Paris vote sur les SUV : ces villes qui ont déjà pris les devants

Paris vote sur les SUV : ces villes qui ont déjà pris les devants

“Pour ou contre la création d’un tarif spécifique pour le stationnement des voitures individuelles lourdes, encombrantes, polluantes ?” La question sera posée aux 1,3 million d’électeurs parisiens, ce dimanche 4 février, à l’occasion d’une votation organisée par la mairie de la capitale et proposant le triplement des tarifs de stationnement pour les voitures hautes et lourdes.

Sont spécifiquement ciblés les SUV – sigle anglais de Sport Utility Vehicle – aux caractéristiques combinant “celles d’une voiture de tourisme avec celles d’un véhicule utilitaire”, et les 4×4. Si le “pour” l’emporte, l’automobiliste dont le véhicule thermique ou hybride rechargeable dépasse 1,6 tonne, ou deux tonnes pour un véhicule électrique, devra payer 18 euros l’heure pour les arrondissements centraux, 12 euros pour les arrondissements extérieurs.

A priori, seuls les visiteurs seront concernés par ce nouveau tarif, et non “les résidents parisiens et les professionnels sédentaires stationnés dans leur zone de stationnement autorisé, les chauffeurs de taxi dans les stations dédiées, les artisans, professionnels de santé” et les personnes handicapées, indique la mairie.

Qualifiés d’”aberration” par l’ONG WWF, les SUV nécessitent davantage de matériaux pour leur fabrication, consomment 15 % de carburant et émettent 20 % de CO2 en plus qu’une berline. Raison pour laquelle la mairie écologiste lyonnaise s’est également emparée du sujet en prévoyant a mis en place en juin d’un “tarif progressif avec trois catégories incitatives”, un principe valable pour les résidents comme les visiteurs.

Des actions militantes aux sanctions financières

Lancée depuis près de vingt ans, la lutte contre ce type de véhicules dépasse les frontières françaises. Ils étaient également l’une des cibles du maire travailliste de Londres, Ken Livingstone, lorsqu’il a mis en place en 2003 un péage urbain pour limiter l’accès au centre-ville.

Selon The Guardian, les émissions de CO₂ des SUV s’élèveraient à “près de 1 milliard de tonnes pour l’année 2022”. Ainsi, comme le rapporte le magazine britannique, “les émissions des 330 millions de SUV en circulation équivalaient à celles combinées de l’Allemagne et du Royaume-Uni l’année dernière”.

De la Nouvelle-Zélande aux Etats-Unis en passant par l’Italie, les SUV et autres 4×4 sont également dans le viseur des militants qui traquent ces véhicules depuis plusieurs décennies. Avec un objectif commun : dégonfler leurs pneus. En 2007 en Suède, un groupe nommé les “Indiens de la jungle urbaine” en immobilise ainsi 1 500, avant de mettre un terme à l’opération l’hiver venu, face à des routes devenues trop piégeuses. L’année suivante, Volvo voit ses ventes locales de SUV chuter de 27 %, sans que l’on sache réellement s’il existe un lien de causalité.

Autre option : la sanction financière imposée par certaines municipalités ou régions. A Washington DC, aux Etats-Unis, le montant de la taxe d’immatriculation des SUV (de plus de 2 700 kilos) est sept fois plus élevé que pour une berline depuis octobre dernier. L’Etat de New York envisage lui aussi d’appliquer des frais d’enregistrement des véhicules en fonction du poids, évoquant une problématique de sécurité routière.

Au Canada, dans le quartier branché du Plateau-Mont-Royal de Montréal et le proche comté de Rosemont-La-Petite-Patrie, les tarifs des vignettes de stationnement sont maintenant indexés sur le poids du véhicule. Et dans la ville allemande de Tübingen, dans le Land du Bade-Wurtemberg, il est également 50 % plus cher de garer un SUV qu’un véhicule standard.

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