Logement : le DPE, un diagnostic très éloigné de la réalité

Logement : le DPE, un diagnostic très éloigné de la réalité

Si vous avez pris comme résolution de début d’année de réaliser des travaux de rénovation énergétique dans votre maison ou votre appartement, les résultats de cette étude du Conseil d’analyse économique (CAE) risquent de vous refroidir. Grâce aux données bancaires des clients du Crédit Mutuel Alliance Fédérale, cet organisme rattaché à Matignon a pu comparer la consommation d’énergie théorique d’un logement, selon son diagnostic de performance énergétique (DPE), avec la consommation réelle de ses habitants, paiement des factures à l’appui.

En théorie, un bien avec une étiquette G – la pire – devrait avoir une consommation supérieure de 560 % à celle d’un bien classé AB – la meilleure catégorie. La réalité est tout autre puisque l’écart constaté n’est que de 85 %. Le différentiel s’atténue, en outre, sur les grandes surfaces : à partir de 80 mètres carrés, l’augmentation de la dépense énergétique n’est plus que de 30 % entre la classe la plus performante et la plus basse.

Selon les auteurs, cet écart s’explique par deux facteurs. Un tiers de celui-ci peut être justifié par des erreurs d’appréciation ou une forme de complaisance de la part des diagnostiqueurs, ainsi que par des problèmes de modélisation du DPE. En particulier, ce diagnostic part du principe que la dépense énergétique évolue de façon linéaire avec la taille du logement, alors que les besoins seraient en partie fixes.

Mais l’essentiel de l’écart provient de l’ajustement du comportement des habitants. “Plus le coût du confort est élevé pour le consommateur et plus il va avoir tendance à sous-consommer dans un effort de sobriété, et inversement”, pointe Ariane Salem, économiste au CAE. En somme, une isolation efficace est une condition nécessaire, mais pas suffisante, à la baisse des factures… et des émissions de CO2. “Si la rénovation permet d’améliorer la qualité énergétique des bâtiments, avec des bénéfices importants en termes de confort énergétique et de santé, la réduction des émissions de gaz à effet de serre associées dépend étroitement de la façon dont les ménages ajustent leur consommation à la suite des rénovations”, conclut le CAE. Et là, l’effort de pédagogie reste indéniablement à mener.

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