Explosions en Iran : Ispahan, centre nucléaire et militaro-industriel du pays

Explosions en Iran : Ispahan, centre nucléaire et militaro-industriel du pays

Si Israël a bien riposté contre l’Iran, le lieu de la réplique est tout sauf anodin. La province d’Ispahan, située dans le centre du pays, qui, selon plusieurs médias américains, a fait l’objet d’une offensive de drones lancée par le régime de Benyamin Netanyahou dans la nuit du jeudi au vendredi 19 avril, abrite de nombreuses installations nucléaires, militaires et industrielles.

Si aucune des installations nucléaires n’a été touchée par les drones, selon l’Agence nationale de l’espace iranienne relayée par l’Agence internationale de l’énergie atomique de l’ONU, trois explosions ont été rapportées près d’une des bases militaires aériennes de la région. En 2023, une “usine de munitions” du gouvernement, située dans sa capitale Ispahan, avait déjà fait l’objet d’une attaque dont le régime iranien avait accusé Israël.

Recherche nucléaire et raffinage d’uranium

La province accueille l’un des principaux sites nucléaires du pays, avec ceux de Natanz, Fordo ou Bouchehr, ville portuaire où est implantée l’unique centrale nucléaire. Construit en 1982, celui-ci est composé d’une usine de raffinage de l’uranium et d’une usine de production de zirconium (alliage nécessaire pour assembler le combustible nucléaire dans les réacteurs nucléaires), ainsi que d’un centre de recherche nucléaire. Supervisé par l’Organisation de l’énergie atomique d’Iran, il était déjà doté de trois réacteurs nucléaires de recherche, fournis par la Chine.

Les autorités iraniennes ont récemment concentré leurs efforts de développement de ce site, avec l’annonce en février de la construction d’un nouveau réacteur nucléaire de recherche à Ispahan. Ce nouveau réacteur de recherche de 10 mégawatts servira de source puissante de neutrons destinée notamment à des essais de combustibles et de matériaux nucléaires, ainsi qu’à la production de radio-isotopes industriels et de radiopharmaceutiques, selon l’agence de presse du pays.

L’Iran accélère en effet de nouveau ses recherches et sa production nucléaire depuis 2023, cinq ans après le retrait unilatéral des Américains de l’accord international sur le nucléaire et la mise en place de lourdes sanctions économiques contre la République islamique. Téhéran a toujours affirmé que ses activités nucléaires n’avaient pas de visée militaire et a toujours nié vouloir fabriquer une bombe atomique.

Bases militaires aériennes

Selon l’agence de presse iranienne Fars et malgré les indications contraires d’autres médias d’Etat iraniens, trois explosions ont été entendues près de la base aérienne de Shekari, au nord-ouest de la province d’Ispahan. Elle n’est pas la seule de la région : d’autres sites militaires sont situés dans la province, ainsi que dans les montagnes de Zagros, à l’ouest, sans que l’on connaisse leur localisation exacte.

En septembre 2023, la base aérienne Shahid Babaei, dans la région d’Ispahan, avait également attiré l’attention de la communauté internationale pour avoir accueilli un nombre indéterminé d’avions d’entraînement russes, des Yak-130, dans le cadre des “contrats d’armement de la République islamique avec la Fédération de Russie”, selon l’agence de presse privée iranienne Tasnim. La Russie et l’Iran étaient alors tous deux soumis à des sanctions internationales restreignant les échanges commerciaux.

En plus de sa base militaire, Ispahan accueille plusieurs complexes militaro-industriels : le siège de l’HESA, la compagnie industrielle de production d’avions d’Iran, qui produit un avion de ligne, le IrAn-140, ainsi que plusieurs modèles d’avions de combat et de drones de combat et de reconnaissance Shahed, et une usine de production de munitions du ministère de la Défense, déjà attaquée par des drones en janvier 2023.

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