“Vous êtes le petit télégraphiste du Kremlin” : Mariani, cible numéro 1 du débat sur les européennes

“Vous êtes le petit télégraphiste du Kremlin” : Mariani, cible numéro 1 du débat sur les européennes

Thierry Mariani avait oublié son parapluie pour se rendre sur Public Sénat. Il lui aurait été pourtant utile, ce jeudi, pour parer le torrent de reproches qui s’est abattu sur lui, lorsque les candidats aux élections européennes ont évoqué le conflit ukrainien. Reprenons. Les têtes de liste étaient réunies au Parlement européen pour ce premier débat de campagne avant le scrutin du 9 juin. Jordan Bardella, qui avait manifestement mieux à faire que de se rendre sur le plateau de la chaîne parlementaire (“et pourquoi pas Coquelicot TV ?” avait-il raillé, comme le rapportait La Tribune dimanche), a préféré envoyer à sa place l’eurodéputé RN Thierry Mariani, pourtant régulièrement accusé d’entretenir des accointances pro-russes. Choix judicieux s’il en est alors que l’argument principal de la majorité pour discréditer le Rassemblement national porte précisément sur ce sujet…

Il a toutefois fallu attendre le milieu de l’émission pour que tous les candidats, ou presque, tombent enfin d’accord. Au moment d’aborder la question de la guerre en Ukraine. C’est le journaliste Thomas Hugues qui a lancé les hostilités, rappelant à Thierry Mariani des propos tenus le 23 février 2022, trois jours après l’invasion de l’Ukraine par Vladimir Poutine, à savoir : “La France a intérêt à avoir de bonnes relations avec la Russie.” Reprenant la parole, l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy a tenté de se défendre, rappelant que le soutien à l’Ukraine et la délibération du 1er mars 2022 avaient été votés par “l’écrasante majorité du groupe RN” au Parlement européen… “Sauf moi”, a-t-il toutefois précisé.

“Vous avez reçu de l’argent de Monsieur Poutine ?”

Il n’en fallait pas plus pour réveiller Raphaël Glucksmann, eurodéputé et tête de liste socialiste, pour qui le clouage au pilori de Thierry Mariani valait bien le sacrifice du tiers de son temps de parole. “Vous avez reconnu l’annexion de la Crimée“, s’est-il étranglé face à Thierry Mariani, qui a tout de même eu le temps de préciser : “le rattachement”, avant que Raphaël Glucksmann ne continue : “Le premier souvenir que j’ai au Parlement européen, c’est de vous entendre appeler Vladimir Poutine à exterminer les rebelles syriens. […] Je me retrouve face au petit au télégraphiste du Kremlin qui vote contre l’ensemble des règles que nous passons pour nous défendre contre la guerre hybride que mène le régime de Poutine contre nos démocraties.”

Au tour de la tête de liste écologiste, Marie Toussaint, de prendre la relève : “Vous avez aidé monsieur Poutine à surveiller des élections sur le terrain, expliquez-nous vos relations avec Monsieur Poutine, vous avez reçu de l’argent ?”

“Mes relations avec Poutine sont certainement moins fréquentes que celles de Monsieur Macron”, a contre-argumenté Thierry Mariani. Heureusement pour lui, le supplice a pris fin au bout d’une vingtaine de minutes, lorsqu’il a fallu passer au thème suivant du débat : le coût de l’énergie et le pouvoir d’achat. Conclusion des présentateurs sur le cas Mariani : “On s’y attendait, on n’a pas été déçus !” Conclusion côté frontiste : “C’est vrai que ce n’était peut-être pas notre meilleure idée.” Jordan Bardella aurait peut-être dû se libérer.

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