Médecins généralistes : vers une consultation à 30 euros ?

Médecins généralistes : vers une consultation à 30 euros ?

Approche-t-on de la fin du bras de fer entre les généralistes et l’Etat ? Alors que les six syndicats représentatifs des médecins libéraux étaient réunis ce jeudi après-midi au siège de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) pour négocier les tarifs pour les cinq ans à venir, l’Assurance maladie a ouvert la voie à la hausse à 30 euros de la consultation des médecins généralistes revendiquée par la profession. Mais a aussi exigé en retour des “évolutions en faveur de l’amélioration de la santé de la population”.

L’Assurance maladie “confirme qu’elle est prête à financer une revalorisation de la consultation du médecin généraliste à 30 euros et des mesures de revalorisations propres à chacune des spécialités”, a-t-elle indiqué dans un communiqué. Toutefois celles-ci “ne seront mises en œuvre que si elles s’accompagnent d’autres évolutions” dans les négociations en cours, a-t-elle ajouté.

“Ces évolutions tarifaires ne se feront que si nous avons un accord global, qui intègre des avancées en contrepartie, pour améliorer l’accès aux soins, la qualité et la pertinence des actes, et aussi des transformations ambitieuses des modes de rémunération. Je le redis, nous aurons un accord sur tout ou un accord sur rien”, a insisté le patron de l’Assurance maladie Thomas Fatôme dans une interview au Figaro, publiée ce jeudi. Les discussions doivent se poursuivre dans les prochaines semaines, l’Assurance maladie annonçant une nouvelle séance plénière “dans la première quinzaine de mars”.

Une demande d'”améliorations en matière d’accès aux soins”

La consultation à 30 euros – contre 26,50 euros actuellement – était la revendication minimale des syndicats en ce qui concerne les généralistes. Ces derniers mois, le gouvernement et l’Assurance maladie avaient de leur côté envoyé des signaux favorables à une augmentation du prix des consultations, mais s’étaient jusqu’ici montrés assez flous quant au montant précis qu’ils étaient prêts à fixer.

Ce temps aura aussi permis de déterminer les contreparties attendues de cette hausse de la consultation. L’Assurance maladie demande ainsi que les négociations permettent d’aboutir à une “refonte ambitieuse des rémunérations forfaitaires”, avec une possibilité de rémunération “intégralement forfaitaire” pour les médecins le souhaitant. Elle demande également des “améliorations en matière d’accès aux soins”, notamment un renforcement des gardes de médecins libéraux “en première partie de nuit”.

Faire baisser la consommation de médicaments

Elle souhaite aussi “un programme d’actions très ambitieux sur la qualité et la pertinence des soins”, une manière de réclamer plus d’engagement des médecins pour enrayer l’inexorable croissance des dépenses de santé. Sur ce point, l’Assurance maladie cible particulièrement la consommation de médicaments : la France est le quatrième pays le plus consommateur d’antibiotiques en Europe, derrière la Grèce, la Roumanie et la Bulgarie, selon des chiffres de Santé publique France.

Les négociations tarifaires avec les médecins avaient échoué l’année dernière. Cet échec avait entraîné l’application d’un tarif provisoire, revalorisant les consultations de base de 1,50 euro, un montant jugé insuffisant par tous les syndicats de médecins alors que les tarifs n’avaient pas bougé depuis 2017.

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