Gaza : le chef du Hamas palestinien en visite à Téhéran

Gaza : le chef du Hamas palestinien en visite à Téhéran

Les raids aériens et les affrontements se poursuivent, ce mardi 25 mars, dans la bande de Gaza malgré une première résolution, la veille, de l’ONU exigeant un “cessez-le-feu immédiat” dans le territoire palestinien et qui a suscité l’ire d’Israël.

Les infos à retenir

⇒ Le chef du Hamas palestinien en visite à Téhéran

⇒ Une résolution de l’ONU appelant à un “cessez-le-feu” à Gaza

⇒ Des frappes aériennes près de Rafah

Le chef du Hamas palestinien en visite à Téhéran

Le chef du Hamas palestinien, Ismaïl Haniyeh, dont le mouvement est engagé dans une guerre contre Israël depuis octobre, est en visite à Téhéran, ont rapporté des médias d’Etat. “Ismaïl Haniyeh rencontrera mardi le ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian” et d’autres responsables iraniens, a annoncé l’agence de presse gouvernementale IRNA.

L’Iran est l’ennemi juré d’Israël et ne reconnaît pas l’existence de l’Etat israélien. Il soutient les mouvements en lutte contre Israël dans la région.

Frappes aériennes près de Rafah

Tôt mardi 26 mars, le ministère de la Santé du Hamas a fait état de 70 morts dans la nuit, dont 13 dans des frappes aériennes près de Rafah, ville à la pointe sud de Gaza où s’entassent 1,5 million de Palestiniens, la majorité d’entre eux déplacés par les violences dans le reste du territoire. Et les alarmes anti-roquettes ont retenti autour de Gaza, selon l’armée israélienne.

Sur le terrain, la situation demeure critique pour les 2,4 millions d’habitants de l’étroite bande de terre, soumise à un blocus total et menacée de famine selon l’ONU et des organisations internationales. Au moins deux grands hôpitaux, accusés par Israël d’abriter des bases du Hamas, sont visés par des opérations de l’armée, une semaine après le début de l’intervention contre l’hôpital al-Chifa de Gaza-ville, le plus grand du territoire.

Cet hôpital et ses environs ont été visés lundi par des tirs d’artillerie, selon le Hamas, tout comme les abords de l’hôpital al-Amal de Khan Younès. Le Croissant-Rouge palestinien a annoncé dans la nuit avoir évacué 27 membres de son personnel à al-Amal, après l’évacuation dimanche de déplacés qui y avaient trouvé refuge.

Dans la bande de Gaza, des habitants rencontrés par l’AFP se sont félicités du vote à l’ONU tout en appelant Washington à user de son influence sur Israël pour obtenir un cessez-le-feu. “L’Amérique doit protéger Rafah comme elle a protégé Israël”, a estimé Bilal Awad, un déplacé de la ville de Khan Younès (sud).

Une rapporteuse de l’ONU accuse Israël de commettre plusieurs “actes de génocide”

La rapporteuse spéciale des Nations unies pour les territoires palestiniens affirme qu’il “existe des motifs raisonnables” de croire qu’Israël a commis plusieurs “actes de génocide”, dans un rapport publié lundi, évoquant aussi un “nettoyage ethnique”.

“La nature et l’ampleur écrasante de l’assaut israélien sur Gaza et les conditions de vie destructrices qu’il a causées révèlent une intention de détruire physiquement les Palestiniens en tant que groupe”, indique Francesca Albanese.

La rapporteuse, mandatée par le Conseil des droits de l’Homme mais qui ne s’exprime pas au nom de l’organisation, doit présenter son rapport mardi devant cette enceinte onusienne à Genève.

L’ONU appelle à un “cessez-le-feu”

Lundi, et pour la première fois depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté par 14 voix pour et une abstention – celle des Etats-Unis – une résolution appelant à un “cessez-le-feu”. Allié historique d’Israël, Washington s’était jusque-là opposé au terme “cessez-le-feu” dans les résolutions de l’ONU, bloquant trois textes en ce sens.

Le texte “exige un cessez-le-feu immédiat pour le mois du ramadan” – qui a débuté il y a deux semaines -, devant “mener à un cessez-le-feu durable”, et “exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages”. Ne pas appliquer cette résolution serait “impardonnable”, a jugé le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres dans la foulée du vote salué par les grandes capitales.

Le Hamas a “salué l’appel du Conseil de sécurité de l’ONU à un cessez-le-feu immédiat” et accusé Israël de “l’échec” des pourparlers – sous l’égide du Qatar, de l’Egypte et des Etats-Unis – pour une trêve de plusieurs semaines doublée de libérations d’otages israéliens et de prisonniers palestiniens.

Coup de froid entre Israël et les Etats-Unis

Dès après l’adoption du texte, Israël a annulé la visite d’une délégation attendue à Washington, déclarant que l’abstention américaine “nuisait” à la fois à son effort de guerre et à ses efforts pour libérer les otages retenus à Gaza.

“Nous n’avons pas le droit moral d’arrêter la guerre tant qu’il y a des otages à Gaza”, a rétorqué son ministre de la Défense Yoav Gallant, en visite aux Etats-Unis. “L’issue de cette guerre façonnera la région pour les années à venir”, a-t-il martelé, insistant ainsi sur le besoin selon Israël de “vaincre” le Hamas pour assurer sa sécurité.

Lors de cette rencontre, le chef de la diplomatie américaine a mis une nouvelle fois Israël en garde contre les risques d’une offensive à Rafah, réitérant l’opposition des Etats-Unis à une telle opération. Antony Blinken “a souligné l’existence d’autres solutions qu’une invasion terrestre de grande envergure, qui permettraient à la fois de mieux assurer la sécurité d’Israël et de protéger les civils palestiniens”, selon un communiqué du département d’Etat.

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