Ukraine, Ceta, déficit public… La mise au point d’Emmanuel Macron

Ukraine, Ceta, déficit public… La mise au point d’Emmanuel Macron

A l’issue d’un Conseil européen à Bruxelles, où les Vingt-Sept ont une nouvelle fois discuté de la meilleure stratégie pour accentuer l’aide à l’Ukraine face à l’invasion russe, Emmanuel Macron a pris la parole devant les journalistes pour répondre aux sujets chauds du moment. Du Ceta au conflit à Gaza, de la guerre en Ukraine à la dégradation des finances publiques, retour sur les principaux sujets évoqués par le chef de l’Etat ce vendredi 22 mars.

Le Ceta est un “très bon accord” pour l’agriculture française

Alors que le Sénat a rejeté ce jeudi le projet de ratification du Ceta, traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada, le président français a déclaré que celui-ci était “un très bon accord” pour les “catégories clés” de l’agriculture française.

Citant les bénéfices de l’accord pour les secteurs français du “lait”, du “fromage” ou du “vin”, le chef de l’Etat a appelé à ne pas “mettre dans le même sac tous les accords commerciaux” de libre-échange. “C’est de la démagogie”, a-t-il encore dénoncé, mettant en avant que “des gens qui aujourd’hui le combattent la main sur le cœur sont ceux qui l’ont signé”, en référence aux élus socialistes qui ont voté contre le projet de ratification du traité, qui avait été conclu au moment de la présidence de François Hollande.

L'”indignité” des responsables russes qui s’attaquent à la France

Emmanuel Macron a dénoncé l'”indignité” de récents propos virulents de dirigeants russes à l’encontre de la France, et notamment du vice-président de la Douma Piotr Tolstoï, y voyant un signe patent de “nervosité”.

“Je pense que leur indignité suffit à ne pas les commenter”, a jugé le président français, confiant son “étonnement d’une telle nervosité et d’un tel manque de nerfs chez les responsables russes”. Piotr Tolstoï, interrogé par BFMTV, avait notamment promis la mort à tout soldat français venant sur le sol ukrainien, ou s’en était pris à l’homosexualité du Premier ministre Gabriel Attal.

“L’unité des Vingt-Sept” sur le soutien à l’Ukraine

Emmanuel Macron a souligné “le message d’unité et de détermination” que veut faire passer l’Union européenne sur le soutien à l’Ukraine, “aussi longtemps qu’il le faudra, et aussi intensément que nécessaire”.

“Il y a une unité des Vingt-Sept et une détermination claire pour soutenir l’Ukraine sur tous les plans dans la durée, à rebours de tout ce qu’on a pu dire d’une prétendue fatigue européenne”, a assuré le président français. “Au contraire, plus que jamais, nous avons montré une conscience de ce que cette guerre signifiait pour l’Europe. C’est pour nous une question de sécurité. C’est évidemment la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine qui est en jeu en premier lieu. Mais également la sécurité de tous les Européens et notre autonomie stratégique dans la durée”, a-t-il ajouté.

Bientôt une résolution française à l’ONU pour un cessez-le-feu à Gaza ?

Le chef de l’Etat a exprimé sa volonté de trouver “un accord” au Conseil de sécurité de l’ONU sur la base d’un texte français, après le veto de la Russie et la Chine à une résolution américaine soulignant la “nécessité” d’un cessez-le-feu “immédiat” à Gaza.

“Nous avons un projet de résolution que nous redéposons et que nous travaillons avec plusieurs partenaires”, a déclaré Emmanuel Macron. “Je pense que ce projet, s’il est, comme nous avons commencé à le faire, travaillé avec plusieurs partenaires régionaux, en particulier du monde arabe, peut lever les vetos qui se sont exprimés sur la proposition américaine”, a poursuivi Emmanuel Macron, citant comme partenaires la Jordanie et les Emirats arabes unis, estimant que le travail diplomatique mené avec ces pays pouvait aider à “convaincre la Chine et la Russie de ne pas mettre un veto”.

“Compléter” l’effort budgétaire face au déficit public

Emmanuel Macron a affirmé que le gouvernement aurait à “compléter” l’effort budgétaire face à la “dégradation des finances publiques”, tout en laissant entendre que de nouvelles économies devraient concerner les dépenses sociales ou des collectivités locales plutôt que le budget de l’État.

“Le Premier ministre est totalement conscient, avec son gouvernement, de la situation et l’a prise à bras-le-corps dès le début” avec “de premiers choix” pour “réduire les dépenses” de dix milliards d’euros cette année, a déclaré le chef de l’Etat, ajoutant qu’il “faudra qualifier la magnitude de l’ajustement qu’il faut faire et il faudra ensuite le compléter dans toutes les actions utiles de la dépense publique”.

De quoi laisser présager un nouveau tour de vis budgétaire dès cette année ? “Il faut voir la magnitude, la raison de ce dérapage et voir derrière d’où il vient et donc qui y contribue”, a répondu Emmanuel Macron. “La dépense publique n’est pas faite que la dépense d’Etat”, a-t-il ajouté, visant sans les nommer les collectivités locales et les dépenses sociales comme l’assurance-chômage, dont il a déjà dit devant ses troupes qu’elles devraient contribuer à l’effort.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *