Livret A, PEL ou assurance-vie : quels placements choisir pour ses enfants ?

Livret A, PEL ou assurance-vie : quels placements choisir pour ses enfants ?

Quel parent n’a pas songé à mettre un peu d’argent de côté pour sa progéniture ? Les objectifs sont multiples : l’aider à démarrer dans la vie, lui fournir un pécule pour acquérir sa résidence principale ou encore disposer d’un matelas pour de longues et coûteuses études… “Traditionnellement, le premier compte ouvert est un livret A“, note Alexandre Castagnon, directeur adjoint marketing et communication commerciale de la Caisse d’Epargne Ile-de-France. Pendant de nombreuses années, l’Ecureuil a même réalisé des campagnes promotionnelles directement dans les maternités !

Ce produit d’épargne réglementée séduit, à juste titre : il est accessible dès la naissance et peut être conservé sans limite d’âge. L’épargne y est garantie et rapporte actuellement 3 % sans frais ni fiscalité. “C’est tout simplement l’un des meilleurs placements du moment”, estime Alexandre Castagnon. Et lorsque son plafond de 22 950 euros est atteint, il est possible d’y adjoindre d’autres livrets spécialement dédiés aux enfants. Attention, ceux-ci sont soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 %. A partir de 12 ans, le livret Jeune pourra prendre le relais.

Le taux du PEL est figé

Une autre possibilité consiste à se tourner vers l’épargne logement. “Le plan d’épargne logement (PEL) est une valeur sûre dans la mesure où il bénéficie d’un plafond élevé de 61 200 euros et qu’il permet de préparer un apport pour l’acquisition de la résidence principale”, souligne Alexandre Castagnon. Actuellement, sa rémunération est toutefois moins attrayante que celle du livret A : 2,25 % pour les plans souscrits depuis le 1er janvier 2024, dont il faudra ôter les 30 % de PFU. “Mais le taux du PEL est figé une fois pour toutes et il permet de prendre date pour toute la durée de vie du plan”, rappelle l’expert. Ce n’est pas le cas du livret A, qui pourrait voir son taux baisser dans les prochaines années.

Plutôt que de multiplier les produits d’épargne liquide, les foyers souhaitant investir des sommes plus importantes auront intérêt à se tourner vers l’assurance-vie. “Ce n’est pas la peine d’attendre que le livret A soit plein pour commencer à faire des versements réguliers sur un contrat multisupports”, indique Thais Castang, associée du cabinet L & A Finance. Ce dernier permettra de diversifier ses placements pour obtenir un meilleur rendement. En effet, les enfants n’ayant pas besoin de cette épargne avant – au plus tôt – leur majorité, cela laisse un horizon de temps conséquent pour miser sur des supports risqués. “Plus on investit sur le long terme et plus on peut s’exposer aux marchés”, poursuit Thais Castang. Sans excès toutefois, car le Code civil impose d’apporter à la gestion des biens des enfants “des soins prudents, diligents et avisés, dans le seul intérêt du mineur”.

Assurance-vie : la sécurité du pacte adjoint

L’assurance-vie présente un autre atout puisqu’il est possible d’y ajouter un pacte adjoint, via un modèle fourni par l’assureur. “Ce document contractuel permet, par exemple, de prévoir que l’enfant ne pourra pas retirer les fonds à sa majorité sans l’accord de ses parents, et ce jusqu’à ses 25 ans maximum”, ajoute Amandine Chaigne, présidente d’Ade-ci Family Office. Il faut toutefois anticiper la majorité de l’enfant car il sera alors l’unique gestionnaire de son épargne. Mieux vaut préparer cette étape soigneusement. “Nous organisons systématiquement un rendez-vous pendant l’année des 17 ans de l’enfant afin de lui expliquer, en présence de la famille, ce qu’implique le fait de devenir majeur”, relate Alexandre Castagnon. Il est même possible de s’y prendre plus tôt et d’associer progressivement l’enfant à la gestion de son patrimoine naissant. “C’est l’occasion de lui apprendre les rudiments de la Bourse et de lui transmettre une éducation financière”, estime Amandine Chaigne.

A partir de cet été, il faudra enfin compter avec le plan d’épargne avenir climat, une nouvelle enveloppe inspirée du plan d’épargne retraite qui sera bloquée jusqu’à la majorité du titulaire et dont les investissements devront avoir une coloration écologique. Une corde supplémentaire à l’arc des parents prévoyants.

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