Mélenchon “obsédé” par Glucksmann, ça se crispe entre Le Maire et Vautrin

Mélenchon “obsédé” par Glucksmann, ça se crispe entre Le Maire et Vautrin

Ce second quinquennat à nul autre pareil est loin d’être terminé, pourtant, 2027 et sa cohorte de candidats putatifs s’avancent déjà. Ce dernier remaniement avec Gabriel Attal à sa tête – et qui remet en selle Rachida Dati – en est un nouveau tournant. En coulisses, les uns apprennent à esquiver les croche-pattes, les autres se familiarisent avec l’art du complot, bref, tout le monde prépare l’après-Emmanuel Macron avec rigueur et détermination. Le service politique de L’Express propose de vous aider à suivre, grâce à un rendez-vous hebdomadaire sur notre site Internet, les progrès de ces ambitieux qui espèrent gravir, vite et sans se blesser, les marches du pouvoir.

Attal et la patate chaude

C’est un député Renaissance qui l’a relevé : lors des questions au gouvernement mardi 19 mars, Gabriel Attal a évoqué les dix milliards d’économies supplémentaires demandés sur le budget de l’Etat sans jamais dire “nous”. “Il a parlé des mesures prises par le ministre de l’Economie Bruno Le Maire. Mais ça ne trompe personne, le Premier ministre, c’est lui !”, remarque cet ancien membre du gouvernement.

Le Maire-Vautrin, friture sur la ligne

Le 18 février, peu avant d’aller annoncer au 20H de TF1 que le gouvernement allait faire dix milliards d’économies supplémentaires, Bruno Le Maire appelle Catherine Vautrin : son ministère doit trouver 650 millions d’euros. Trois jours plus tard, la ministre du Travail croise son collègue de l’Economie : “Dis-donc, l’inflation, ça marche !” Elle vient d’apprendre qu’elle devait en réalité faire 1,1 milliard d’économies… Heureusement, les deux ministres ont déjeuné ensemble le 14 mars.

Mélenchon “obsédé” par Glucksmann

Raphaël Glucksmann continue de creuser l’écart avec le reste de la gauche, et de réduire celui avec Valérie Hayer, tête de liste macroniste, et cela ne plaît pas vraiment à Jean-Luc Mélenchon. Voilà pourquoi l’insoumis en chef s’est mis sur le devant de l’affiche, samedi 16 mars, lors du meeting de lancement de campagne. Il se doute que sa championne, Manon Aubry, aura tout le mal du monde à tenir tête à son concurrent socialiste.

Sur son compte Facebook, le leader de LFI n’arrête pas de publier (jusque tard dans la nuit) des articles sur le socialiste affirmant qu’il “n’est pas un camarade” ou encore s’interrogeant sur “le nouvel enfant prodige de la bourgeoisie de gauche.” De quoi faire sourire les proches de Glucksmann qui y voient là les inquiétudes de Mélenchon sur la percée de leur champion : “si on est trop haut, ça complique les affaires de Mélenchon. Il sait que Glucksmann n’est pas un de ces socialistes plastiques qui varient avec le temps. C’est un vrai idéologue, au bon sens du terme, comme lui.” Et un futur candidat à la présidentielle, lui aussi ?

La gauche se prépare à tordre le cou du 49.3

Même si Jean-Luc Mélenchon en parle de moins en moins – “quasiment plus”, se lamentait-on chez LFI, il y a encore quelques mois – la gauche continue de phosphorer sur la VIe République et n’abandonne pas le flambeau. Lundi 25 mars à Domène, près de Grenoble, plusieurs huiles de feu la Nupes organisent un meeting sur VIe République. Pas de Mélenchon à l’horizon, mais Raquel Garrido (LFI), Boris Vallaud (PS), Elsa Faucillon (PCF) et Jérémie Iordanoff (EELV). La poursuite du groupe de travail parlementaire qui planche sur ce sujet depuis plusieurs mois avec tout un tas d’auditions. Le 4 avril, une proposition de loi constitutionnelle pour supprimer le 49.3 sera présentée à l’Assemblée nationale. D’autres réunions publiques, organisées par les mêmes, sont au calendrier, avec notamment un rendez-vous en juin en Dordogne. “Le sujet de la démocratie n’est pas effacé par la campagne des européennes”, se félicite Raquel Garrido. Signe aussi que l’union à gauche n’est pas (complètement) morte.

Béchu en a marre du jardinage

Le ministre de la Transition écologique, également membre du parti Horizons d’Edouard Philippe, se désole de constater qu’en France, “on a un parti écologiste qui considère que si vous n’êtes pas de gauche, vous ne pouvez pas être écolo”. Voilà qui est pénible ! “Chez nous, il y a une posture : l’écologie sans la lutte des classes, c’est du jardinage”, ajoute Béchu.

N’envisageant pas de se contenter de manier sa bêche et son arrosoir, le ministre entend bien poursuivre et promouvoir son action contre la pollution atmosphérique, fêter comme il se doit l’anniversaire du plan eau et ainsi prouver qu’on peut lutter contre le dérèglement climatique sans prendre sa carte à EELV. Optimiste, il n’a pas remarqué que ces sujets avaient été quasiment évincés des discours présidentiels.

Le cas Guetta

L’ancien journaliste Bernard Guetta était candidat au nom de la société civile pour la majorité présidentielle lors des européennes de 2019. Eurodéputé sortant, doit-il être désormais compté parmi les représentants de Renaissance dans la liste emmenée par Valérie Hayer ? C’est ce que souhaitent les partenaires des macronistes. Formule de Gilles Boyer (membre de Horizons) : “Celui qui fait le choix d’être nulle part prend le risque d’être le candidat de personne.”

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