Produits structurés : un placement attractif mais risqué

Produits structurés : un placement attractif mais risqué

Ils ont le vent en poupe. Avec la remontée des taux d’intérêt, les produits structurés – ou fonds à formule – proposent de nouveau des rendements attractifs. Originaux dans leur conception, ces placements versent, au terme d’une période comprise entre un et douze ans, des intérêts – ou “coupon” dans le jargon – dont le montant global dépend de l’évolution d’un sous-jacent. Ce terme désigne le plus souvent un indice boursier, comme l’Euro Stoxx 50 pour les marchés de la zone euro, un panier de titres ou une action d’entreprise, mais ce peut aussi être une matière première, voire une cryptomonnaie.

Des paramètres connus à la souscription

Au minimum un an après sa commercialisation, puis à une fréquence définie – journalière, mensuelle, trimestrielle, semestrielle ou annuelle -, la banque émettrice relève le cours du sous-jacent et le compare à celui enregistré lors du lancement du structuré. Si le cours est en hausse, le capital est reversé avec le coupon prévu, et le produit est rappelé, c’est-à-dire clôturé, avant la date de fin initialement prévue. Dans le cas contraire, il est reconduit. A la date de clôture contractuelle, si le produit n’a pas été remboursé par anticipation, le capital investi est remboursé en intégralité s’il s’agit d’un structuré à capital garanti ou bien de façon partielle dans le cas d’un structuré à capital protégé.

A la souscription, tous les paramètres du support sont connus. “L’acheteur connaît à l’avance la durée maximale du placement, ainsi que les conditions de perte et les objectifs de gain”, souligne Guillaume Eyssette, directeur associé du cabinet de gestion en patrimoine Gefinéo. Une formule qui séduit particulièrement les épargnants à l’heure où le flou prédomine sur les marchés boursiers. D’autant que l’on trouve depuis un an environ des produits à capital garanti offrant un coupon attractif – de l’ordre de 3 à 5 % selon la durée du placement -, chose que l’on n’avait plus vue sur le marché depuis au moins dix ans. Mais, attention, il faut être vigilant sur plusieurs points.

L’importance du sous-jacent

Les produits structurés peuvent être très performants car ils proposent actuellement des intérêts annuels pouvant grimper jusqu’à 12 %, selon le degré de risque. La palette de produits est diversifiée, avec une fourchette d’objectifs de rendement très large. Encore faut-il trouver le bon équilibre entre un coupon élevé et des mécanismes de sécurisation suffisants. La protection du capital à l’échéance en est l’une des clefs, mais ce n’est pas la seule. La fréquence de rappel du produit est aussi à prendre en compte. “C’est fondamental, estime Guillaume Eyssette. Plus elle est rapprochée, et plus vous avez de chances d’encaisser votre capital avec des intérêts. A rendement potentiel équivalent, mieux vaut privilégier un structuré à rappel mensuel plutôt qu’un produit à rappel annuel.”

Il faut aussi être très attentif au choix du sous-jacent. Il est primordial de comprendre la composition de ce dernier pour mieux juger de son évolution future. Cela requiert un minimum de connaissances et de compétences en matière boursière, mais aussi de lire attentivement la documentation précontractuelle avant de s’engager. Idéalement, il faut miser sur un sous-jacent dont le cours sera plutôt baissier les premières années, afin de percevoir des coupons, mais avec de très fortes chances de remonter de façon durable avant l’échéance du produit, pour éviter une perte en capital. Surtout, ayez en tête que tous les actifs financiers ne se valent pas. Ainsi, un indice généraliste sera plus sécurisant qu’un indice sectoriel, qui sera lui-même moins risqué qu’un panier d’actions et encore moins périlleux qu’un titre unique.

Pour ceux qui comptent acheter pour la première fois un structuré ou qui veulent prendre un risque limité tout en percevant des intérêts, il est conseillé de choisir un véhicule reposant sur un indice classique, doté d’une garantie en capital à l’échéance et prévoyant une fréquence de rappel mensuelle. Il offrira un rendement annuel plus modeste, de l’ordre de 4,5 % à 5 %. Mais cette rémunération sera toujours meilleure qu’une obligation de l’Etat français sur dix ans, qui rapporte, elle, 3 %.

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