La guerre vue par les jeunes : l’étude qui balaye les idées reçues

La guerre vue par les jeunes : l’étude qui balaye les idées reçues

Quelles connaissances les jeunes ont-ils de la guerre ? Seraient-ils prêts à s’engager ? Une vaste enquête du Cevipof et de l’Institut de recherche stratégique de l’école militaire (IRSEM), publiée ce vendredi 12 avril, montre que la majorité des 18-25 ans prend très au sérieux le risque de conflit mondial, alors que la guerre en Ukraine se déroule sous nos yeux, aux portes de l’Europe.

Alors que 52 % des jeunes déclarent s’intéresser aux questions militaires, notamment par le prisme des jeux vidéo, le conflit ukrainien, ainsi que l’actuelle guerre à Gaza, créent chez eux à la fois “une conscience lucide des effets engendrés” par la guerre et “une peur omniprésente de son éventualité”, relève l’étude réalisée auprès de 2301 personnes de 18 à 25 ans. Le clivage idéologique autour des questions militaires s’estompe, note l’enquête. “Une orientation de droite s’accompagne toujours de dispositions plus favorables envers les armées et l’éventualité d’un engagement militaire. Néanmoins, les jeunes de gauche ne tournent pas le dos aux armées et leurs dispositions envers elles ne portent plus les traces de l’antimilitarisme que l’on pouvait constater avant la fin de la conscription obligatoire”, explique dans l’enquête qu’elle a pilotée, Anne Muxel, directrice de recherche au CNRS et directrice déléguée du Cevipof.

Plus de deux ans après l’invasion russe, 73 % des jeunes interrogés craignent que le conflit dégénère au-delà des frontières de l’Ukraine, et près des trois quarts redoutent l’éventualité d’une guerre nucléaire.

Un jeune Français sur deux prêt à s’engager

Que pensent les jeunes générations de l’éventuel envoi de troupes françaises pour soutenir Kiev, un scénario avancé en février par Emmanuel Macron ? Les moins de 35 ans sont nettement plus favorables à ce type de soutien (31 % contre 17 % des 50 ans et plus), alors que les plus âgés mettent davantage en avant des sanctions économiques et diplomatiques contre la Russie.

Deux autres chiffres témoignent de l’engagement des jeunes. La moitié des 18-25 ans (51 %) se dit ainsi prête à rejoindre les rangs de l’armée française pour aller combattre sur le front, si Paris décidait d’entrer en guerre. 46 % des jeunes se disent par ailleurs prêts à s’engager pour défendre un pays autre que le leur. “Les jeunes indiquent vouloir prendre leur part dans la défense de leur pays et pour assurer la protection des populations civiles”, note l’enquête, qui ajoute que seule une minorité, soit un jeune sur cinq, ne se sent pas du tout concernée. Dans une société parfois perçue comme de plus en plus fragmentée et clivée, quatre jeunes sur dix disent même être prêts à mourir pour leur pays.

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