Crédit immobilier : les chiffres d’une dégringolade qui se poursuit

Crédit immobilier : les chiffres d’une dégringolade qui se poursuit

La fin de la crise n’est pas pour tout de suite. Le montant des nouveaux crédits à l’habitat, hors renégociations, a de nouveau baissé en mars, à 6,7 milliards d’euros, soit le volume le plus bas depuis près de dix ans, selon un bilan de la Banque de France en date du lundi 6 mai. Il était le mois précédent de 7,4 milliards d’euros. Le taux d’intérêt moyen de ces nouveaux prêts est pourtant plus favorable aux emprunteurs, passant de 4,11 % en février à 3,94 % en mars, soit le deuxième mois consécutif de baisse après le pic de janvier (4,17 %).

Ces taux s’entendent hors frais et assurance. Tous frais compris, le taux était entre janvier et mars est de 4,79 % pour une durée de vingt ans et plus.

Si ce mouvement d’appels du pied des banques est normalement de nature à dynamiser le marché, les candidats à la propriété ne se bousculent pas au portillon. Le frein principal est partagé par l’ensemble des acteurs du marché : un prix de l’immobilier toujours élevé. Le coût du crédit, significatif pour les candidats à l’emprunt même avec un début de baisse des taux, pèse sur le pouvoir d’achat immobilier des ménages.

Des prix toujours élevés

Les banques et les courtiers considèrent enfin que le marché est freiné par certaines règles édictées par le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), qui encadre, entre autres, les conditions d’octroi de crédit immobilier, notamment en matière d’investissement locatif. Le marché du crédit immobilier a été animé ces dernières semaines par une proposition de loi portée par le député Renaissance Lionel Causse, soutenue par Bercy, visant à réformer le HCSF.

Critiquée par la Banque de France et vidée de sa substance par plusieurs amendements, cette proposition de loi a finalement été retirée lundi dernier par son auteur. La date de la prochaine réunion trimestrielle de l’instance, qui réunit notamment le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau et le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, n’a pas encore été annoncée.

La réunion du premier trimestre, qui n’a jamais été officiellement annoncée, s’est bien tenue mais via “une procédure écrite” a indiqué Bercy à l’AFP lundi, confirmant une information des Echos. Elle n’a donné lieu à aucun changement.

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