PER : comment choisir le contrat idéal

PER : comment choisir le contrat idéal

Avec 7,4 millions de Français détenteurs d’un plan d’épargne retraite (PER), le gouvernement peut s’enorgueillir d’avoir dépassé les objectifs fixés lors de la création de ce dispositif, il y a quatre ans. Dotée d’un avantage fiscal à l’entrée et offrant la possibilité de sortir son épargne à l’échéance sous la forme d’un capital, au lieu d’une rente viagère, cette nouvelle enveloppe affiche une combinaison gagnante. Ce n’est pourtant pas un produit pour tous. “Le PER est un placement tunnel, c’est-à-dire que les fonds y sont bloqués jusqu’à la retraite, rappelle Gilles Belloir, directeur général du courtier Placement-direct.fr. En contrepartie, vous obtenez un avantage fiscal qui est proportionnel à votre tranche marginale d’imposition.” En deçà de 30 %, passez votre chemin !

Une offre pléthorique

Cette contrainte d’immobilisation n’a pas empêché le développement d’une offre pléthorique, avec une bonne centaine de PER individuels disponibles aujourd’hui. Chaque année voit son lot de nouveautés, même s’il devient de plus en plus difficile de se démarquer. Quelques acteurs se sont lancés sur le créneau cet automne, à l’image de Corum, plus connu pour ses fonds immobiliers. Très novateur, le Corum PERLife se distingue par une absence de frais de gestion sur les unités de compte, la liste étant toutefois restreinte aux produits maison : des sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) et des fonds obligataires.

Autre nouveau venu : la fintech Goodvest. Orientée sur l’épargne responsable, elle propose un PER “vert”, intégrant une gestion sous mandat alignée avec les objectifs de l’accord de Paris, qui vise à limiter le réchauffement de la planète. Sur ce créneau, il est en concurrence avec un autre contrat fraîchement mis sur le marché par le courtier Placement-direct.fr, le PER Placement-direct Retraite ISR. Outre une offre financière très engagée, ce plan présente une grille tarifaire attractive.

Enfin, d’autres sociétés étoffent leur gamme. Yomoni propose ainsi un PER intégrant non seulement des ETF – ou exchange-traded funds, ou encore fonds indiciels cotés –, sa marque de fabrique, mais aussi un fonds en euros, de l’immobilier et du private equity. Même approche diversifiée chez Gay-Lussac Gestion ou encore DNCA Finance.

Gare aux frais de gestion du contrat

Devant tant de produits, il y a de quoi se trouver démuni. Pourtant, deux critères sont essentiels pour faire le tri, à commencer par les frais. “Il faut éviter les PER fortement chargés, conseille Gilles Belloir. En particulier, il est important d’étudier les frais de gestion du contrat car au-delà d’une quinzaine d’années, c’est ce qui pèse le plus lourd.” Ce poste évolue de 0,50 % à plus de 1 % par an, selon les contrats et les réseaux de distribution. Attention, si vous voulez déléguer la gestion de votre épargne à un professionnel, vous devrez tabler sur un supplément. Sachant qu’à cette facture s’ajoutent les frais propres aux fonds, l’addition peut être salée.

Autre critère clé : l’offre financière. “Beaucoup de PER disposent d’un choix de supports trop réduit, estime Yves Conan, directeur général du courtier en ligne Linxea. Or, il faut être en mesure de répondre à différents contextes de marché. Par exemple, les petites valeurs sont actuellement massacrées en Bourse et la période peut offrir un point d’entrée intéressant. Encore faut-il avoir cette catégorie de fonds dans son plan…”

La variété permet aussi de comparer les performances. “Actuellement, les SCPI traversent une crise mais certaines d’entre elles vont tirer leur épingle du jeu, observe Yves Conan. Or, certains contrats ne proposent qu’un seul fonds immobilier, ce qui ne permet pas d’adapter son portefeuille.” La diversité, enfin, doit se retrouver chez les fournisseurs de solutions financières. “Il existe quelques gérants spécialisés sur les valeurs bancaires, d’autres sur les mines d’or… Aucune société de gestion n’est performante sur toutes les catégories d’actifs”, souligne Yves Gambart de Lignières, conseiller en gestion de patrimoine à Vannes. Ces deux points étudiés, si votre PER n’est pas à la hauteur, pas d’inquiétude ! Il est possible de transférer vos capitaux sur un autre contrat. C’est même gratuit après cinq ans de détention.

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