Le Hamas est le “seul obstacle entre le peuple de Gaza et un cessez-le-feu”, selon Blinken

Le Hamas est le “seul obstacle entre le peuple de Gaza et un cessez-le-feu”, selon Blinken

Une délégation du Hamas se rend, ce samedi 4 mai, au Caire, en Egypte, pour “poursuivre les discussions” afin de “parvenir à un accord” de trêve dans la bande de Gaza avec Israël. L’offre sur la table comprend une pause de l’offensive israélienne et la libération de prisonniers palestiniens contre celle d’otages enlevés lors de l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël, qui a déclenché la guerre. Or le Hamas insiste sur un cessez-le-feu définitif, ce que refuse Israël, qui insiste pour mener une offensive terrestre sur le secteur de Rafah (sud), dernier grand bastion du mouvement islamiste où s’entassent plus d’un million de Palestiniens, en majorité des déplacés par les violences.

Les infos à retenir

⇒ Le Hamas en Egypte pour discuter de l’offre de trêve à Gaza

⇒ Une offensive sur Rafah “pourrait conduire à un bain de sang”, selon l’OMS

⇒ La Cour pénale internationale met en garde contre “les menaces” à son encontre

Le Hamas en Egypte pour discuter de l’offre de trêve à Gaza

Une délégation du Hamas se rend ce samedi au Caire (Egypte) pour “poursuivre les discussions” afin de “parvenir à un accord” de trêve dans la bande de Gaza avec Israël. Dans un communiqué publié tard la veille, le mouvement islamiste palestinien a dit être dans un “esprit positif”. “A la lumière des récents contacts avec les frères médiateurs en Egypte et au Qatar, la délégation du Hamas se rendra au Caire samedi pour achever les discussions”, a-t-il ajouté.

Au pouvoir dans la bande de Gaza depuis 2007, le Hamas est toutefois “déterminé” à obtenir “un arrêt total de l’agression” israélienne, “le retrait” des forces israéliennes et “un arrangement sérieux pour l’échange” d’otages israéliens contre des prisonniers palestiniens. Un haut responsable du Hamas a confirmé à l’AFP que la délégation arrivera en matinée au Caire et sera menée par Khalil al-Hayya, numéro 2 de la branche politique du mouvement dans la bande de Gaza.

Et selon le site Axios, le chef de la CIA, William Burns, est déjà arrivé vendredi soir dans la capitale égyptienne, signe que l’heure des décisions clés a sonné après des mois de tractations. Les médiateurs – Egypte, Qatar et Etats-Unis – attendent depuis près d’une semaine la réponse du Hamas à une nouvelle offre de trêve soumise fin avril.

Le Hamas, “seul obstacle entre le peuple de Gaza et un cessez-le-feu”

“Nous attendons de voir si, vraiment, ils peuvent accepter de répondre oui au cessez-le-feu et à la libération des otages”, a déclaré vendredi le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, lors du Forum Sedona de l’Institut McCain dans l’Etat d’Arizona. “La réalité, en ce moment, c’est que le seul obstacle entre le peuple de Gaza et un cessez-le-feu, c’est le Hamas”, a-t-il ajouté.

Israël et les pays médiateurs attendent toujours une réponse du mouvement islamiste à une proposition portant sur une trêve de 40 jours associée à une libération d’otages retenus dans Gaza, en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël. Notant que les militants du Hamas “prétendent représenter” le peuple palestinien, Antony Blinken a assuré que “si cela est vrai, l’acceptation d’un cessez-feu devrait être évidente”. Le secrétaire d’Etat américain a par ailleurs estimé qu’une attaque israélienne contre Rafah, ville du sud de la bande de Gaza où s’entassent plus d’un million de Palestiniens déplacés par la guerre, causerait des dommages “au-delà de l’acceptable”.

Une offensive sur Rafah “pourrait conduire à un bain de sang”

“L’OMS est profondément préoccupée par le fait qu’une opération militaire à grande échelle à Rafah, Gaza, pourrait conduire à un bain de sang et affaiblir davantage un système de santé déjà à genoux”, a écrit vendredi sur X Tedros Adhanom Ghebreyesus, le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à propos de la ville où sont massés 1,2 million de Palestiniens venus y chercher refuge.

Pour l’heure, l’armée israélienne continue de bombarder la ville, où le Premier ministre Benyamin Netanyahou veut lancer une offensive terrestre pour “anéantir”, selon lui, les dernières brigades du Hamas, mouvement qu’il considère comme terroriste de même que les Etats-Unis et l’Union européenne. Les Européens, l’ONU et les Etats-Unis, principal allié d’Israël, ont tous demandé avec force à Benyamin Netanyahou de renoncer à une offensive terrestre sur la ville.

Outre le coût en vies humaines, une offensive serait “un coup dur pour les opérations humanitaires dans l’ensemble de la bande de Gaza” car Rafah “est au coeur des opérations humanitaires”, a aussi averti le porte-parole du Bureau des Affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), Jens Laerke, à Genève. Elle affaiblirait en outre “un système de santé déjà cassé”, dont seuls fonctionnent encore 12 des 36 hôpitaux de Gaza, a ajouté l’OMS, dans un communiqué.

La CPI met en garde contre “les menaces” à son encontre

La Cour pénale internationale (CPI) a lancé vendredi une mise en garde aux “individus qui (la) menacent de représailles” – elle ou son personnel -, en affirmant que de telles actions pourraient constituer une “atteinte à l’administration de la justice”. Le bureau du procureur en chef, Karim Khan, basé à La Haye, a dit chercher à “s’engager de manière constructive avec toutes les parties prenantes chaque fois que le dialogue est conforme à son mandat”, dans un communiqué publié sur X.

“Cette indépendance et cette impartialité sont toutefois mises à mal lorsque des individus menacent de prendre des mesures de représailles contre la Cour ou contre le personnel de la Cour” en cas de “décisions” sur des enquêtes relevant de son mandat, a-t-il ajouté. “De telles menaces, même si elles ne sont pas suivies d’effet, peuvent constituer une atteinte à l’administration de la justice” par la CPI, avertit-il. La CPI appelle à la fin “immédiate” des “tentatives d’entraver, d’intimider ou d’influencer indûment ses responsables”. Les services de Karim Khan n’ont pas voulu préciser à l’AFP de qui émanaient ces menaces et si elles étaient liées à Israël et à la guerre à Gaza.

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