Placements : les avantages (et les inconvénients) des produits structurés

Placements : les avantages (et les inconvénients) des produits structurés

Cocktail gagnant pour les fonds structurés ! “Les conditions de marché sont idéales depuis quelques mois, note Cyrille Gerbert, conseiller en gestion de patrimoine au sein du réseau Neofa. Les taux d’intérêt à long terme sont élevés, tout comme la volatilité des marchés, deux composantes essentielles du moteur des produits structurés.”

De quoi s’agit-il exactement ? Ces produits promettent à l’épargnant un gain (par exemple 5 %) sur une durée précise (dix ans) tout en protégeant son capital (à 100 %, 80 %, etc.). Une vingtaine de nouveaux produits ont vu le jour en France sur les onze premiers mois de 2023 d’après Morningstar. “Les épargnants sont à la recherche de sécurité dans un contexte marqué par une faible visibilité. Les fonds structurés répondent parfaitement à cette demande”, décrypte Cyrille Gerbert.

La promesse, il est vrai, est tentante. De plus en plus de produits proposent une garantie à 100 % du capital à l’échéance et un rendement garanti ! Difficile à croire ? C’est qu’il y a tout de même un revers à la médaille. “Ces produits comportent une option de remboursement anticipé à leur date anniversaire au gré de la banque les ayant conçus”, explique Yves Conan, le directeur général du courtier Linxea. Concrètement, l’épargnant ne connaît pas à l’avance la durée réelle de son investissement. “Le risque est de ne toucher ce coupon qu’un an au lieu de dix, si l’émetteur décide de rembourser par anticipation”, souligne Eric Fraga, responsable de la gestion d’actifs de la société de conseil en gestion privée Equance. Une décision tentante pour les banques lorsque les taux à long terme baissent : elles ont alors intérêt à rembourser le produit pour en émettre un nouveau, assorti d’un taux moins élevé (autrement dit moins coûteux pour elles).

Si l’émetteur fait faillite…

Il faut donc s’intéresser à ces véhicules seulement si l’on a un horizon de placement long (dans l’éventualité où ils vont jusqu’à leur terme) tout en acceptant une sortie plus rapide que prévu. La garantie du capital permet alors de les envisager comme une alternative au fonds en euro de l’assurance-vie. A une réserve près, et de taille : si l’émetteur fait faillite, la garantie en capital ne tient plus et le client peut perdre l’intégralité de son épargne ! “C’est pourquoi nous ne travaillons qu’avec de grandes signatures comme BNP Paribas, Goldman Sachs, JP Morgan, Morgan Stanley et SG”, indique Yves Conan.

Il existe aussi des supports dont le capital n’est pas garanti, mais seulement protégé. Cette fois, la promesse de rendement est liée à la performance d’un indice (comme l’Euro Stoxx 50 par exemple) ou d’un panier d’actions. Ils offrent par exemple un coupon annuel de 10 % à condition que l’indicateur retenu affiche une performance positive ou nulle à sa date anniversaire. Si tel est le cas, le produit est automatiquement remboursé et le produit délivre le rendement prévu. Mais si l’indice baisse, il continue d’exister sans rien verser au client. Si l’année suivante, il est en hausse, le client touche alors deux années de coupon, et ainsi de suite jusqu’au terme. Un mécanisme de protection du capital permet par ailleurs de garantir au client qu’il ne perdra pas d’argent à l’échéance jusqu’à une baisse de l’indice prédéfinie, par exemple 30 %. C’est seulement en deçà de ce niveau qu’il subira une perte sèche.

Dernier élément à connaître : “Ces produits ne permettent pas toujours de capter la hausse des actions en totalité : si l’indice s’envole de 25 %, par exemple, l’épargnant n’en profite pas intégralement puisque le fonds structuré se contente de tenir sa promesse de rendement (10 % par exemple)”, prévient Eric Fraga chez Equance.

Conclusion ? Avant d’investir, déterminez votre propre scénario de marché (haussier ou baissier) puis choisissez un produit correspondant.

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