Palmarès des ventes de livres : le retour d’illustres habitués… et quelques surprises

Palmarès des ventes de livres : le retour d’illustres habitués… et quelques surprises

Si l’on fait abstraction d’Ana Huang qui place deux des romans de sa série Twisted (t. IV et I, Hugo Roman) aux 2e et 13e rangs, si l’on “oublie” aussi Morgane Moncomble, la reine de notre palmarès avec trois titres de sa série Seasons (Hugo Roman) placés aux 9e, 11e et 15e places, et si l’on met de côté Sarah Rivens présente avec le tome I de Lakestone (HLab) et le 1er tome de Captive (HLAB, 18e) – on a en effet déjà amplement évoqué ces trois dames de la romance dans nos commentaires de palmarès -, on s’arrêtera sur le nouveau titre de Michael McDowell (1950-1999), l’Américain “miracle” des éditions Monsieur Toussaint Louverture, qui a permis à ces dernières de glaner des millions grâce à sa série Blackwater (publiée en 1983 aux Etats-Unis et en 2022 en France).

Dans la foulée, la maison d’édition a créé une “bibliothèque McDowell” et publié avec succès Les Aiguilles d’or en octobre 2023 (85 000 exemplaires vendus). Voici Katie, (déjà crédité de 20 000 exemplaires) qui prend la 5e place du palmarès des fictions. Une histoire “à l’esthétique gothique”, selon son éditeur, dont l’intrigue se situe dans le New York de la fin du XIXe siècle.

Edouard Louis est lui aussi un habitué des meilleures ventes. Mais il est bien vivant et œuvre principalement dans le registre autobiographique. Ainsi, dans Monique s’évade (Seuil, 10e rang), la star des transfuges de classe évoque sa mère, Monique, sa nouvelle fuite et son émancipation. Un “court et très émouvant” roman, fort apprécié dans nos pages par Thomas Mahler.

On citera également, parmi les fraîchement arrivés, Eric-Emmanuel Schmitt, dont La lumière du bonheur, 4e tome de la fresque La Traversée des temps (Albin Michel, 6e place), tombe à pic : son héros, Noam, débarque en effet dans la Grèce du Ve siècle avant Jésus-Christ, alors que la cité athénienne vit au rythme des festivités, des concours d’éloquence et des… Jeux olympiques.

A signaler également : l’ouvrage du romancier et dramaturge Laurent Gaudé, Terrasses, (Actes Sud, 16e), un “chant polyphonique qui réinvente les gestes, restitue les regards échangés, les quelques mots partagés, essentiels” se déroulant un certain vendredi 13 novembre 2015 – chant mis en scène par Denis Marleau au théâtre de la Colline du 15 mai au 9 juin 2024.

Du côté des essais, c’est Elisabeth Badinter qui fait l’entrée la plus remarquée avec Messieurs, encore un effort… (Flammarion/Plon) qui s’octroie la 3e place. La philosophe spécialiste des Lumières y explique la baisse de natalité en France par la trop lourde charge mentale des femmes : “Si l’égalité entre les sexes ne progresse pas plus radicalement, et jusque dans l’intimité des couples, il ne faut pas s’étonner qu’elles refusent d’être les éternelles perdantes”, note-t-elle.

Puis viennent le docteur Réginald Allouche, qui propose avec Sucre : l’ennemi public n° 1 (Albin Michel, 6e) un mode d’emploi “pour réguler votre glycémie et perdre du poids avant qu’il ne soit trop tard !” et la membre du jury Goncourt Françoise Chandernagor dont L’Or des rivières (Gallimard, 15e) évoque ses racines creusoises. On finira cette brève recension par une incongruité : l’irruption, à la 13e place, de Premières secousses (La Fabrique éditions), véritable livre manifeste du mouvement les Soulèvements de la terre. Après avoir échappé à la dissolution en novembre 2023 devant le Conseil d’Etat, le collectif activiste écologiste continue son combat. “Les Soulèvements de la terre, c’est la volonté d’établir un véritable rapport de force en vue d’arracher la terre au ravage industriel et marchand.”

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