Climat : et l’ONU oublia le nucléaire…

Climat : et l’ONU oublia le nucléaire…

L’intention de départ était louable. En lançant jeudi 21 mars sa nouvelle campagne intitulée “La Météo des enfants” sur les chaînes de télévision du monde entier, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et l’Organisation météorologique internationale (OMM) tirent une nouvelle fois la sonnette d’alarme. “Du nord au sud et du sud au nord, côté climat, rien ne va” nous explique Noam dans cette vidéo où le futur se résume à un enchaînement d’événements météorologiques extrêmes.

Pas.
Une.
Minute.
À perdre.

Il s’agit de l’avenir des générations futures.

Laissons un ciel dégagé aux enfants qui nous entourent.

Engagez-vous MAINTENANT : https://t.co/cTVWSBxYyj #LaMétéoDesEnfants pic.twitter.com/ec0NzKzCb8

— ONU Développement (@pnudfr) March 21, 2024

“Imaginez ma situation quand je serai grand : sécheresse, canicule, feux de forêts… Je continue ? Ça fait peur hein ?”, poursuit le jeune garçon qui nous rappelle que l’inaction coûtera mondialement la bagatelle de 600 000 milliards de dollars et qu’une parade existe : le développement des énergies renouvelables. Même si la culpabilité et la peur poussent parfois à l’action, on peut s’interroger sur l’efficacité du message. Certes, la transition ne va pas assez vite. Elle doit encore se traduire par de nombreuses mesures concrètes à tous les niveaux (citoyens, villes, Etats). Mais dans un contexte social tendu où la fatigue climatique guette, agiter le spectre des catastrophes en les qualifiant même de prévision à la fin du film risque de pousser davantage à la désobéissance civile et l’éco-anxiété qu’à un engagement plus fort de la part des citoyens.

Le message porté par le PNUD et l’OMM pose un autre problème. Dans le bulletin, les seules pistes évoquées visuellement ou oralement, en matière d’énergie, sont l’éolien et le solaire. Pas un mot sur le nucléaire. On ne peut pourtant plus ignorer le virage pris sur ce sujet au niveau français comme international. Hasard du calendrier : la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen rappelait la veille, devant des acteurs de la filière réunis à Bruxelles, à quel point l’énergie de l’atome pourrait être utile dans le futur. Grâce au nucléaire – une source pilotable par opposition aux EnR – nous pouvons atteindre nos objectifs climatiques, réduire notre dépendance aux fossiles, sécuriser nos approvisionnements énergétiques, défendre notre compétitivité.

Autre information glissée au passage par la représentante de l’UE, le nucléaire reste la deuxième source d’électricité à faible émission au monde derrière l’hydroélectricité, l’autre grand absent du bulletin météo de l’ONU. “S’il est important d’être lucide sur l’état de notre planète et sur l’impact de nos activités, il est aussi indispensable de garder espoir en rappelant que des solutions existent”, rappelait récemment Jacques Lecomte, membre du Conseil scientifique de la Fondation pour la Nature et l’Homme. Mais encore faut-il les nommer correctement.

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