Attentat de l’EI à Moscou : Poutine affirme que les assaillants tentaient de fuir vers l’Ukraine

Attentat de l’EI à Moscou : Poutine affirme que les assaillants tentaient de fuir vers l’Ukraine

Le bilan de l’attaque revendiquée par le groupe djihadiste Etat islamique (EI) contre une salle de concert de la banlieue de Moscou vendredi 22 mars s’alourdit d’heure en heure. L’assaut, dont les médias russes ont commencé à faire état vers 20h15 à Moscou, a été mené par plusieurs individus armés au Crocus City Hall, une salle de concert de 13 000 m2 située à Krasnogorsk, à la sortie nord-ouest de la capitale russe.

L’attentat a été revendiqué par le groupe Etat islamique sur l’un de ses comptes Telegram dans la soirée du vendredi.

Les infos à retenir

⇒ L’attaque a fait au moins 133 morts, selon un nouveau bilan communiqué samedi après-midi

⇒ 11 personnes ont été arrêtées, dont quatre assaillants, annonce le Kremlin

⇒ Le président russe, Vladimir Poutine, a affirmé que les assaillants tentaient de fuir vers l’Ukraine

Poutine affirme que tous les responsables seront “punis”

Lors d’une allocution télévisée samedi, Vladimir Poutine a dénoncé un “acte terroriste barbare”. Il a déclaré une journée de deuil national dimanche 24 mars.

Le président russe a aussi affirmé que tous les assaillants arrêtés tentaient de fuir vers l’Ukraine. “Ils se dirigeaient vers l’Ukraine où, selon des données préliminaires (des enquêteurs), une fenêtre avait été préparée pour qu’ils franchissent la frontière”, a-t-il accusé avant d’assurer que “ceux qui sont derrière ces terroristes” seraient “punis” et qu’ils n’auraient pas “un destin enviable”.

Plus tôt dans la journée, les services de sécurité russes (FSB) avaient affirmé que les suspects de l’attaque avaient des “contacts” en Ukraine et comptaient y fuir. “Après avoir commis l’attentat terroriste, les criminels comptaient franchir la frontière russo-ukrainienne et avaient des contacts appropriés du côté ukrainien”, a indiqué le FSB, cité par l’agence TASS, des suspects ayant été arrêtés dans une région russe frontalière de l’Ukraine.

Le bilan de l’attaque s’alourdit

Le bilan de l’attaque s’est alourdi à 133 morts, ont annoncé samedi après-midi les enquêteurs. Un précédent bilan donné en fin de matinée faisait état de 115 morts.

Les assaillants ont ouvert le feu sur les spectateurs et ont incendié le bâtiment avec un “liquide inflammable”, selon les enquêteurs.

Les recherches de victimes dans les décombres de la salle de concert vont prendre plusieurs jours, a indiqué samedi le gouverneur de la région de Moscou.

11 personnes arrêtées

Le Kremlin a annoncé samedi matin l’arrestation de 11 personnes, dont les “quatre” assaillants de l’attaque armée. “Le directeur du FSB (les services de sécurité russes) M. (Alexandre) Bortnikov, a informé M. (Vladimir) Poutine de l’arrestation de 11 personnes, dont les quatre terroristes directement impliqués dans l’attentat”, a indiqué la présidence aux agences de presse russes.

Les quatre suspects “sont tous des citoyens étrangers”, a indiqué le ministère russe de l’Intérieur dans un communiqué, sans préciser leur nationalité. Des médias russes et un député ont affirmé plus tôt que certains des suspects étaient originaires du Tadjikistan, un pays d’Asie centrale frontalier de l’Afghanistan, et où l’EI est actif.

L’Ukraine nie toute implication

Un conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak, a affirmé vendredi 22 mars que l’Ukraine, qui fait face depuis deux ans à une offensive militaire russe, n’avait “absolument rien à voir” avec la fusillade, qu’il a qualifié d'”acte terroriste”.

Une unité de combattants russes anti-Kremlin à l’origine de plusieurs incursions armées à la frontière russe ces derniers mois, la Légion Liberté de la Russie, a aussi nié toute implication. “La Légion ne combat pas les civils russes”, a assuré ce groupe.

Nombreuses réactions internationales

Le président chinois, Xi Jinping, a présenté samedi ses “condoléances” à son homologue russe, Vladimir Poutine. “La Chine condamne vigoureusement l’attaque terroriste et soutient fermement les efforts du gouvernement russe pour maintenir la sécurité et la stabilité” en Russie, a écrit Xi Jinping, selon des propos rapportés par l’agence officielle Chine nouvelle.

La Maison Blanche a déclaré se trouver “en pensées aux côtés des victimes de la terrible attaque”. L’UE et l’Espagne se sont dites “choquées”. Le président français, Emmanuel Macron, le chancelier allemand, Olaf Scholz, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, le Conseil de sécurité et de nombreux autres pays ont condamné l’attaque.

Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, a fermement condamné samedi “l’attaque brutale” à Moscou qui a fait plus de 100 morts, tout en espérant qu’elle ne devienne pas “un prétexte” à une “escalade de la violence”.

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