“Char du futur” : un accord sur ce projet militaire commun entre Paris et Berlin

“Char du futur” : un accord sur ce projet militaire commun entre Paris et Berlin

Il fallait très rapidement débloquer ce dossier qui était jusqu’ici miné par des intérêts divergents. Les ministres de la Défense allemand et français ont annoncé, vendredi 22 mars, un accord sur le projet commun de char du futur (MGCS) concernant la répartition du travail entre industriels.

“Nous nous sommes mis d’accord sur la répartition de toutes les tâches pour ce grand projet”, a déclaré le ministre allemand Boris Pistorius lors d’une conférence de presse aux côtés de son homologue français Sébastien Lecornu. “Nous avons un accord et nous nous en réjouissons”, a dit le ministre français soulignant l’importance de ce “programme structurant pour les armées de terre des deux pays, fondamentalement structurant pour l’Europe, structurant même pour l’Otan”.

Le programme MGCS (acronyme anglais de Système de combat terrestre principal) a été lancé en 2017, en même temps que l’avion de combat futur (Scaf), autre projet de coopération de défense entre les deux pays.

Il vise à remplacer à partir de 2035 les chars Leclerc français et les Leopard 2 allemands, tout en marquant “un saut de génération en matière technologique” grâce à son “niveau d’innovation” et sa “connectivité”, a souligné le ministre français.

Il sera financé à parts égales

Boris Pistorius et Sébastien Lecornu avaient appelé l’an dernier à donner une nouvelle impulsion à ce projet franco-allemand entravé par les rivalités industrielles et les intérêts divergents de Paris et de Berlin. Financé à parts égales par les deux pays et mené sous direction allemande, il est à l’origine conduit par KNDS, entité créée pour l’occasion entre le français Nexter et l’allemand KMW qui fabrique le char de combat Leopard 2.

L’irruption dans le programme en 2019 du fabricant allemand Rheinmetall avait déstabilisé l’édifice et les répartitions envisagées entre industriels. La première étape consistait donc à clarifier cette question et l’accord trouvé “établit très clairement qu’en matière de production, il y aura une répartition de 50/50 entre les industries des différentes nations”, a dit Boris Pistorius vendredi.

Il a reconnu qu’il s’agissait de “négociations compliquées […] et difficiles”. Cet accord sera formalisé par la signature d’un document commun le 26 avril, ont indiqué les deux ministres.

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