Fièvre de Lassa : quelle est cette maladie détectée en France ?

Fièvre de Lassa : quelle est cette maladie détectée en France ?

Le ministère de la Santé a annoncé, jeudi 2 mai, qu’un premier cas de fièvre de Lassa, une fièvre hémorragique virale endémique dans certains pays d’Afrique, avait été détecté en France. Le patient, hospitalisé en Ile-de-France, est un militaire rentré de l’étranger, dont l’état de santé n’inspire toutefois “pas d’inquiétude”, a indiqué le ministère dans un communiqué. “Une enquête épidémiologique approfondie est en cours pour déterminer les personnes qui auraient été en contact à risque avec le patient”.

Qu’est-ce que la fièvre de Lassa et comment la maladie se transmet-elle ? Il s’agit d’une fièvre hémorragique, à déclaration obligatoire. La majorité des cas (80 %) est asymptomatique mais elle peut aussi causer vomissements, nausées, douleurs abdominales, et céphalées, selon le ministère de la Santé. “Dans les cas sévères, les symptômes s’aggravent ensuite, avec l’apparition d’œdèmes, de signes hémorragiques, et plus rarement d’encéphalites”, précise l’Institut Pasteur.

“La fièvre de Lassa est d’une extrême gravité pour la femme enceinte, conduisant fréquemment au décès de la mère et systématiquement à celui du fœtus. Chez les patients qui survivent à l’infection, la fièvre disparaît environ 10 jours après le début des symptômes, mais grande fatigue, malaise et vertiges peuvent persister plusieurs semaines”, indique la fondation. Problème, il n’existe pas à ce jour de vaccin contre le virus à l’origine de la fièvre de Lassa. Un antiviral à large spectre contre les virus ARN, la ribavirine, peut être administré mais son efficacité ne serait pas satisfaisante. De plus, elle devrait être administrée le plus tôt possible, tandis que la maladie, souvent asymptomatique, n’est pas toujours détectée. Des vaccins sont néanmoins à l’étude.

Le virus tire son nom de la ville de Lassa, dans le nord du Nigeria, où il a été identifié pour la première fois en 1969. Il est endémique dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, “où il infecte de 100 000 à 300 000 personnes par an dont 5 000 à 6 000 succombent”, précise l’Institut Pasteur. Les troubles politiques, entraînant des déplacements de population dans les zones touchées, sont l’une des causes de l’augmentation des cas.

Transmissible par contact direct

Le virus peut se transmettre de personne à personne “par contact direct avec le sang, les urines, les excréments ou autres sécrétions organiques d’une personne contaminée. Le risque de survenue de cas secondaires est donc limité aux personnes ayant eu des contacts directs avec les fluides biologiques du patient, en particulier les personnels de santé l’ayant pris en charge”, rappelle le ministère. Initialement, il est transmis de l’animal à l’Homme par le contact avec un petit rongeur vivant à proximité ou dans les habitations, le Mastomys natalensis, aussi appelé “rat africain”.

Les personnes contact à risque “ont été contactées par les autorités sanitaires”, a-t-il ajouté. Il faut “surveiller l’apparition de symptômes pendant 21 jours après le dernier contact à risque” et “en cas d’apparition de symptômes, dont la fièvre, de s’isoler et de prendre contact avec un médecin”.

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