Érosion côtière : 500 communes françaises sont menacées

Érosion côtière : 500 communes françaises sont menacées

“L’équivalent d’un terrain de football disparaît chaque semaine dans notre pays sous l’effet de la progression des océans, un phénomène qui s’accélère”, a déclaré ce jeudi 4 avril, sur TF1, Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique. Quelque 500 communes à risques sont d’ores et déjà identifiées et le ministère a “commencé à travailler avec les maires” pour mettre en place “des plans sur mesure”, a-t-il ajouté, en soulignant que “les documents d’urbanisme” allaient être “révisés” sur la base des cartes.

“Il y aura des zones qui seront inhabitables” sur le littoral, dont 20 % est grignoté par l’érosion côtière, a indiqué le ministre, dont les services publieront ce vendredi les cartes des territoires menacés.

#LE20H | L’objectif du Gouvernement : lutter contre le réchauffement climatique.

Cela passe aussi par l’adaptation de notre pays à ses effets. C’est le message que j’ai porté ce soir.
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— Christophe Béchu (@ChristopheBechu) April 4, 2024

Indemnisation ou relogement à l’arrière de la commune sur d’autres terrains sont “des solutions qui sont aujourd’hui sur la table”, a-t-il souligné, en conseillant aux habitants concernés d’aller voir leur maire.

Trois scénarios pour 2028, 2050 et 2100

Entre un millier de bâtiments en 2028 et plusieurs centaines de milliers d’ici à 2100 seront potentiellement touchés par l’érosion côtière en France, révèle un rapport du Centre d’études et d’expertises sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema). La France est particulièrement vulnérable au recul du trait de côte, limite entre la terre et la mer, qui se déplace sous l’effet de phénomènes naturels (houle, vent), de la hausse du niveau de la mer et des interventions humaines.

L’érosion grignote environ 900 km de littoral. Pour anticiper ses conséquences, le Cerema a dressé trois scénarios à horizon 2028, 2050 et 2100, en s’appuyant notamment sur des photos aériennes et des données satellites. En 2028, 1 046 bâtiments à risque, dont plus de la moitié à usage résidentiel, pourraient être grignotés par la mer, soit une valeur vénale “d’environ 240 millions d’euros”. A cette date, “la position du trait de côte dépendra souvent plus de l’effet de tempêtes […] que de la tendance du recul chronique”, précisent les auteurs.

A l’échéance 2050, selon un second scénario considéré comme “réaliste” qui prévoit le maintien en l’état des ouvrages de protection (digues, etc), 5 208 logements seraient concernés, dont près de 2 000 résidences secondaires, pour environ 1,1 milliard d’euros. En 2100, scénario qui part d’hypothèses “défavorables” avec une “disparition complète des ouvrages de protection” et une “inondation progressive de toutes les zones topographiquement basses du littoral”, 450 000 logements seraient potentiellement concernés, représentant environ 86 milliards d’euros.

“Il ne faut pas attendre pour s’adapter”

L’étude identifie également 1 437 locaux d’activité potentiellement touchés en 2050 et 53 158 en 2100, ainsi que 15,5 km de routes structurantes en 2050 et 1 765 km de routes et 243 km de voies ferrées dans le scénario à horizon 2100.

“Cette étude montre qu’il ne faut pas attendre pour s’adapter et que le scénario de l’inaction, celui de 2100, a un impact extrêmement fort tant du point de vue économique que de notre capacité à vivre sur les territoires littoraux”, a commenté pour l’AFP Sébastien Dupray, directeur “Risques, eaux, mer” du Cerema, rappelant qu’en 50 ans, “on a perdu environ 30 km2, soit 4 200 terrains de foot”.

“Il n’y a pas de solution nationale qu’on pourra plaquer partout sur le territoire parce que les côtes de Camargue sont basses et sableuses, tandis que les côtes normandes sont hautes avec des falaises en craie”, a-t-il spécifié, soulignant aussi que “le tout digue n’est pas la réponse“.

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