Donald Trump : la dernière lubie du candidat républicain pour gagner de l’argent

Donald Trump : la dernière lubie du candidat républicain pour gagner de l’argent

Tout individu qui collecte la modique somme de 2,5 millions de dollars pour la réélection de Donald Trump, se verra octroyer, outre un accès privilégié à diverses manifestations, une paire “personnalisée” de baskets dorées ornées d’un drapeau américain et d’un grand T. Le candidat républicain les a présentées le mois dernier lors d’un salon de la chaussure de sport et les mille paires se sont vendues en quelques heures pour 399,99 dollars chacune. La campagne de Donald Trump ressemble de plus en plus à un grand bazar. Alors que l’ancien président a été condamné à 450 millions de dollars d’amende pour fraude financière, tout est bon pour gagner de l’argent.

Il fait aussi la promotion de “Victory47”, un parfum dont le bouchon est un buste à son effigie. Et a lancé plusieurs séries de cartes à collectionner numériques sous forme de NFT (littéralement des jetons non fongibles, ou actifs numériques) qui le représentent en costumes de soldat, de cow-boy et de Superman. Juste avant Pâques, l’ancien président, notoirement adultère et condamné pour escroquerie et agression sexuelle s’est par ailleurs mis à faire la promotion de bibles patriotiques à 59,99 dollars. Décorées d’un drapeau américain, elles s’accompagnent de la Constitution, de la Déclaration d’Indépendance et autres textes fondateurs. Dans une vidéo promotionnelle, le candidat s’exclame : “Tous les Américains ont besoin d’une bible chez eux, et j’en ai beaucoup”. Et il ajoute : “C’est mon livre favori.” Il ne doit pas l’ouvrir souvent car en 2016 il avait été incapable de faire la différence entre l’Ancien et le Nouveau Testament. En a-t-il vendu de grandes quantités ? Dieu seul le sait. Tous les chrétiens n’apprécient en tout cas pas ce merchandising grossier : “Voir un démagogue récupérer notre foi et nos textes sacrés pour servir sa quête du pouvoir, c’est la faillite du christianisme”, écrit sur X le révérend Benjamin Cremer.

“Toutes les campagnes ont recours aux produits dérivés”, remarque Bruce Newman, spécialiste de marketing politique à DePaul University. Chez Trump cependant cela a atteint un niveau d’activité sans précédent. Aucun de ses prédécesseurs n’a jamais proposé une telle variété de choses, y compris la Bible. C’est une monétisation inédite de ses partisans”.

Le promoteur immobilier a de l’expérience dans ce domaine. Cela fait 40 ans qu’il appose son nom sur des steaks, des montures de lunettes, de la vodka… Et si nombre de ces marques ont capoté très vite, sa casquette rouge “Make America Great Again” lancée en 2016 connaît en revanche un énorme succès…. qu’il s’efforce de répliquer, pour payer des frais d’avocat et des dommages et intérêts qui s’accumulent.

Un moyen aussi de tourner ses ennemis en dérision

Sans compter qu’il est la traîne en matière de collecte de fonds par rapport à son rival démocrate Joe Biden. Mais les bénéfices de la Bible ou des baskets n’iront pas alimenter sa campagne présidentielle, assurent les sites qui commercialisent les produits Trump. Ces derniers n’appartiennent pas à l’ancien président qui se contente de toucher des royalties pour avoir prêté son nom.

Son réseau social Truth Social pourrait s’avérer nettement plus lucratif. La maison mère, Trump Media, a certes affiché une perte de 58 millions de dollars en 2023. Mais le cours de l’action s’est envolé lors de son entrée en bourse valorisant à son pic l’entreprise à 11 milliards. Si le titre ne s’effondre pas, Trump qui possède 57 % des parts pourrait toucher un pactole.

Donald Trump s’appuie par ailleurs sur les produits dérivés à son nom pour tourner ses ennemis en dérision. L’an dernier, après son passage à la prison de Fulton en Géorgie dans le cadre du procès sur son ingérence dans les élections de 2020, son équipe a imprimé des T-shirts et des mugs avec sa photo d’identification judiciaire accompagnée de cette légende “Ne vous rendez jamais”. En quelques jours, il a engrangé, dit-il, plus de 9 millions de dollars. Il a vendu aussi 2024 morceaux du costume bleu qu’il portait ce jour-là, présenté comme “l’objet le plus historiquement significatif de l’Histoire américaine”. Pour la bagatelle de 4 653 dollars, on gagnait, outre le bout de tissu, un dîner avec le grand homme et 47 cartes de collection numériques. Collector !

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