Quel avenir pour le bitcoin ? La cryptomonnaie au coeur des spéculations

Quel avenir pour le bitcoin ? La cryptomonnaie au coeur des spéculations

Un bitcoin à 160 000 euros ! C’est la récente prédiction du financier américain Anthony Scaramucci, ancien banquier chez Goldman Sachs et fondateur du fonds d’investissement SkyBridge Capital. Une annonce balayée d’un revers de la main par l’économiste Peter Schiff, patron d’Euro Pacific Capital. Ce dernier pronostique, a contrario, que la valeur de la cryptomonnaie finira par s’effondrer pour tomber… à zéro. Les débats font rage. Mais une chose est sûre : depuis le début de l’année 2024, la plus célèbre des cryptomonnaies ne laisse personne indifférent. La conséquence logique d’une série d’événements qui ont tous concouru à sa médiatisation.

L’arrivée en fanfare des ETF

Premier acte : le lancement, le 11 janvier dernier, de 11 fonds indiciels – des ETF ou exchange-traded funds – consacrés au bitcoin, dûment approuvés par la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme de la Bourse américaine. Ces produits, dont le cours suit automatiquement l’évolution de la monnaie numérique, sont dans l’obligation de détenir dans leur portefeuille des bitcoins à hauteur du montant des capitaux qu’ils récoltent auprès des investisseurs.

Attendus depuis longtemps, ils ont connu, dès leur cotation, un fort engouement de la part des investisseurs, intéressés par cette nouveauté financière. Une vague de transactions a déferlé, principalement en direction des ETF iShares Bitcoin Trust (Ibit) et Fidelity Wise Origin Bitcoin Fund (FBTC), émis respectivement par BlackRock et Fidelity. Il faut dire que ces instruments sont adossés à des sociétés de gestion de renommée mondiale et affichent des frais de gestion compétitifs de 0,25 % sur les montants placés. Ces deux fonds ont également bénéficié d’arbitrages, en leur faveur, venant d’épargnants qui détenaient des parts dans un ancien véhicule bitcoin, lancé en 2013 par Grayscale et désormais converti en ETF (Grayscale Bitcoin Trust ou GBTC). Celui-ci, détenteur de près de 500 000 bitcoins, affiche des coûts de gestion nettement plus élevés que ses concurrents : 1,5 % sur les sommes investies.

Bitcoin : une remontada spectaculaire.

Les conséquences du “halving”

Le deuxième acte, prévu en avril prochain, met en ébullition la cryptosphère. Le “halving”, qui se produit tous les quatre ans, est un processus algorithmique dont le but est de réduire par deux le nombre de nouveaux bitcoins mis en circulation. Un système qui vise à terme à plafonner sa production finale à 21 millions d’entités d’ici à l’an 2140.

Pour mémoire, le fonctionnement de la blockchain bitcoin, le support numérique sur lequel repose la cryptomonnaie, découle de l’activité de “minage”. Ainsi, les mineurs, grâce à des machines informatiques ultra-puissantes, déchiffrent, en moyenne toutes les dix minutes, une énigme cryptographique. La résolution de cette dernière permet de valider un bloc de données où sont gravées la totalité des transactions sur la période. Acteur stratégique assurant l’intégrité de la procédure, le mineur qui a résolu l’énigme perçoit en récompense 6,25 bitcoins tout neufs. A partir d’avril, sa rémunération va baisser à 3,225 bitcoins. Or, ces acteurs revendent tout ou partie de leurs gains pour régler les frais liés à leur activité et pour se rétribuer. Cette incitation à vendre sera naturellement moins élevée à partir d’avril, ce qui va réduire l’offre de nouveaux bitcoins sur le marché.

Le gouvernement américain s’invite à la fête

En parallèle, la demande devrait progresser. “Les émissions d’ETF bitcoin symbolisent l’adhésion des grands noms de la finance traditionnelle à cette monnaie numérique, souligne Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marché chez IG France. Mais aussi sa démocratisation auprès de petits porteurs jusqu’à présent réticents à ouvrir un compte sur une plateforme d’échange de cryptomonnaies, pas forcément transparente, ou à détenir un porte-monnaie électronique sur la blockchain.” Moins d’offre et plus de demande : une équation favorable à la progression du cours du bitcoin en 2024.

Seulement voilà, un protagoniste pourrait venir jouer les trouble-fêtes. Le gouvernement américain détient dans ses coffres un véritable trésor de guerre, plus de 215 000 bitcoins issus de saisies judiciaires, qu’il souhaite écouler dans les prochains mois. De quoi peser notablement sur le marché.

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