Ce mot qui fâche entre Attal et Belloubet, Edouard Philippe sait-il compter ?

Ce mot qui fâche entre Attal et Belloubet, Edouard Philippe sait-il compter ?

Ce second quinquennat à nul autre pareil est loin d’être terminé, pourtant, 2027 et sa cohorte de candidats putatifs s’avancent déjà. Le dernier remaniement avec Gabriel Attal à sa tête – et qui remet en selle Rachida Dati – en est un nouveau tournant. En coulisses, les uns apprennent à esquiver les croche-pattes, les autres se familiarisent avec l’art du complot, bref, tout le monde prépare l’après-Emmanuel Macron avec rigueur et détermination. Le service politique de L’Express propose de vous aider à suivre, grâce à un rendez-vous hebdomadaire sur notre site Internet, les progrès de ces ambitieux qui espèrent gravir, vite et sans se blesser, les marches du pouvoir.

James Dean à l’Elysée

Les représentants de la majorité n’ont mis en place aucun mode de sélection pour désigner leur futur candidat à l’élection présidentielle, préférant pour l’heure s’en remettre aux sondages. Pronostic de Gilles Boyer, proche d’Edouard Philippe : “Ce sera une sélection à la James Dean ! On verra des voitures foncer vers le ravin, il y aura le lâche qui freinera avant qu’il ne soit trop tard, le courageux qui ira jusqu’au bout mais se précipitera dans le vide et se tuera.” Et celui qui se détachera viendra du Havre ? C’est beaucoup attendre des sondages que d’espérer qu’ils soient l’arbitre des élégances.

Horizons aurait des problèmes de calcul

Du côté du Havre justement, on organise avec entrain le grand raout du parti d’Edouard Philippe qui doit réunir ces vendredi 5 et samedi 6 avril à Besançon les 1 030 comités municipaux et les cadres territoriaux, selon les informations de La Tribune du dimanche. La jeune formation Horizons jure compter dans ses rangs 24 500 adhérents. Un chiffre qui fait lever les sourcils d’un éminent membre du MoDem. “Nous avons 12 000 adhérents, à l’heure où les partis politiques se vident, je ne vois pas comment Horizons peut revendiquer un tel chiffre, c’est absolument impossible. Ils doivent être aux alentours de 6 000 ou 8 000 adhérents et c’est déjà très bien.” Quant à la stratégie d’Edouard Philippe, c’est peu dire qu’elle déconcerte notre interlocuteur : “Ça ne peut pas être que l’évitement du sujet… A un moment donné, il faut un acte de rupture.”

Attal-Belloubet : le mot qui fâche

La guerre lexicale a repris de plus belle. Mardi, Nicole Belloubet défend sur BFMTV les “groupes de besoin” : “il faut “donner aux groupes selon leur niveau des compétences mieux assurées. Mercredi, lors des questions au gouvernement qui lui sont entièrement consacrées, Gabriel Attal ne se perd pas en circonvolutions et martèle l’expression : “Nous, ce que nous voulons, c’est faire progresser et faire réussir tout le monde, d’où la mise en œuvre des groupes de niveau. Ces groupes de niveau, c’est une mesure profondément sociale.” Le Premier ministre et la ministre de l’Education s’étaient mis d’accord lors de la formation du gouvernement : lui continuerait d’employer sa formule, elle parlerait de “groupes de besoin”. Attal, alors ministre de l’Education, avait hésité lors de l’annonce du choc des savoirs, mais il tient depuis à la formule comme à la prunelle de ses yeux. “Le souci, c’est qu’il l’emploie très très souvent”, observe-t-on au ministère de l’Education, où l’on considère que le mot est “un irritant” dès lors que “les enseignants préfèrent travailler sur le besoin plutôt qu’avec des niveaux” et que “ce n’est pas en irritant qu’on fait avancer les choses”.

Le RN se moque de Marion Maréchal

Elle avançait pourtant avec son drapeau blanc. Tête de liste du parti d’Eric Zemmour pour les élections européennes, Marion Maréchal conserve une tendresse visible pour son ancien parti dont elle assure qu’il n’est pas son adversaire : il faudra, à l’avenir, travailler avec le RN. Mais le parti de Marine Le Pen n’a que faire de ses avances et les élans pacificateurs de Marion Maréchal ne trouvent aucun écho. Dans son propre camp, ils agacent, tandis qu’au RN, on s’en moque largement, persuadés que Reconquête n’obtiendra aucun élu. “Elle aussi doit se dire vivement le 9 juin, ricane un proche de Marine Le Pen. Pâques est finie, mais sa campagne est un véritable chemin de croix.”

Renaissance cherche la martingale contre Glucksmann

Quand rien ne va… rien ne va. La loterie du temps de parole sur TF1 a offert un dernier cadeau à Raphaël Glucksmann : un ultime passage télé le 2 juin, que convoitait Valérie Hayer, la candidate Renaissance qui continue de patiner dans les sondages et voit le socialiste fondre sur elle. Un passage sur la 1, à 7 jours d’une élection où les électeurs ont tendance à se décider sur le tard, vaut son pesant d’or. Qu’à cela ne tienne, Hayer continue de chercher la bonne recette pour ralentir la “dynamique” Glucksmann. “Il y a un effet nouveauté, rafraîchissement, curiosité chez lui, comme il y a pu avoir pour Macron avant 2017”, concède un lieutenant, abasourdi par le en même temps – le grand écart même – d’un Glucksmann qui cherche à “ramener les deux bouts de l’omelette, de Macron à Mélenchon”.

Pas sereine, la Macronie réfléchit donc à “provoquer”… Olivier Faure, le patron des socialistes. “Il est malin, il se tait mais il faut le provoquer : sur les questions de défense, sur le fédéralisme, il ne pense rien comme Glucksmann”, continue la même source, qui se souvient qu’entre le Premier secrétaire et son candidat, comme le racontait L’Express fin janvier, l’entente est cordiale mais sans plus. D’autant qu’à Renaissance, on en veut à Bardella d’avoir accepté un débat face à Glucksmann. “Il va faire exprès de perdre, pour le faire monter et nous affaiblir”, feint-on de sourire en Macronie. En réponse, un débat entre Valérie Hayer et Marion Maréchal a été organisé sur CNews. Pour faire monter qui ? On en perdrait son latin…

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *