L’étonnant montage financier de Donald Trump qui pourrait lui éviter une saisie de ses biens

L’étonnant montage financier de Donald Trump qui pourrait lui éviter une saisie de ses biens

Donald Trump n’est pas en bonne posture. L’ex-président américain et ses deux fils, Donald Jr. et Eric, ont été condamnés, le 16 février, à verser des réparations financières extrêmement élevées. Environ 464 millions de dollars pour Donald Trump, huit millions de dollars pour ses fils. Une décision du juge new-yorkais Arthur Engoron, dans le cadre du procès civil sur son empire immobilier, pour avoir surévalué ses actifs dans le but d’obtenir de meilleures conditions de financement.

L’ancien président et ses fils ont fait appel du jugement, mais ils doivent tout de même mettre en garantie 120 % de l’amende prévue. Vendredi, Donald Trump a assuré avoir à disposition près de 500 millions de dollars, dans un message sur son réseau Truth Social. Ces derniers jours, il assurait avoir essuyé des refus de la part des multiples garants, souvent des compagnies d’assurances.

L’ex-occupant républicain de la Maison Blanche, qui rêve d’être réélu en novembre, dénonce toujours “une chasse aux sorcières politique” menée selon lui par la procureure générale de l’Etat de New York Letitia James, “raciste et corrompue”, et le juge Engoron “contrôlé par la clique des démocrates”.

Menaces de saisie de ses biens

Dans un document judiciaire de 5 000 pages lundi, les avocats de Donald Trump avaient argué qu’une caution sur 464 millions de dollars était “pratiquement impossible”, affirmant avoir essuyé un refus d’une trentaine de sociétés de garanties spécialisées.

A défaut de pouvoir rassembler la somme nécessaire, la procureure générale de New York Letitia James, qui avait lancé les poursuites contre la Trump Organization et ses dirigeants, pourrait saisir certains de ses actifs. Depuis plusieurs jours, les spéculations vont bon train sur les immeubles qui pourraient ainsi être enlevés à Donald Trump. La célèbre Trump Tower sur la 5e avenue ainsi qu’un golf dans le comté huppé de Westchester, juste au nord de la mégapole, seraient visés selon la presse américaine.

À quelques jours de l’échéance, Donald Trump s’est résolu à appeler à la rescousse la solidarité de ses partisans. D’après RFI, il leur a envoyé un mail pour leur demander un soutien financier. Les démocrates “pensent que vous allez m’abandonner”, écrit-il, voyant derrière sa condamnation une machination pour le faire renoncer à la présidentielle. Son image pourrait par ailleurs être bien écornée, à six mois de la présidentielle. Pour l’ancien procureur Andrew Weissmann, si Trump ne paie pas, “son image changera radicalement aux yeux de beaucoup de gens car il s’est toujours affiché en milliardaire qui a réussi”.

Truth Social, la bouée de sauvetage ?

Mais l’ancien président n’a pas dit son dernier mot et pourrait bien échapper à l’humiliation grâce à un étonnant montage financier lié à l’introduction en Bourse à venir de son réseau social, Truth Social. Donald Trump pourrait ainsi récupérer un gain potentiel de 3,5 milliards de dollars.

Et pour cause : la Digital World Acquisition Corp (DWAC), une société américaine d’acquisition spécialisée, cotée en Bourse depuis avril 2021, va fusionner avec Truth Social, le réseau social fondé par l’ex-président après son éviction de Twitter en janvier 2021. L’opération a obtenu, vendredi 22 mars, le très attendu feu vert des actionnaires de la DWAC, qui “sont tous des “trumpistes” convaincus”, souligne le Wall Street Journal.

Concrètement, Trump Medias and Technology Group (TMTG), le groupe détenu par le magnat de l’immobilier, va fusionner avec la DWAC, qui est une Special purpose acquisition company (SPAC), une société dont le seul but est de permettre à une autre d’accéder plus facilement à la Bourse que par la voie classique d’une introduction en bonne et due forme. TMTG, dont Donald Trump lui-même est le principal actionnaire (à hauteur de 60 %), va contrôler plusieurs dizaines de millions d’actions de la nouvelle société cotée.

L’accord passé entre TMTG et DWAC prévoit une période de verrouillage de six mois durant laquelle les actionnaires ne peuvent pas vendre leurs titres sur le marché. Rien n’empêcherait néanmoins Donald Trump de proposer ses titres en garantie à la justice ou d’obtenir un prêt basé sur la valeur de ces titres. Ce qui pourrait lui permettre de sauver son honneur et ses biens.

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