Guerre Israël – Hamas : Biden hausse le ton face à Netanyahou

Guerre Israël – Hamas : Biden hausse le ton face à Netanyahou

“Une erreur” : le président américain Joe Biden a émis l’une de ses plus fortes critiques de la stratégie militaire à Gaza du gouvernement de Benyamin Netanyahou qui doit justifier ce mercredi 10 avril devant la Cour suprême son niveau d’aide humanitaire à ce territoire palestinien menacé de famine. En parallèle, de nouvelles frappes mortelles ont eu lieu dans la nuit, dans le nord et le centre du territoire.

Les infos à retenir

⇒ Biden critique fortement la stratégie militaire du gouvernement israélien, la qualifiant “d’erreur”

⇒ Netanyahou doit justifier, ce mercredi, devant la Cour suprême son niveau d’aide humanitaire à la bande de Gaza

⇒ Le Hamas dit “étudier” la nouvelle proposition de trêve élaborée au Caire dimanche

Netanyahou “fait erreur” dit Biden

“Ce que je demande, c’est que les Israéliens appellent à un cessez-le-feu, qu’ils autorisent pour les six ou huit prochaines semaines un accès total à la nourriture et aux médicaments entrant dans le pays”, a affirmé mardi soir le président américain Joe Biden dans une interview avec la chaîne hispanophone Univision.

“Je pense que ce qu’il fait est une erreur. Je ne suis pas d’accord avec son approche”, a-t-il ajouté en réponse à une question sur la conduite de la guerre à Gaza par le Premier ministre israélien. Malgré les mises en garde, Benjamin Netanyahou se dit déterminé à lancer une offensive terrestre à Rafah qu’il présente comme le dernier grand bastion du Hamas, et où 1,5 million de personnes s’entassent à la frontière avec l’Egypte.

Israël avait annoncé dimanche le retrait de ses troupes de la grande ville voisine de Khan Younès, détruite après plusieurs mois de combats, afin de préparer “la poursuite de leurs missions dans la zone de Rafah”, soulignent les autorités israéliennes. Selon le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, une opération israélienne à Rafah ne semble pas “imminente”.

Nouvelles frappes mortelles dans le nord et le centre

Six mois après le début de la guerre déclenchée par l’attaque sanglante menée par le mouvement islamiste Hamas contre Israël, les opérations militaires israéliennes se poursuivent dans la bande de Gaza avec, dans la nuit, des frappes mortelles dans le nord et le centre du territoire, selon des témoins, alors que les musulmans du monde entier célèbrent mercredi l’Aïd-el-Fitr, la fête marquant la fin du ramadan.

Le Hamas “étudie” la nouvelle proposition de trêve

Au Caire, les pays médiateurs – Qatar, Egypte, Etats-Unis – ont mis sur la table dimanche une nouvelle proposition en trois étapes. La première prévoit une trêve de six semaines, la libération de 42 otages retenus à Gaza en échange de 800 à 900 Palestiniens incarcérés par Israël, l’entrée de 400 à 500 camions d’aide alimentaire par jour et le retour chez eux des habitants du nord de la bande de Gaza déplacés par la guerre, selon une source au sein du Hamas.

Le Hamas a dit “étudier la proposition” avant de transmettre sa réponse aux médiateurs, ajoutant qu’Israël “n’avait répondu à aucune” de ses demandes. La Maison Blanche a jugé mardi ces déclarations “pas très encourageantes”. Le cabinet de guerre israélien s’est également réuni mardi soir pour discuter du projet de trêve.

La Cour suprême israélienne évalue le niveau d’aide militaire à Gaza

Israël est aussi confronté à une très forte pression internationale pour laisser passer davantage d’aide dans le territoire menacé de famine selon l’ONU. A la mi-mars, cinq ONG ont soumis une pétition à la Cour suprême israélienne dans l’espoir que les autorités “respectent leurs obligations de puissance occupante” en fournissant toute l’aide nécessaire à la population civile de Gaza.

Après une première audience la semaine dernière, la cour a donné jusqu’au 10 avril au gouvernement pour répondre à une série de questions sur la politique humanitaire à Gaza. A la veille de cette échéance, les autorités ont affirmé que 468 camions étaient entrés mardi dans la bande de Gaza, le nombre le plus élevé en une journée depuis le début de la guerre.

“Nous assistons à un changement radical qui, nous l’espérons, se poursuivra et s’étendra”, a déclaré mardi au Sénat la cheffe de l’Agence américaine pour le développement international (USAID) Samantha Power, appelant toutefois Israël à laisser entrer plus de 500 camions par jour car les “conditions s’approchent de la famine à Gaza” après six mois de violence ininterrompue.

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