“Guérir” le vieillissement ? Cette nouvelle piste “prometteuse” et française

“Guérir” le vieillissement ? Cette nouvelle piste “prometteuse” et française

C’est un vieux rêve : arrêter le temps, rester jeune plus longtemps. Et bientôt, une possibilité concrète ? L’Express consacrait à la fin de l’année un dossier aux découvertes sur le vieillissement, et les espoirs fous qu’elles suscitent. Elles se multiplient, désormais. Dernière en date ? Ce lundi 19 février, une équipe de l’Inserm, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, vient d’annoncer la découverte d’une nouvelle piste pour lutter contre le déclin lié à l’âge.

S’il ne s’agit que de progrès de laboratoire pour l’instant, les scientifiques sont enthousiastes : ces résultats, que l’institution scientifique s’est empressée de breveter, confirment une fois de plus qu’il est possible d’agir directement sur les cellules, pour ralentir ou contrer les effets du temps sur notre organisme. Et diversifient un peu plus les solutions disponibles pour tenter de développer de nouveaux médicaments.

Les travaux de l’Inserm, menés par le chercheur Mario Pende et son équipe, une quinzaine de personne au total, mettent en évidence une accumulation de plusieurs molécules dans les cellules vieillissantes, “sénescentes”, en langage scientifique. Parmi elles, le lactate, l’alpha ketoglutarate, le glycérol-3-phosphate (G3P) et la phosphoéthanolamine (PEtn).

Bientôt des médicaments anti-vieillissement ?

Ces éléments d’ordinaire utiles et appelés “métabolites” deviennent alors des déchets pour l’organisme. Leur présence est encombrante et caractéristique d’une sénescence, ont ainsi montré les chercheurs. Ils pourraient donc les compter pour faire des “tests de vieillissement”, racontent-ils dans leur étude, publiée dans la revue scientifique Nature Metabolism, particulièrement réputée.

En plus d’en faire une forme d’”horloge biologique” – celles-ci se multiplient ces derniers temps, mais toutes restent expérimentales – les scientifiques espèrent aussi que cette piste débouchera sur des médicaments contre le “mal-vieillissement” et les pathologies qui en découlent (Alzheimer, arthrose, cancers…). Ces résultats représentent “une stratégie prometteuse”, a ainsi déclaré Mario Pende, par communiqué.

L’étude de l’Inserm montre surtout qu’il est possible d’agir sur ces déchets, de limiter leur nombre et ainsi de soulager l’organisme, en plus de le surveiller. “Nous avons pu observer clairement une diminution des marqueurs inflammatoires associés au processus de sénescence”, a ainsi détaillé Mario Pende. Les progrès en la matière sont tels, que d’autres équipes, notamment aux Etats-Unis s’attaquent désormais à des essais cliniques, dernière étape avant commercialisation.

Demain, tous centenaires en bonne santé ? “Il y a désormais un consensus sur le fait que les mécanismes biologiques impliqués dans le vieillissement sont le principal facteur de risque des maladies liées à l’âge, et que ces mécanismes sont accessibles à des interventions”, résumait il y a quelques semaines dans nos colonnes le Pr Yves Rolland, médecin et chercheur au tout nouvel institut hospitalo-universitaire HealthAge de Toulouse. Du rêve à la réalité.

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