Produits structurés : une rémunération de 10 % par an sans (trop de) risque ?

Produits structurés : une rémunération de 10 % par an sans (trop de) risque ?

L’univers des produits structurés a beaucoup évolué ces dernières années, à l’aune de la remontée des taux d’intérêt. En effet, ces derniers sont le fuel qui alimente le moteur de performance de ces supports. Reposant sur une formule connue dès la souscription, ils permettent d’obtenir un gain lié aux marchés financiers assorti d’une protection plus ou moins forte contre leur baisse.

Cet environnement plus porteur a permis l’explosion des produits à capital garanti à l’échéance : leur valeur varie à la hausse comme à la baisse pendant toute leur durée de vie mais l’épargnant qui conserve son investissement jusqu’au terme est assuré de récupérer, a minima, sa mise. Ainsi, selon les estimations d’Hilbert IS, les versements ont presque quadruplé sur les produits à capital garanti. Ils ont représenté près de la moitié des ventes de produits structurés en 2023.

Les épargnants sont friands de ce type de produits. “Le marché est très dynamique en France car l’appétence pour le risque y est faible”, souligne Marc Tempelman, cofondateur de Cashbee. D’autant qu’à condition de se montrer sélectif, il est possible de trouver des supports très attractifs actuellement. Ainsi, la dernière création de Cashbee, baptisée Onyx 4, affiche une promesse de rémunération de 10,05 % par an, une fois déduits les frais de l’assurance-vie dans laquelle elle est logée.

Les produits à capital garanti explosent

Attention aux frais de gestion

Il s’agit d’un titre de créance d’une durée de dix ans, émis par la Société Générale. En fin de vie du produit, si l’indice du secteur bancaire de la zone euro (l’Eurostoxx Banque) affiche une progression ou une stabilité par rapport à la date de lancement, les coupons sont versés. “Les valorisations boursières sont globalement élevées mais certains secteurs sont à la traîne et la banque en fait partie, explique Marc Tempelman. Les établissements sont robustes et le contexte de taux leur est profitable donc nous faisons le pari d’un rattrapage sur les marchés.” Dans le cas contraire, les détenteurs se contentent de récupérer leurs capitaux. Attention, les frais de gestion de l’enveloppe restant dus, la mise initiale sera toutefois amputée de 10 % (soit dix ans de frais de gestion annuels de 1 %) !

Où est le loup ? Il réside dans le fait que la banque peut rappeler le produit, à son gré, chaque année à date anniversaire. Une option qu’elle exercera si elle réussit à se financer moins cher ailleurs. “L’incertitude est grande sur ce paramètre, reconnaît Marc Tempelman. Les taux d’intérêt vont probablement baisser mais on ne sait pas comment va évoluer la prime de risque payée par un établissement en particulier.” Un aléa très bien rémunéré.

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