De hauts fonctionnaires trop protégés

Albert Couzan, Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine)

Plutôt que de s’attaquer aux fonctionnaires ordinaires qui, par leur grand nombre, représentent un pouvoir de nuisance insurmontable, le gouvernement ferait mieux de se concentrer sur les directeurs d’administration, qui constituent une population peu nombreuse. Est-il normal que ces dirigeants jouissent des mêmes protections que les exécutants ? Les exemples sont nombreux de ces hauts fonctionnaires, souvent fort bien payés, qui échouent sans jamais être sanctionnés. Aussi les nominations à ces postes devraient-elles être conditionnées au renoncement au statut et assorties d’objectifs clairs et négociés. Avec des dirigeants ainsi responsabilisés, on aurait plus de chance d’avoir une administration efficace. Cette réforme ne rencontrait sans doute pas d’opposition du côté des syndicats, mais on peut douter qu’elle soit portée par les politiques, issus pour la plupart de la haute fonction publique. (Déficit public : pourquoi la France fait moins d’efforts que les autres, L’Express du 11 avril.)

La France, lanterne rouge

Claire Rodriguez, Poitiers (Vienne)

Désindustrialisation croissante, déficit commercial et dette publique en hausse vertigineuse : “la France est la lanterne rouge de l’économie mondiale”, comme le dit l’économiste Marc Touati. La note de notre pays va sans doute être prochainement dégradée, et il est même curieux qu’elle ne l’ait pas déjà été. La France est une société gravement malade, que nos voisins européens observent avec une inquiétude grandissante. (Sur la dette publique, l’Etat inspire confiance depuis la Révolution… mais pour combien de temps ?, L’Express du 11 avril.)

Haïti : si loin et tellement oubliée

Patrick Russo, (Haïti)

Concernant votre Une sur l’ONU, j’ai été surpris de voir comment le cas de Haïti a été omis. Cette île est confrontée à toutes sortes de problèmes depuis quelques années, certains responsables reconnaissant les gangs comme une partie de la classe sociale du pays. C’est un échec cuisant de l’ONU qui refuse d’ailleurs de le résoudre, soulignant seulement que le pays souffre plutôt d’une crise alimentaire que sécuritaire. Quand pourra-t-elle gérer cette crise de manière adéquate ? (A quoi l’ONU sert-elle encore ?, L’Express du 11 avril.)

Israël en légitime défense

Damien Desserre, Saint-Pierre-des-Corps (Indre-et-Loire)

Ce qu’il se passe actuellement dans la bande de Gaza est dramatique, mais n’oublions pas que c’est le Hamas qui est le seul responsable de cette situation. C’est lui qui a lancé une attaque terroriste contre Israël le 7 octobre, tuant sauvagement plus de 1 200 personnes de tous âges et en prenant d’autres en otage. A la suite de ce pogrom sans précédent depuis la Shoah, l’Etat hébreu a riposté de manière légitime et massive. Comment peut-on le lui reprocher ? A-t-on dénié aux Etats-Unis le droit et le devoir de se défendre après les attentats du 11 septembre 2001 ? (Netanyahou à l’heure du choix, L’Express du 18 avril.)

Drogue : opération communication

René Andron, Marseille (Bouches-du-Rhône)

Il suffit de voyager en France pour se rendre compte que le trafic de drogue a gangrené jusqu’aux plus petites villes. En l’absence de véritable politique, on mène des actions répressives ponctuelles tout à la gloire du ministre sans rien régler sur le fonds. Certes, cela affecte momentanément quelque peu le « business », sans plus. Pour ceux qui souffrent dans les quartiers, cela ne change rien, et cela fait longtemps que beaucoup ne croient plus en la République protectrice. Pour ce sujet comme pour les autres, la communication et la politique de la rustine ont de plus en plus de mal à masquer l’incompétence de nos gouvernants dont les gesticulations se heurtent à l’indifférence de la population aux prises avec les difficultés du quotidien. (« Ces quartiers gouvernés par des dealers », L’Express du 4 avril.)

Participez aux Rencontres de l’esprit critique

“Idées reçues sur les luttes féministes” ; “La désinformation, c’était mieux avant ?” ; “Peut-on enquêter scientifiquement sur les ovnis ?” ; “La transition écologique peut-elle se passer de l’IA ?”… Tels sont quelques-uns des thèmes qui seront abordés lors de l’édition 2024 des Rencontres de l’esprit critique qui se tiennent à Labège, près de Toulouse, les 27 et 28 avril, en partenariat avec L’Express. Un événement créé par Willy Lafran, un entrepreneur persuadé que le doute systématique profite in fine aux complotistes. Lui préfère “analyser calmement, avec méthode ; vérifier les informations en s’appuyant sur des sources solides et distinguer les faits des interprétations”. Un appel à la rationalité bienvenu dans une société en manque de repères.