus d’autonomie, de responsabilité, de confiance” : une “question centrale”, résumait déjà Benoît Serre, vice-président délégué de l’Association nationale des DRH (ANDRH) dans L’Express en janvier dernier.

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