Refus du rachat d’U.S. Steel par le Japon : comment Biden en fait un argument de campagne

Refus du rachat d’U.S. Steel par le Japon : comment Biden en fait un argument de campagne

Son principal argument : la défense des “travailleurs” américains. Le président des Etats-Unis, Joe Biden, s’est farouchement opposé au rachat du groupe national United States Steel (U.S. Steel) par le Japonais Nippon Steel. “U.S. Steel est une entreprise emblématique depuis plus d’un siècle, et il est vital qu’elle reste une société américaine, contrôlée et gérée depuis les Etats-Unis“, a affirmé le démocrate dans un communiqué, publié ce vendredi 15 mars.

“Il est important que nous maintenions des entreprises sidérurgiques américaines solides, opérées par des travailleurs américains”, a-t-il martelé. C’est la première fois que le dirigeant démocrate se prononçait aussi clairement sur le sort du groupe. Jusqu’ici, la Maison-Blanche avait simplement indiqué que le projet d’acquisition monté par Nippon Steel exigeait un “examen approfondi”, étant donné le rôle central d’U.S. Steel dans la production d’acier, essentielle à la sécurité nationale.

Pour l’actuel candidat à sa propre succession, outre l’enjeu crucial de souveraineté industrielle, l’élection présidentielle à venir pèse lourdement dans ce choix. Le siège d’U.S. Steel se trouve en Pennsylvanie, un “swing-state” pour lequel les résultats seront décisifs pour l’élection finale. Cet Etat du nord-est des Etats-Unis a été emporté par Donald Trump en 2016, mais c’est Joe Biden qui l’a gagné en 2020. A cette date, l’écart était toutefois très mince et l’actuel président l’avait emporté d’un peu plus de 80 000 voix seulement.

Les syndicats “rassurés”

Une fois n’est pas coutume, son rival Donald Trump a également soutenu qu’il bloquerait le rachat d’U.S. Steel s’il retournait à la Maison-Blanche. Les deux candidats “cherchent le soutien des syndicats qui pourraient faire la différence dans les cruciaux ‘swing states’”, souligne Thibault Denamiel, chercheur au Centre des études internationales et stratégiques (CSIS), interrogé par l’AFP. Des syndicats, dont le puissant United Steelworkers International, qui, depuis l’annonce de l’opération en décembre 2023, ont multiplié les protestations. Les derniers propos de Joe Biden, rejetant l’offre nippone, les ont toutefois “rassurées”.

Un espoir demeure pour ces syndicats, qui avaient approuvé l’offre d’un concurrent américain d’U.S. Steel, Cleveland-Cliffs (CLF), qui envisageait en 2023 une union totale pour former le seul sidérurgiste américain du top 10 mondial en volume de production (31 millions de tonnes). Toutefois, cette proposition avait été rejetée par U.S. Steel. Ce vendredi 15 mars, le patron de CLF s’est dit favorable à la proposition d’une nouvelle offre – à un prix cependant bien plus bas que celui du Japonais.

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