Retraite : comment trouver le PER qui vous convient

Retraite : comment trouver le PER qui vous convient

Epargner pour sa retraite, chacun y consent. Et le plan d’épargne retraite (PER) est devenu le placement idoine pour ce faire, même s’il n’est pas le seul (l’assurance-vie, l’épargne salariale et l’immobilier gardent leurs avantages). En pratique, reste à choisir un produit performant sur la durée. Une tâche bien difficile car il faut affronter un marché abondant : plus de 100 PER sont commercialisés ! Pour s’y retrouver, la bonne solution consiste à partir de votre profil d’épargnant, défini par vos connaissances financières, votre tempérament (prudent ? offensif ?) et vos aspirations. En voici cinq profils, avec une sélection de PER à l’appui.

Profil “néophyte” : le rapport qualité/prix avant tout

Bonne nouvelle ! Loi oblige, le PER oriente par défaut votre épargne vers une gestion pilotée dite “à horizon”. Traduction : vos versements sont répartis entre des fonds actions et obligataires, voire des fonds en euros garantis, le tout selon votre échéance de départ en retraite et votre choix de gestion (de prudent à dynamique). Partant de là, le gérant sécurise progressivement le capital à mesure que vous approchez de la retraite.

Rassurant, ce pilotage automatique est-il pour autant efficace ? Le PER est un produit trop jeune pour analyser ses performances sur la durée. Mieux vaut s’intéresser au contenu du portefeuille proposé. Nombre de PER incluent des gestions à horizon composées de fonds “maison”, donc aux mains d’une société de gestion appartenant à l’assureur ou à la banque qui promeut le produit. “Cette situation conduit souvent à des frais élevés, voire à des conflits d’intérêts sur le choix des fonds, estime Sébastien d’Ornano, président de Yomoni. Il faut privilégier les gestions pilotées indépendantes, plus efficaces sur la durée.” Deux autres points sont à regarder : la présence ou non d’un fonds en euros dans la grille de gestion, celui-ci étant le seul support garantissant la sécurisation du capital dans le temps, et la tarification de la gestion. A plus de 0,70 % par an, c’est cher payé.

Profil “autonome” : cap sur Internet

Les épargnants autonomes préféreront choisir eux-mêmes les supports financiers (unités de compte, dans le jargon) sur lesquels investir. Tout PER permet en effet d’accéder sur demande à une gestion “libre”. Encore faut-il que la palette de produits proposée soit suffisamment diversifiée, avec multigestion (plusieurs sociétés de gestion représentées) et multi-actifs (actions, obligations, immobilier, non coté, etc.).

Le ménage est assez vite fait : la plupart des PER vendus par des banques ou des assureurs traditionnels, y compris les mutuelles, affichent une offre insuffisante sur ce terrain. C’est sur Internet que vous trouverez les formules les plus complètes à un prix contenu. Ces contrats recensent des dizaines, voire des centaines de fonds d’investissement, y compris de la pierre papier, du non coté, des actions en direct, etc. Pour un épargnant autonome, les conditions d’arbitrage entre supports et outils de gestion en ligne doivent être analysées dans le détail.

Autre point à élucider : le PER fournit-il une information quotidienne claire et transparente sur les fonds, leur valeur, leurs frais ? “Est-il par ailleurs prévu une gestion multicompartiment, permettant de panacher librement son épargne entre gestion libre et déléguée, ou de modifier son type de gestion ?”, ajoute Delphine Pasquier, directrice du développement chez Prepar Assurance. Dans les faits, rares sont les PER à délivrer ce cocktail.

Profil “haut de gamme” : priorité à la qualité du conseil

Dans un PER, ce n’est pas le ticket d’entrée qui fixe la “gamme” du produit puisque tous s’ouvrent avec quelques centaines d’euros. Si vous en voulez plus que le grand public, c’est au niveau du conseil pré et post-souscription que tout se joue. Ici, l’apport d’un bon conseiller en gestion de patrimoine indépendant est intéressant pour optimiser la fiscalité sur le PER, intégrer ce produit au mieux dans votre patrimoine et l’articuler avec vos objectifs (retraite, transmission, etc.). Autant de services qui vont logiquement conduire à des frais plus élevés.

Les cellules privées des banques peuvent les fournir, mais leurs PER manquent souvent d’attraits financiers. Car c’est l’autre élément clé du “haut de gamme” : obtenir une gestion personnalisée, dite “sous mandat”. En pratique, vous confiez les rênes de votre épargne à une société de gestion selon un profil défini ; à charge pour elle d’être performante. Les options patrimoniales du PER sont aussi à observer de près, notamment les garanties décès et leur coût.

Profil “écoresponsable” : attention à l’emballage !

Produit de longue haleine, le PER s’articule assez bien avec l’idée d’une épargne ciblée sur les thématiques du développement durable, de l’environnement, voire de l’économie sociale et solidaire. Mais gare à l’écoblanchiment qui a envahi l’univers de la finance pour un contenu souvent très creux.

L’idée consiste ici à recourir à une gestion pilotée (par horizon ou non) incluant des fonds labellisés (label ISR, Greenfin ou Finansol). Sur le marché, vous trouverez ce type de supports dans la plupart des PER – il s’agit du reste une obligation légale, avec trois fonds au minimum -, mais cela ne suffit pas pour détenir un portefeuille 100 % “durable”. Si tel est votre objectif, le choix sera beaucoup plus restreint. Il vous faudra principalement vous tourner vers certains établissements mutualistes, qui en ont fait leur cheval de bataille (La France mutualiste, Macif, Maif, etc.). En tout état de cause, n’oubliez pas de regarder de près les autres caractéristiques du PER (frais, fonds en euros, outils de gestion associés).

Des PER pour chaque profil

Profil “rentier” : des innovations et des contreparties

“Les Français boudent la rente viagère”, répètent les assureurs. Et de réciter que le succès actuel du PER repose sur la possibilité de sortie en capital, laquelle était absente des ex-produits retraite. L’idée de percevoir un revenu jusqu’à sa mort en échange de l’abandon de son capital auprès d’un assureur, peut en effet rebuter.

Toutefois, la rente peut aussi rendre de fiers services à certains épargnants, notamment ceux n’ayant pas de volonté de transmission au décès. C’est pourquoi certains PER proposent des options sophistiquées, susceptibles de redorer ce mode de sortie. On y trouve par exemple des rentes dont le montant augmente par paliers ; des rentes dites de “confort” avec un montant élevé au départ, qui diminue après un certain âge ; des rentes “dépendance” prévoyant une majoration si vous perdez votre autonomie, etc. Veillez à bien décrypter le dispositif en lisant attentivement la notice du PER.

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