Ibuprofène 400 mg : pourquoi sa publicité sera bientôt interdite

Ibuprofène 400 mg : pourquoi sa publicité sera bientôt interdite

La publicité pour l’ibuprofène 400 mg sera bientôt interdite, a annoncé l’Agence nationale de la sécurité du médicament (ANSM) ce jeudi 8 février. Effectives à compter du 2 avril, ces nouvelles dispositions s’inscrivent dans la continuité des actions en faveur du bon usage de l’ibuprofène. Ce médicament est généralement utilisé pour soulager la douleur et faire baisser la fièvre.

Au total, 16 laboratoires et environ une trentaine de marques de médicaments sont concernés, a précisé à l’AFP Philippe Vella, directeur médical au sein de l’ANSM. Parmi ces marques, l’Advil 400, le Nurofen 400, le Spedifen 400, ainsi que “l’ensemble des génériques dont le nom commence par ibuprofène avec le nom du laboratoire et le dosage à côté”, selon Philippe Vella. Et de préciser que tous les laboratoires ont été informés de cette “mesure contraignante”.

Eviter le surdosage

Une mesure prise afin d’encourager à “une meilleure pédagogie pour une meilleure utilisation” de ces médicaments, disponibles sans ordonnance et très consommés en France, fait valoir Philippe Vella. L’agence ne remet pas pour autant remettre en cause l’efficacité de l’anti-inflammatoire non stéroïdien le plus utilisé en France, lorsqu’il est pris correctement.

Mais d’après le gendarme du médicament, “une analyse globale de l’ensemble des publicités” de l’ibuprofène 400mg aurait montré que ces communications commerciales “n’ont pas été de nature à inciter les patients” à suivre le bon usage de ces médicaments.

Et pour cause, l’ANSM préconise de démarrer le traitement en prenant la dose la moins forte. À savoir, l’ibuprofène 200 mg. Or, bien que les publicités de médicaments à base d’ibuprofène encouragent à privilégier “la plus faible dose possible”, l’Agence nationale constate qu’elles ont entraîné une augmentation des ventes d’ibuprofène 400 mg de façon significative.

Plusieurs effets indésirables “graves”

L’agence du médicament a constaté une hausse “des signalements des effets indésirables graves en lien avec la dose d’ibuprofène” en parallèle de la diffusion de publicités pour ce médicament auprès du grand public. Des hémorragies gastro-digestives et des atteintes rénales notamment. Autant de raisons qui incitent à limiter au maximum le traitement dans la durée. “Pas plus de trois jours en cas de fièvre, cinq jours en cas de douleurs en respectant un intervalle d’au moins six heures entre deux prises”, souligne le docteur Vella.

Et de rappeler qu’en cas de fièvre ou de douleur, mieux vaut commencer par prendre du paracétamol, qui reste d’ailleurs privilégié par les Français. Quelque 600 millions de boîtes vendues en 2022 contre 34 millions de boîtes d’ibuprofènes (tous dosages confondus), dont 30 millions d’ibuprofènes 400 mg.

À noter que depuis 2019, ces produits ne sont plus disponibles dans les rayons des pharmacies, mais uniquement sur demande. La même année, une nouvelle indication a également été ajoutée sur l’emballage, informant “qu’une prise d’anti inflammatoire non stéroïdien peut masquer les symptômes d’une infection bactérienne et conduire à un retard de diagnostic et de prise en charge”.

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