Nvidia : superpuces, robots… Les folles promesses du faiseur de rois de l’IA

Nvidia : superpuces, robots… Les folles promesses du faiseur de rois de l’IA

Une intelligence artificielle (IA) bientôt plus puissante ? Promesse faite par Nvidia, le géant américain des semi-conducteurs. Et comme pour joindre le geste à la parole son PDG Jensen Huang a présenté ce lundi 18 mars, à l’occasion d’une conférence destinée aux développeurs, sa dernière innovation : des “superpuces“.

Baptisées Blackwell, en hommage à David Blackwell, premier universitaire afro-américain entré à la National Academy of Science, ces puces électroniques seraient jusqu’à quatre fois plus puissantes que celles de la génération précédente ayant servi à entraîner les modèles d’IA existants. En somme, de véritables outils à doper les IA.

“Le taux de progression de l’informatique est démentiel”, a fait valoir Jensen Huang, le patron du groupe, assurant avoir “besoin de GPU [Graphics processing unit, des puces disposant d’une capacité de calcul très supérieure à celle des microprocesseurs classiques] plus grandes”.

Des superpuces moins gourmandes

Plus grandes certes, mais aussi moins énergivores. Car l’IA reste aujourd’hui encore très gourmande en électricité. Ce qui lui vaut d’ailleurs de nombreuses critiques. Premier dans le secteur depuis la sortie de son produit vedette, le H100 en 2022, Nvidia a ainsi mis les bouchées doubles, et les résultats sont là : les “superpuces” de Nvidia seraient 25 fois plus performantes en matière d’efficacité énergétique.

Suffisant pour laisser à la traîne ses concurrents, qui peinaient déjà à rattraper leur retard. Car bien qu’ils tentent de développer leurs propres puces, les géants Apple, Microsoft et Amazon sont pour l’heure contraints d’utiliser les produits de Nvidia afin de tenir leurs promesses en matière d’IA. La firme à la pomme a notamment accepté de coopérer avec Nvidia pour équiper son casque de réalité virtuelle, Vision Pro, commercialisé depuis février.

Des robots de plus en plus humains ?

Et les ambitions du spécialiste des microprocesseurs ne s’arrêtent pas là. Nvidia a également révélé ce lundi travailler sur Earth-2 Cloud : une plateforme de prévisions du changement climatique en utilisant des simulations générées par de super-ordinateurs avec IA.

Plus impressionnant encore, le groupe a annoncé être sur le point de finaliser le “premier modèle au monde de fondation humaine”. Baptisé projet Gr00T, cette innovation permettra aux robots de comprendre le langage, d’imiter les mouvements d’êtres humains et d’interagir avec le monde.

Les modèles “permettront au robot d’apprendre à partir de démonstrations humaines afin qu’il puisse aider dans les tâches quotidiennes et reproduire la gestuelle humaine, rien qu’en nous observant”, poursuit le groupe.

Une ombre chinoise menaçante

Seule ombre au tableau : contrairement à ses rivaux Intel, Micron et Texas Instruments, Nvidia ne fabrique pas ses propres semi-conducteurs. L’entreprise, qui a dépassé en février le seuil symbolique de 2 000 milliards de dollars de valorisation (sommet que seuls Microsoft, Apple et le pétrolier Saudi Aramco ont connu), fait en effet appel à des sous-traitants. Parmi lesquels, la société Taïwan Semiconductor Manufacturing.

Une architecture dont les fondations pourraient s’avérer fragiles. Davantage encore dans le contexte des fortes tensions géopolitiques que connaît Taïwan avec son voisin chinois. Récemment, Washington, qui se livre à une guerre commerciale avec l’Empire du Milieu, a formellement interdit à Nvidia de fournir à des entreprises chinoises ses puces les plus performantes.

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