Dengue : une explosion des contaminations qui inquiète à l’approche des JO

Dengue : une explosion des contaminations qui inquiète à l’approche des JO

1 180 %. C’est le pourcentage d’augmentation du nombre de cas de dengue en France métropolitaine entre 2023 et 2024. Cette maladie virale répandue dans les pays chauds qui, à la faveur du dérèglement climatique, tend à faire son nid en Europe. “Nous sommes face à une situation inédite”, a reconnu le directeur général de la Santé, le Docteur Grégory Emery lors d’une conférence de presse.

Plus précisément, du 1er janvier au 18 avril, 1 679 cas importés de dengue ont été comptabilisés en métropole. Selon des données de Santé publique France, ils n’étaient que 131 en 2023 sur la même période.

Ces cas “importés” concernent des personnes ayant voyagé dans les régions du monde où circule de manière endémique ce virus transmis par une piqûre de moustique tigre (Aedes albopictus). Depuis mi-2023, la grande majorité des cas de dengue importés en métropole proviennent des Antilles françaises.

Flambée de la dengue dans les Amériques

Cette progression de la maladie en France métropolitaine n’est donc pas sans lien avec la flambée de la maladie virale transmise par des moustiques dans les Amériques et les Caraïbes. “Ce que nous observons dans l’Hexagone est un miroir de ce qui se passe aux Antilles, et plus largement dans la zone Amérique latine et Caraïbe”, a expliqué le Docteur Caroline Semaille, directrice générale de Santé publique France.

Fin mars déjà, l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) a prévenu que l’Amérique latine et les Caraïbes devaient s’attendre à la pire saison de dengue jamais enregistrée, alimentée par le phénomène climatique El Niño. D’après le docteur Semaille, près d’un cinquième des cas sont âgés de plus de 65 ans. “Heureusement, très peu d’enfants”, sont touchés par la maladie, note la médecin. Car si elle est le plus souvent bénigne, la dengue peut évoluer, dans environ 1 % des cas, vers une forme plus grave provoquant notamment des saignements. Mais la plupart du temps, les symptômes qui apparaissent dans les trois à quatorze jours suivant la piqûre de moustique, sont de types grippaux.

L’inquiétude à quelques semaines des JO

Reste qu’à moins de trois mois de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, cette recrudescence des cas de dengue sur le sol français inquiète les autorités sanitaires. Dans les principaux risques infectieux induits par de grands rassemblements type JO, le Covars (Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires) a récemment placé en tête “les cas importés d’arboviroses et leur risque de dissémination à la faveur de la période d’activité estivale des moustiques vecteurs”.

Le directeur général de la Santé a appelé à “être vigilant et à adopter les bons gestes pour limiter la prolifération du moustique tigre”. Et pour cause, “le nombre significatif de cas importés pourrait entraîner la mise en place dans l’Hexagone de chaînes de transmission autochtones”. Et d’appeler chacun à “rendre la vie des moustiques difficiles”. En éliminant les eaux stagnantes dans et autour des habitats notamment : en dessous de pots, coupelles, gouttières, détritus…

Les bons gestes à suivre

Aux voyageurs en zone à risque, notamment la Martinique, la Guadeloupe et la Guyane, il est recommandé de se protéger des piqûres. En portant des vêtements longs et amples par exemple, ou en utilisant des moustiquaires et des répulsifs. Au retour de zone à risque, il est impératif de se protéger trois semaines contre les piqûres. Ce, même en l’absence de symptômes.

En cas d’infection, le traitement est surtout symptomatique, notamment contre la douleur et la fièvre. Mais attention : l’aspirine et les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont contre-indiqués, en raison du risque hémorragique.

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