Alimentation : l’étude qui alerte sur l’omniprésence du sucre

Alimentation : l’étude qui alerte sur l’omniprésence du sucre

Dans les produits transformés, le sucre est partout ! Outre les produits laitiers, les boissons ou encore les biscuits, il trouve aussi une place importante dans les plats préparés, la charcuterie ou encore les sauces. Malgré leur omniprésence, la part des ingrédients sucrants a baissé depuis les années 2010, selon un rapport rendu public ce mardi 19 mars par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses).

En étudiant la composition de près de 50 000 aliments entre 2008 et 2020, l’Anses a pu ainsi évaluer la fréquence à laquelle ils comportent des ingrédients sucrants. Et si leur part a diminué ces dix dernières années, cela n’équivaut pas forcément à des aliments globalement moins sucrés.

Parmi les produits évalués, l’Agence a noté la présence, non seulement du classique sucre blanc (saccharose, ou “sucre de table”), mais aussi des édulcorants comme l’aspartame. “Les sucres sont également présents dans les aliments sous d’autres appellations, telles que le sucre inverti, les sirops de glucose et de fructose, les jus concentrés et les sirops de fruits, les moûts, le miel…”, précise le rapport. Selon les données les plus récentes, l’agence conclut qu’en 2020, la majorité des produits étudiés (77 %) contient au moins un ingrédient sucrant ou vecteur de goût sucré. Ces ingrédients sont également présents dans des catégories de produits plutôt salés. Tandis que le saccharose est retrouvé dans plus de la moitié des produits alimentaires étudiés (58 %).

L’Anses précise que les cinq marchés étudiés (marques nationales, marques distributeurs, marques distributeurs entrée de gamme, hard discount et distributeur spécialisés) comportent tous plus de 75 % de leurs produits avec au moins un ingrédient sucrant ou vecteur de goût sucré.

Les quantités utilisées “rarement indiquées”

L’Anses note toutefois un déclin de l’utilisation des ingrédients sucrants au cours de la dernière décennie. Cela est dû au fait que les industriels sont moins enclins à utiliser un grand nombre d’ingrédients sucrants. Mais l’agence prévient qu’il ne faut pas en conclure pour autant à une baisse générale de la teneur en sucre des aliments. “Cette tendance est en partie liée à des reformulations de produits par les industriels”, détaille l’Anses. “Des compositions ont été revues pour privilégier des ingrédients très courants, comme le sucre blanc […] ou qui sont perçus comme plus naturels, tels que les jus de fruits.” Par contraste, “les sirops de sucres ou les édulcorants de synthèse sont nettement moins utilisés”, ajoute l’Anses.

L’étude examinant seulement la nature et la fréquence des ingrédients inclus mais pas les quantités utilisées, “rarement indiquées sur les emballages”, il n’est pas donc possible de tirer des conclusions en matière de santé publique. Elle rappelle néanmoins, que l’excès de sucre peut entraîner un surpoids, de l’obésité et les maladies qui y sont associées, comme le diabète de type 2, des maladies cardiovasculaires et certains cancers. L’Agence recommande ainsi de ne pas consommer plus de 100 grammes de sucres au total par jour (hors lactose et galactose) et pas plus d’une boisson sucrée (en privilégiant les jus de fruit) pour les adultes.

Simultanément, l’Anses a également publié une étude qui se concentre sur les boissons sans alcool. Elle conclut, cette fois, à un réel recul de leur teneur en sucre dans les années 2010. “Cette tendance initiée entre 2010 et 2013 s’accentue fortement à partir de 2013”, note l’agence. “Ce résultat peut s’expliquer par la mise en place de mesures visant à réduire les taux de sucres des boissons”, dont la mise en place en 2012 d’une taxe sur les boissons contenant des sucres ou des édulcorants ajoutés.

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