Ecoles de commerce : dans la jungle des formations diplômantes

Ecoles de commerce : dans la jungle des formations diplômantes

Qui n’a jamais pensé tout plaquer pour changer de métier ? Parfois subie, souvent choisie, la reconversion n’a jamais autant taraudé les Français, surtout après la pandémie de Covid-19. Pour donner du sens à leur quotidien, mieux gagner leur vie ou tout simplement changer d’air. Voici les clefs pour réussir ce tournant vital, en fonction de vos diplômes et de votre âge. Comment se retrouver dans la jungle des diplômes dont le nombre explose ?

Jean-Jacques se souvient de la première fois où il a atterri sur le site des grandes écoles de commerce à la recherche d’une formation en management commercial. Il doit le reconnaître : il était perdu. Rien que sur le portail d’un établissement prestigieux comme l’ESCP, plus d’une cinquantaine de parcours sont proposés. Il y en a de toutes les durées – d’une journée à trente-six mois -, de toutes les modalités – en anglais, en français, à distance -, et accessibles aux bacheliers comme au bac + 6. Ces diplômes en dehors du système universitaire cartonnent et attirent autant les cadres supérieurs que les touche-à-tout désireux de lancer leur boîte. Mais, comment s’y retrouver dans cet océan de formations ?

La peur du syndrome de l’imposteur

A 57 ans, Jean-Jacques, ce directeur commercial de PME qui n’avait pas fait d’études, rêvait de reprendre un cursus, notamment pour soigner son “syndrome de l’imposteur”. “J’avais besoin de gagner en légitimité dans ma fonction et je voulais rester dans le coup”, insiste celui qui a finalement choisi un master de management du développement commercial à l’Edhec, commencé en 2016. Il a déboursé près de 20 000 euros de frais de scolarité pour un programme qu’il a suivi les week-ends et quelques vendredis, à Paris ou à Lille. Réseaux sociaux, finance, direction… Durant dix-huit mois, il a acquis les bases théoriques qui lui manquaient.

Comme beaucoup, s’il a choisi une école de commerce, c’est avant tout pour sa renommée. La plupart des candidats redoutent la “coquille vide”, alors ils se tournent naturellement vers des marques réputées. Mais attention, il convient de bien se renseigner sur les spécialités des établissements. Chaque école a sa pédagogie et ses propres libellés de master. Seul l’Executive MBA fait office d’incontournable, il reste le programme star des brochures des établissements. Il est aussi le plus cher. Le prix oscille entre 40 000 et 100 000 euros. Exigeant, il s’impose comme un diplôme fortement reconnu. Accessible le plus souvent à des professionnels ayant une quinzaine d’années d’expérience, il court majoritairement sur deux ans et s’avère chronophage.

Une approche pédagogique structurée

D’autres masters sans l’appellation MBA existent et renvoient au même niveau d’études reconnu par l’Etat. Ils sont souvent davantage spécialisés. On retrouve, par exemple, chez Neoma un master business development clients grands comptes et à HEC, un master of science en finance. Cédric Dupray, chef d’entreprise dans le domaine de la maintenance industrielle, a rejoint un master en management général à l’Essec, en 2020, afin de résoudre des problèmes de croissance dans son entreprise. Il loue une approche pédagogique “structurée” et “adaptée”, capable d’apporter “des clés et des outils”. Un ressenti qui fait écho aux ambitions de ces formations, comme l’explique Sami Attaoui, directeur académique du Global Executive MBA à Neoma : “Lorsqu’on s’adresse à des profils établis, on leur propose une approche plus formelle, moins hybride par rapport aux étudiants en sortie d’école.”

Mais ces masters ne restent pas accessibles à tous, il faut détenir un bac +3 ou présenter une solide expérience en lien avec le programme. C’est ce qui pousse des profils plus divers à se tourner vers des formations dont le diplôme à une valeur moindre : les certificats. Beaucoup moins chères, ces études sont aussi moins longues. Elles visent plutôt à “colorer” votre CV en y apportant une validation d’acquis sur des savoir-faire concrets. Elles conservent toutefois l’atout premier des écoles de commerce : l’accès à son réseau. De quoi satisfaire les plus pressés et ceux qui ont toujours préféré le fond de la classe aux premiers rangs de l’amphithéâtre.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *