Les bonnes affaires d’Olivier Véran
Marc Roché (Paris)
L’article du Pr Denys de Béchillon me paraît profondément manipulateur. En effet, après avoir brossé le rapide tableau d’un Olivier Véran ridicule – ce n’est pas méchant – il accuse la France et son rapport à l’argent. Selon lui, nous aurions simplement affaire à des “passions tristes”. Or, c’est un sentiment de déception bien légitime qui est ressenti par la majorité des Français. Désabusé, l’un de mes amis médecins a commenté : “Il fait comme tout politique qui lâche l’affaire : il fait des affaires.” Avec ce choix, c’est un masque qui tombe. Et le visage sans foi ni loi qui apparaît est celui d’un Rastignac. (“Reconversion d’Olivier Véran : il faut arrêter d’emmerder les ministres“, L’Express du 4 avril.)
Une idée contre le déficit
Régis Fayolle, Villeurbanne (Rhône)
Il m’est venu une idée en rapprochant deux de vos articles : ne pourrait-on pas envisager la “cryptoactivation” de biens de l’Etat ? Les Français, passionnés par leur patrimoine, ne verraient peut-être pas d’un mauvais œil une compensation des sacrifices financiers à venir, sous forme d’attribution de NFT fondés sur un (ou plusieurs) de leurs biens culturels mondialement connus, négociables ensuite sur une plateforme. Pour rassurer, à juste titre, sur le risque de voir perdre le contrôle par l’Etat, des garanties pourraient être inscrites, si besoin, dans la loi (“Face au déficit, l’Etat cherche l’issue de secours” et “Cryptos : la France rattrape son retard“, L’Express du 4 avril.)
Drogue : et les consommateurs ?
Pascal Lemarquis, Dounoux (Vosges)
Il y a un contraste choquant entre les efforts qui ont été déployés contre le tabagisme, sans commune mesure en termes de préjudice collectif, et l’absence de lutte et de communication contre la consommation de drogue. Malgré les moyens policiers de plus en plus importants, la lutte contre le trafic de drogue est sans issue à moyen et long terme car les trafiquants ont trop à perdre dans l’affaire. On n’est pas près de rendre durablement “les quartiers” fréquentables et l’on verra toujours plus de zombies errer dans les rues, y compris dans les campagnes. (“Ces quartiers gouvernés par les dealers”, L’Express du 4 avril.)
Russie : ne soyons pas naïfs !
Marian Ion (Paris)
Je voudrais réagir au commentaire d’un de vos lecteurs, et intitulé “Sortons de l’Otan !”. Son raisonnement, au mieux naïf, est que “la Russie, ne se sentant plus menacée, n’aura plus de motif pour le pilonner”. J’ai du mal à croire que cet argumentaire puisse être compris en Géorgie ou en Ukraine, deux Etats qui ne menaçaient en rien la Russie. En réalité l’objectif de ce pays, depuis l’époque tsariste consiste à grandir son territoire – bref, la même théorie que celle de “l’espace vital” chère aux nazis. (“Courrier des lecteurs”, L’Express du 4 avril.)
Israël : l’intelligence d’Harari
Guy Vernusse, Monnaie (Indre-et-Loire)
Une “intelligence de cœur et d’esprit dans une colombe de paix”. C’est ainsi que je qualifierais l’excellent article de Yuval Noah Harari. Chaque Palestinien, chaque Israélien devrait s’en saisir pour s’accepter l’un et l’autre et vivre dans une paix universelle. (“Conflit israélo-palestinien : sortir du piège de la diabolisation de l’autre”, L’Express du 28 mars.)
Le Maire et Philippe, ridicules
Robert Loupe, Chalmazel (Loire)
Edouard Philippe et Bruno Le Maire songent l’un et l’autre à se présenter à la présidentielle. Or la situation actuelle de la France, tant au niveau de l’insécurité que de la dette, est issue des décisions de ces deux individus. Le premier n’a pas pu, su ou voulu voir poindre la crise des gilets jaunes. Quant au second, il nous explique aujourd’hui ce qu’il faut faire contre la dette. En poste à Bercy depuis sept ans, pourquoi ne l’a-t-il pas fait auparavant ? Heureusement pour eux, le ridicule ne tue point… (“Le Maire-Philippe : la course à M. Sérieux”, L’Express du 28 mars.)
Une de nos plumes au Masque
Collaborateur de notre journal (dans les pages livres), Louis-Henri de La Rochefoucauld a fait ses débuts au Masque et la Plume le 7 avril. Créée en 1955, Le Masque… est une des plus vieilles émissions du PAF (derrière Le Jour du Seigneur, qui date de 1949 !), et on en connaît le principe : quatre critiques ferraillent autour des romans, des films et des pièces de théâtre qui font l’actualité. Rare est la communion dans ce programme où les intervenants aiment s’écharper avec mauvaise foi. Réputé pour son esprit grinçant (il a récemment épinglé dans L’Express deux de ses bêtes noires, la romancière Marie Darrieussecq et le poète Arthur Teboul), Louis-Henri de La Rochefoucauld s’en est donné à cœur joie lors de sa première, riant du dernier livre de Nancy Huston. Le bowling ne fait que commencer !
