Gaza : le Conseil de sécurité de l’ONU tente de voter un appel au cessez-le-feu

Gaza : le Conseil de sécurité de l’ONU tente de voter un appel au cessez-le-feu

Des frappes aériennes et des tirs d’artillerie se sont succédé dimanche dans la bande de Gaza. Dimanche, 84 personnes ont été tuées dans des bombardements notamment dans la ville de Gaza (nord) et celles de Khan Younès et Rafah (sud), portant le bilan total palestinien à 32 226 morts, a annoncé le ministère de la Santé du Hamas.

“Quand on regarde Gaza, on dirait presque que les quatre cavaliers de l’Apocalypse galopent au-dessus, semant la guerre, la famine, la conquête et la mort”, s’est alarmé dimanche le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, en déplacement en Egypte. Antonio Guterres a exhorté Israël à “lever les derniers obstacles” à l’entrée de l’aide humanitaire, désespérément attendue par les 2,4 millions d’habitants du territoire palestinien, placé sous un siège complet depuis le 7 octobre.

Les infos à retenir :

⇒ Le Conseil de sécurité tente à nouveau de voter un appel à cessez-le-feu

⇒ L’Unrwa se dit interdite de toute livraison d’aide dans le nord de Gaza

⇒ Au moins 3000 bombes n’ont pas explosé à Gaza

Gaza : le Conseil de sécurité tente à nouveau de voter un appel à cessez-le-feu

Le Conseil de sécurité de l’ONU va tenter à nouveau ce lundi d’adopter un texte exigeant un “cessez-le-feu immédiat” à Gaza. Vendredi, la Russie et la Chine ont mis leur veto à un projet de résolution américaine soulignant la “nécessité” d’un “cessez-le-feu immédiat” à Gaza en lien avec les négociations pour la libération des otages. Certains observateurs y ont vu une évolution substantielle de la position de Washington, sous pression pour limiter son soutien à Israël. Les Etats-Unis s’étaient en effet jusqu’alors systématiquement opposés au terme “cessez-le-feu” dans les résolutions de l’ONU, bloquant trois textes en ce sens.

Mais le texte américain rejeté n’appelait pas explicitement à un cessez-le-feu immédiat, utilisant une formulation estimée ambiguë par les pays arabes, la Chine et la Russie, laquelle a dénoncé le “spectacle hypocrite” des Etats-Unis.

Le projet de résolution qui doit être mis au vote ce lundi est issu du travail des membres non-permanents du Conseil, qui ont négocié tout le week-end avec les Etats-Unis pour tenter d’éviter un nouvel échec, selon des sources diplomatiques, qui ont fait part d’un certain optimisme sur l’issue du vote. “Nous prévoyons, sauf rebondissement de dernière minute, que la résolution sera adoptée et que les Etats-Unis ne voteront pas contre”, a indiqué dimanche un diplomate à l’AFP.

Ce lundi, la Chine a annoncé son soutien à un nouveau projet de résolution auprès du Conseil de sécurité des Nations unies exigeant un cessez-le-feu “immédiat” à Gaza. “La Chine soutient ce projet de résolution et félicite l’Algérie et d’autres pays arabes pour leur dur travail à cet égard”, a déclaré Lin Jian, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. “Nous espérons que le Conseil de sécurité l’approuvera au plus vite et enverra un signal fort pour que cessent les hostilités”, a-t-il ajouté.

Au moins 3000 bombes n’ont pas explosé à Gaza, selon Handicap International

Au moins 3000 des 45 000 bombes israéliennes lancées sur la bande de Gaza entre le 7 octobre et la mi-janvier, selon les estimations relayées par Handicap International, n’ont pas explosé, a averti ce lundi un responsable de cette ONG spécialisée dans l’action contre les mines.

“C’est celles-ci qui vont occasionner au moment des retours, au moment où l’aide humanitaire devra se déployer, un danger supplémentaire, en particulier pour des civils”, a déclaré sur RFI Jean-Pierre Delomier. Ces chiffres sont une estimation du Mine Action Area of responsibility – un groupe de travail composé d’ONG actives sur place dont fait partie Handicap International – sur une période entre le 7 octobre et la mi-janvier, alors que les bombardements israéliens se poursuivent sur la bande de Gaza.

L’Unrwa se dit interdite de toute livraison d’aide dans le nord de Gaza

L’agence de l’Onu pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a annoncé dimanche, par la voix de son chef Philippe Lazzarini, être désormais formellement interdite par Israël de toute livraison d’aide alimentaire dans le nord de la bande de Gaza. “En dépit de la tragédie qui se déroule sous nos yeux, les autorités israéliennes ont informé l’Onu du fait qu’elles n’approuveraient plus de convois alimentaires de l’Unrwa dans le nord” de la bande de Gaza, a annoncé Philippe Lazzarini sur X, soulignant que l’agence reste “la principale ligne de vie pour les réfugiés palestiniens”.

L’agence n’avait dans les faits plus pu distribuer de l’aide dans ce secteur, où le risque de famine est le plus criant, depuis le 29 janvier, a précisé sa porte-parole Juliette Touma. Elle peut en revanche continuer à le faire dans la partie sud. “Empêcher l’Unrwa d’apporter de la nourriture, c’est en fait refuser la possibilité de survivre à des gens qui ont faim”, a réagi le directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, qui a appelé à revoir “urgemment” cette décision.

Ce lundi, Antonio Guterres, a de son côté défendu en Jordanie l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, la décrivant comme une “source d’espoir et de dignité”. Lors d’une visite à Al-Wihdat, un camp de réfugiés palestiniens dans l’est d’Amman, la capitale jordanienne, le secrétaire général des Nations unies a affirmé qu’il serait “cruel et incompréhensible” d’interrompre les services de l’Unrwa aux réfugiés palestiniens à travers la région.

L'”avantage militaire” d’Israël au cœur du voyage américain de son ministre de la Défense

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a indiqué dimanche que sa visite à Washington serait notamment consacrée au maintien de “l’avantage militaire” d’Israël au Proche-Orient, sur fond de guerre à Gaza. “Au cours de ma visite, je me concentrerai sur la préservation de l’avantage militaire qualitatif d’Israël, et sur les moyens de parvenir à nos objectifs communs : la victoire sur le Hamas et le retour des otages” retenus à Gaza depuis l’attaque du 7 octobre, a déclaré le ministre sur le tarmac de l’aéroport, avant de décoller pour la capitale américaine.

Cette visite visera “à préserver l’avantage militaire qualitatif de l’Etat d’Israël, notre capacité à obtenir” certains dispositifs d’armement, a-t-il dit. Elle portera aussi sur le maintien des “liens essentiels avec les Etats-Unis, et l’importance d’atteindre nos objectifs à Gaza […] et d’assurer les besoins sécuritaires d’Israël, liés à la bande de Gaza et au Liban”. Ce déplacement à l’invitation de son homologue et “ami” Lloyd Austin, “est un voyage très important”, a encore dit Yoav Gallant, qui doit aussi rencontrer le secrétaire d’Etat, Antony Blinken, le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, et le directeur de la CIA.

Macron met en garde Netanyahou

Le président français Emmanuel Macron a haussé le ton dimanche envers le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, marquant à nouveau “sa ferme opposition” à une offensive israélienne sur Rafah et avertissant que “le transfert forcé de population constituait un crime de guerre”.

Lors d’un entretien téléphonique avec Benyamin Netanyahou, le dirigeant français a aussi condamné “fermement les récentes annonces israéliennes en matière de colonisation”, a indiqué l’Elysée dans un communiqué. Israël a annoncé vendredi la saisie de 800 hectares de terres en Cisjordanie occupée.

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