IST : que faire face à l'”inquiétante” hausse que connait l’Europe ?

IST : que faire face à l'”inquiétante” hausse que connait l’Europe ?

Haro sur les IST ! Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) tire la sonnette d’alarme ce jeudi 7 mars face à la recrudescence “inquiétante” d’infections sexuellement transmissibles (IST) sur le Vieux Continent. “Les résultats révèlent une augmentation inquiétante des cas de syphilis, de gonorrhée et de chlamydia”, égrène l’agence européenne.

En 2022, les cas de gonorrhée ont par exemple bondi de 48 %, avec un total de 70 881 cas dans l’Union européenne, selon le rapport annuel de l’agence. De son côté, la syphilis accuse une hausse de 34 %, avec 35 391 cas en 2022. Des infections curables, qui “peuvent toutefois entraîner de graves complications si elles ne sont pas traitées”, insiste le rapport.

Les cas de chlamydia atteignent un niveau record

D’autant qu’un florilège d’autres IST, parfois moins connues continuent de proliférer. “Les cas de lymphogranulome vénérien (LGV) et de syphilis congénitale (causée par la transmission de la mère au fœtus) ont également augmenté de manière substantielle”, observe l’ECDC dans son rapport. Et d’ajouter : “Ces tendances soulignent l’urgence d’une action immédiate pour prévenir la transmission et atténuer l’impact des IST sur la santé publique”, alerte l’ECDC.

En outre, le nombre de cas de chlamydia en hausse de 16 %, enregistre un niveau record en 2022, avec quelque 216 508 cas observés. Un chiffre particulièrement élevé au regard des autres IST, nuancé par l’ECDC qui explique que “les inégalités dans les stratégies de dépistage de la chlamydia […] ont une grande influence sur le nombre de cas de chlamydia déclarés”.

Des chiffres sous-estimés

Reste que “ces chiffres, bien qu’importants, ne représentent probablement que la partie émergée de l’iceberg, car les données” peuvent être sous-estimées, a souligné la directrice de l’ECDC, Andrea Ammon lors d’une conférence de presse. Un phénomène imputable selon elle, aux différences dans les pratiques de dépistage mais aussi dans l’accès aux services de santé sexuelle dans les 27 pays de l’UE.

Souvent asymptomatiques, ces infections peuvent se transmettre “sans qu’on le sache”, rappelle l’ECDC. Raison pour laquelle “il est important que les partenaires sexuels se fassent dépister avant d’avoir des relations sexuelles sans préservatif”, fait valoir le rapport qui martèle qu’un diagnostic anticipé et un “traitement rapide sont essentiels pour prévenir la transmission et les complications potentielles de la maladie”.

Andrea Ammon insiste notamment sur l’importance de prioriser l’éducation à la santé sexuelle, d’élargir l’accès aux services de dépistages et aux traitements. Mais pour ce faire, il faut en parallèle amorcer une normalisation des IST. “La promotion de l’utilisation systématique du préservatif”, “l’encouragement d’un dialogue ouvert sur les IST”, et “une communication ouverte et honnête sur sa santé sexuelle avec ses partenaires” peuvent contribuer à réduire les taux de transmission, veut croire la directrice de l’agence de santé.

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