Gaza : la CIJ se prononce ce vendredi sur une requête de cessez-le-feu immédiat

Gaza : la CIJ se prononce ce vendredi sur une requête de cessez-le-feu immédiat

Israël a laissé exploser sa colère mercredi après la décision de trois pays de reconnaître l’Etat de Palestine. Cette reconnaissance, annoncée par l’Espagne, l’Irlande et la Norvège, est considérée comme une importante victoire diplomatique pour les dirigeants palestiniens dans leur quête de mettre fin à 57 ans d’occupation israélienne.

Elle constitue un nouveau revers pour Israël après que le procureur de la Cour pénale internationale Karim Khan a demandé des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou pour des “crimes contre l’humanité” présumés, en même temps que contre les dirigeants du Hamas, dans le contexte de la guerre.

Les infos à retenir

⇒ Israël donne son feu vert à la reprise des négociations pour libérer les otages

⇒ Le chef de la diplomatie de l’UE souhaite travailler à “une position commune” des Vingt-Sept

⇒ La Maison-Blanche juge que l’offensive israélienne à Rafah est “plus ciblée et limitée”

La CIJ se prononcera ce vendredi sur une demande d’ordonner un cessez-le-feu à Gaza

La Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute juridiction de l’ONU, a annoncé qu’elle se prononcera ce vendredi 24 mai sur une requête de l’Afrique du Sud d’ordonner à Israël un cessez-le-feu à Gaza.

Pretoria souhaite que la cour ordonne à Israël de cesser “immédiatement” toutes les opérations militaires à Gaza, y compris à Rafah (sud), où l’armée israélienne a lancé le 7 mai des opérations au sol en dépit de l’opposition de la communauté internationale.

“Une séance publique aura lieu à 15h (heure de Paris) au Palais de la Paix, à La Haye”, où siège la juridiction, a annoncé la CIJ dans un communiqué. Les ordonnances de la juridiction, qui tranche les différends entre États, sont juridiquement contraignantes. Même si elle ne dispose pas de moyen de les faire respecter.

Palestine : “Israël ne restera pas silencieux sur cette question”

“Israël ne restera pas silencieux sur cette question” de reconnaissance, a tonné le ministre israélien des Affaires étrangères Israël Katz, en annonçant la convocation des ambassadeurs d’Espagne, d’Irlande et de Norvège, et le rappel pour consultations des ambassadeurs israéliens dans ces trois pays. “Après que l’organisation terroriste Hamas a perpétré le plus grand massacre de Juifs depuis la Shoah […] ces pays ont choisi de récompenser le Hamas […] et de reconnaître un Etat palestinien”, a souligné Israël Katz.

La reconnaissance de l’Etat de Palestine est “une récompense pour le terrorisme”, a de son côté lancé Benyamin Netanyahou, un farouche opposant à l’idée d’un tel Etat aux côtés d’Israël. “A ce Mal, on ne peut pas donner un Etat.”

Palestine : le chef de la diplomatie de l’UE travaillera à “une position commune” des 27

Le chef de la diplomatie de l’UE Josep Borrell a indiqué mercredi “prendre note” de la reconnaissance de l’Etat de Palestine par deux Etats membres, l’Espagne et l’Irlande, tout en souhaitant travailler à “une position commune” des Vingt-Sept. Madrid et Dublin ont annoncé cette décision, aux côtés de la Norvège. “Je travaillerai sans répit avec l’ensemble des Etats membres pour promouvoir une position commune de l’UE basée sur une solution à deux Etats”, a observé Josep Borrell sur X.

I take note of today’s announcement by 2 EU Member States -Ireland and Spain- and by Norway on the recognition of the State of Palestine.

1/2

— Josep Borrell Fontelles (@JosepBorrellF) May 22, 2024

La création d’un Etat palestinien viable apparaît comme une perspective très incertaine en raison du refus d’Israël d’en entendre parler et de la colonisation juive qui morcelle les territoires sur lesquels les Palestiniens ambitionnent de l’établir.

Israël donne son feu vert à la reprise des négociations pour libérer les otages

Le cabinet de guerre israélien a donné ce jeudi son feu vert à la poursuite des négociations pour la libération d’otages à Gaza après la diffusion d’images dans les médias israéliens montrant la capture de cinq soldates le 7 octobre par des combattants du Hamas.

Sur cette séquence d’un peu plus de 3 minutes, extraite d’une vidéo de deux heures filmée en Go-pro par des commandos du Hamas selon les familles, on peut voir ces jeunes femmes, certaines le visage en sang, assises à terre en pyjama, les mains attachées dans le dos par leurs ravisseurs. Certaines tentent de leur parler en anglais, le regard terrifié et implorant dans ce montage vidéo décrié par le Hamas. Puis sous les hurlements des hommes du Hamas, elles sont emmenées dans une jeep militaire, sur fond de rafale de tirs.

Ces images vont “renforcer ma détermination à lutter de toutes mes forces jusqu’à l’élimination du Hamas, pour garantir que ce que nous avons vu ce soir ne se reproduira plus jamais”, a réagi mercredi Benyamin Netanyahou, avant de réunir tard dans la soirée son cabinet de guerre. Ce dernier a convenu de “poursuivre les négociations” pour la libération des otages, ont indiqué les services de Benyamin Netanyahou, sans épiloguer.

La Maison-Blanche juge que l’offensive israélienne à Rafah est “plus ciblée et limitée”

La Maison-Blanche a jugé mercredi que l’opération militaire israélienne à Rafah dans le sud de la bande de Gaza était “plus ciblée et limitée” désormais, mais a dit rester attentive au sort des civils. “J’ai été informé par les responsables israéliens des ajustements qu’Israël a faits pour atteindre ses objectifs militaires en prenant en compte les atteintes aux civils”, a dit le conseiller à la Sécurité nationale Jake Sullivan, qui s’est rendu en Israël le week-end dernier.

Le président américain Joe Biden a dit publiquement son opposition à une offensive terrestre de grande ampleur à Rafah où plus d’un million de civils sont piégés, et a menacé de cesser certaines livraisons d’armes à Israël si son avertissement n’était pas entendu. “Ce que nous voyons jusqu’ici en matière d’opérations militaires israéliennes dans cette zone est plus ciblé et limité” a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, en indiquant n’avoir pas constaté d'”opérations militaires majeures au cœur de zones urbaines densément peuplées.”