Retraite : PER, mode d’emploi

Retraite : PER, mode d’emploi

Le plan d’épargne retraite (PER) individuel trouve son public. Quatre ans après son lancement, 3,2 millions de Français détiennent une telle enveloppe – un nombre englobant pour un bon tiers les transferts d’anciens produits : plan d’épargne retraite populaire (PERP) et contrats Madelin. Les établissements financiers, banques et assureurs en tête, déploient aussi le tapis rouge à ce dispositif plutôt simple à comprendre.

Une fois le plan ouvert avec un premier versement de quelques centaines d’euros, l’idée consiste à épargner tout au long de votre vie active. Il n’y a aucune obligation de cotiser chaque année, même s’il est recommandé de mettre en place des versements réguliers pour espérer atteindre un capital suffisant à terme. Une fois à la retraite, vous récupérez votre épargne sous forme de rente viagère ou par le versement d’un capital en une ou plusieurs fois. Mais là encore, il n’y a pas de contrainte : vous pouvez laisser votre argent continuer à fructifier dans le PER aussi longtemps que désiré.

Autre point à avoir en tête : avant d’atteindre l’âge légal de départ à la retraite, toute l’épargne versée est irrécupérable. Ce blocage est jugé salutaire par de nombreux professionnels, dans la mesure où il vous empêche de piocher inconsidérément dans votre pécule. Certaines portes de sortie sont néanmoins prévues, en cas d’accidents de la vie (invalidité, décès du conjoint), de difficultés financières (surendettement, fin des allocations-chômage, cessation d’une activité non salariée après liquidation judiciaire) ou d’achat de sa résidence principale.

La simplicité au rendez-vous

Pour inciter à épargner sur ce dispositif, le gouvernement a prévu une carotte fiscale. Les versements sont déductibles du revenu imposable, jusqu’au plafond de 10 % de ses revenus professionnels de l’année précédente (eux-mêmes limités). Pour 2023, le maximum autorisé est ainsi de 32 909 euros (davantage pour les non-salariés qui disposent d’un plafond spécifique). “Cet avantage fiscal à l’entrée constitue l’attrait principal du PER, pointe Marie-Noëlle Auclair, directrice solutions au sein de la société de conseil Eres. Toutefois, au vu du blocage de l’épargne du produit, il faut au moins être fiscalisé dans une tranche marginale d’imposition de 30 % pour s’y intéresser.” Illustration : si vous vous situez dans la tranche à 30 %, 4 000 euros logés dans un PER vous permettent d’économiser 1 200 euros d’impôt sur le revenu. “L’efficacité fiscale sera maximale pour une personne dans les tranches de 41 % et de 45 % dont les revenus vont baisser à la retraite”, poursuit l’experte. En effet, à ce moment-là, les capitaux retirés seront imposables, ce qui signifie que vous pourriez alors redonner d’une main ce qui fut gagné de l’autre. A noter qu’il est possible de ne pas opter pour la déduction des versements, ce qui évite la taxation en sortie (sauf celle des plus-values). Mais le dispositif perd alors un peu de sa saveur…

L’autre élément novateur du PER concerne la gestion de l’épargne. Là aussi, la simplicité est au rendez-vous puisque, par défaut, vos avoirs sont inclus dans une formule dite “à horizon”. En clair : le gestionnaire investit vos économies dans un cocktail de fonds actions et obligataires (voire de fonds en euros garanti), le tout dans des doses différentes selon votre âge et votre tempérament (prudent, dynamique…). En bonne logique, il sécurise le tout à mesure que vous approchez de la fin de votre vie active. Séduisant, ce fonctionnement masque toutefois des contenus très variables selon les contrats. Il est toutefois possible d’y déroger, en optant pour une sélection de supports financiers en gestion libre qu’il vous revient alors de piloter. A vous de savoir si vous en avez la compétence.

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