Retraite : les fonds obligataires préférés de nos experts financiers

Retraite : les fonds obligataires préférés de nos experts financiers

Quelle traversée du désert ! Pendant près de dix ans, le marché obligataire fut malmené. Ainsi, dès 2014, le taux de la dette d’Etat émis par la France (OAT), à échéance de dix ans, est passé sous la barre des 2 %, avant d’”offrir” de 2019 à 2021 des taux d’intérêt négatifs ! Du jamais vu. Mais cette période est bien révolue. Depuis quelques mois, les obligations redeviennent attractives. Logique. Face à une inflation fulgurante, les banques centrales ont remonté leurs taux directeurs, lesquels se sont répercutés sur les taux d’emprunt et sur les taux obligataires. Désormais, des OAT à échéance cinq et dix ans avoisinent respectivement les 3,2 % et les 3,4 %. Tentant, quand on cherche des placements intéressants en vue de sa retraite.

Le taux affiché d’une obligation est également lié à la note obtenue par l’émetteur en fonction de sa solidité financière, laquelle est publiée par des agences privées. Meilleure est la note et plus faible est le taux d’emprunt. “Une société très bien notée, classée ‘Investment grade’, dont le risque est jugé faible, émet actuellement des obligations à échéance cinq ans au taux d’intérêt moyen de 4,5 %”, observe Thomas Giudici, responsable de la gestion obligataire chez Auris Gestion. C’est par exemple le cas de TotalEnergies, BNP Paribas ou Volkswagen… Un cran en deçà en termes de qualité, se trouve le “high yield” (ou haut rendement). “Dans ce segment, les taux avoisinent 5 à 6 % pour des sociétés comme la Fnac ou Tereos, poursuit Thomas Giudici. Enfin, pour les firmes présentant un risque supplémentaire, comme BUT ou Picard, ils évoluent autour des 7,5 à 8 %.”

Pour les Etats, les collectivités territoriales et les entreprises, le marché obligataire représente en quelque sorte la formule “investisseur” du crédit bancaire. Lorsque ces acteurs émettent des obligations, ils choisissent de s’endetter vis-à-vis d’une multitude d’investisseurs privés, qui deviennent leurs créanciers. Les émetteurs s’engagent à les rembourser à une date décidée à l’avance (date d’échéance ou de maturité). Dans l’intervalle, ils versent régulièrement des intérêts, appelés coupons, dont le montant dépendra du taux de l’emprunt (le taux nominal) et du capital investi (le nominal). Ainsi, en détenant une obligation, vous connaissez à l’avance le montant de la “rente” qui vous sera versée et la date à laquelle vous sera remboursé le capital que vous avez placé. Plutôt pratique quand on cherche des revenus réguliers pour ses vieux jours…

fonds obligataires

Un ticket d’entrée élevé

Mais toute médaille a son revers. En premier lieu, vous vous exposez au risque de voir l’émetteur faire faillite et se trouver incapable de rembourser votre capital. De plus, le ticket d’entrée s’avère élevé : atteignant au minimum de 1000 à 2000 euros, il peut dépasser pour certains grands groupes les 100 000 euros. “La solution consiste alors à acheter des parts dans un fonds obligataire. La mise minimale est d’une centaine d’euros. En outre, il est géré activement par des professionnels qui proposent diverses stratégies d’investissement : en fonction des secteurs, de la maturité de la dette ou de la notation des entreprises, précise Hervé Thiard, directeur général de la société de gestion Pictet AM France.

Comme il concentre un panier d’obligations, il présente également l’avantage de mutualiser le risque.” Quant au coupon, il est soit réinvesti dans de nouvelles obligations, soit versé annuellement sur votre compte – il correspond alors à la moyenne des intérêts perçus par ce panier. Une formule intéressante pour diversifier son patrimoine, tout en s’offrant de la visibilité sur ses gains sur longue période.

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