Gaza : Netanyahou n’acceptera pas une paix rendant Israël “faible”

Gaza : Netanyahou n’acceptera pas une paix rendant Israël “faible”

Plus de 60 Palestiniens ont péri dans des frappes nocturnes israéliennes sur la bande de Gaza selon le Hamas, quelques heures avant une réunion, ce dimanche 17 mars, du cabinet de sécurité de Benyamin Netanyahou axée sur les prochaines négociations à Doha en vue d’une éventuelle trêve.

Les infos à retenir

⇒ L’aide humanitaire est toujours insuffisante à Gaza, déplore l’OMS

⇒ Nouveaux raids israéliens nocturnes dans la bande de Gaza

⇒ Benyamin Netanyahou réunit son cabinet de guerre dimanche en vue des négociations de trêve

Gaza : Netanyahou n’acceptera pas un accord affaiblissant Israël

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou n’acceptera pas une paix rendant Israël “faible” face à ses voisins du Proche-Orient, a-t-il souligné ce dimanche, alors qu’une éventuelle trêve dans la bande de Gaza est actuellement négociée après plus de cinq mois de guerre. “Si on nous offre un accord, un chemin vers la paix qui rend Israël faible et incapable de se défendre […], cela fera reculer la paix”, a-t-il affirmé devant la presse, après une rencontre avec Olaf Scholz. Lechancelier allemand lui a demandé “un accord sur les otages et un cessez-le-feu durable”.

Par ailleurs, lancer une opération à Rafah “n’est pas quelque chose que nous ferons en laissant la population enfermée sur place. Nous ferons en réalité le contraire”, a indiqué Benyamin Netanyahou, alors que la perspective d’un tel assaut est redoutée par la communauté internationale dans cette ville où près de 1,5 million de Palestiniens sont entassés, selon l’ONU.

Netanyahou avertit que la “pression internationale” n’empêchera pas une offensive à Rafah

“Aucune pression internationale ne nous empêchera d’atteindre tous les objectifs de notre guerre” contre le mouvement palestinien Hamas, “nous agirons à Rafah, cela prendra quelques semaines mais cela aura lieu”, a dit le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou au début de la réunion de son gouvernement, selon un communiqué envoyé par ses services.

Nouveaux raids israéliens dans la nuit

Plus de 60 Palestiniens, dont douze d’une même famille, ont péri dans des frappes nocturnes israéliennes sur la bande de Gaza, selon le Hamas. L’habitation de cette famille aurait été touchée à l’aube par des bombes dans le quartier de Bichara, à Deir al-Balah (centre). Dans cette localité, les raids ont été intenses, ainsi qu’à Gaza-Ville dans le nord et dans les villes de Khan Younès et Rafah, dans le Sud, d’après des témoins. Des combats acharnés ont opposé soldats israéliens et combattants palestiniens à Khan Younès et à Gaza-Ville.

Plus de cinq mois après le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le bilan humain ne cesse de s’alourdir à Gaza avec 31 645 morts depuis le 7 octobre d’après le Hamas – des chiffres invérifiables de source indépendante – et la menace d’une famine généralisée selon l’ONU. Malgré les pressions internationales pour un cessez-le-feu, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou est déterminé à poursuivre la guerre et son armée ne cesse de bombarder le territoire palestinien exigu qu’elle assiège.

Israël va instaurer une journée du souvenir pour “la catastrophe” du 7 octobre

Le gouvernement israélien a décidé ce dimanche de mettre en place une journée nationale du souvenir pour marquer chaque année “la catastrophe” de l’attaque commise le 7 octobre par le Hamas dans le sud du pays, indique un communiqué du bureau du Premier ministre. “Le gouvernement israélien a voté à l’unanimité pour qu’une journée nationale du souvenir se tienne chaque année pour (marquer) la catastrophe qui a frappé l’Etat d’Israël le 7 octobre”, est-il écrit. Une cérémonie se tiendra “chaque année à 11 heures pour les soldats tombés dans la guerre et une autre à 13 heures à la mémoire des civils assassinés” le 7 octobre, précise le communiqué.

Le 7 octobre, des commandos du mouvement islamiste palestinien Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque sans précédent dans le sud d’Israël, durant laquelle au moins 1 160 personnes ont été tuées, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de sources officielles.

Netanyahou réunit son cabinet de sécurité

Face à la guerre, les médiateurs internationaux – Etats-Unis, Qatar, Egypte — tentent d’arracher un nouvel accord de trêve humanitaire, après celle de fin novembre. En vain jusqu’à présent. Le cabinet de sécurité israélien doit se réunir en fin de journée afin de déterminer le “mandat” de la délégation qui doit se rendre à Doha pour de nouvelles discussions.

Le Hamas s’est dit prêt, dans une nouvelle proposition, à une trêve de six semaines, pendant laquelle 42 otages — femmes, enfants, personnes âgées et malades — pourraient être libérés en échange de 20 à 50 prisonniers palestiniens contre chaque otage libéré. Le mouvement demande également le “retrait de l’armée de toutes les villes et zones peuplées”, le “retour des déplacés” et l’entrée d’au moins 500 camions d’aide par jour à Gaza, a indiqué un de ses cadres.

Au sein du gouvernement israélien, le ministre des Finances Bezalel Smotrich, un ténor de l’extrême droite, s’oppose à l’envoi de cette délégation. “Netanyahou doit ordonner à […] l’armée d’entrer immédiatement à Rafah et d’intensifier la pression militaire jusqu’à ce que le Hamas soit détruit.” Benyamin Netanyahou a approuvé “les plans d’action” en vue d’une offensive terrestre à Rafah, impliquant une “évacuation de la population”, a indiqué son bureau sans autre précision.

L’aide humanitaire insuffisante

“Au nom de l’humanité, nous appelons Israël à ne pas aller de l’avant” dans son opération contre Rafah, a déclaré de son côté Tedros Adhanom Ghebreyesus, le chef de l’Organisation mondiale de la santé. Dans cette ville collée à la frontière fermée de l’Egypte et quotidiennement bombardée par l’armée de l’air israélienne, s’entassent plus de 1,5 million de Palestiniens, dont de nombreux déplacés.

Selon l’ONU “une famine généralisée” est désormais presque “inévitable” dans la bande de Gaza. Israël contrôle l’entrée des aides terrestres, qui restent très insuffisantes au regard des besoins des 2,4 millions d’habitants. Des voies alternatives sont mises en place par les mers et les airs pour tenter d’acheminer de l’aide.

Après une première livraison de vivre du bateau de l’ONG espagnole Open Arms, un deuxième bateau d’aide est prêt à partir, selon Chypre. En outre, plusieurs pays arabes et occidentaux ont poursuivi le parachutage de la nourriture sur Gaza. Mais pour l’ONU, l’aide par voie terrestre est vitale.

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