Take-Two, Microsoft… Le secteur des jeux vidéo en zone de fortes turbulences

Take-Two, Microsoft… Le secteur des jeux vidéo en zone de fortes turbulences

Le secteur des jeux vidéo souffre. Take-Two, l’éditeur des très populaires “Grand Theft Auto” (GTA) et “NBA 2K”, a annoncé ce mardi 16 avril le licenciement de 5 % de son personnel, soit plusieurs centaines de personnes. Une annonce d’autant plus surprenante qu’elle a lieu quelques jours seulement après le rachat du géant suédois Gearbox Entertainment, acquise pour près de 460 millions de dollars.

Un arbre qui cache peut-être une forêt. Car dans l’enceinte du géant américain, l’heure est plutôt aux économies. Ainsi, le conseil d’administration de Take-Two “a approuvé un plan de réduction des coûts visant à identifier des gains d’efficacité dans l’ensemble de ses activités et à améliorer les marges de la société, tout en continuant à investir pour la croissance”, indique l’entreprise.

Le coût du plan est estimé entre 160 et 200 millions de dollars. Et d’après les informations communiquées par le groupe au gendarme américain des marchés (SEC), certains projets auraient déjà été avortés.

Une crise sans précédent

Take-Two ne fait toutefois pas figure d’exception. La situation de l’entreprise, qui comptait jusqu’alors plus de 11 000 salariés, s’inscrit en réalité dans le sillage de ses concurrents. 1 900 postes supprimés chez Microsoft, 1 800 chez Unity, 375 chez Amazon Games. Au total, plus de 10 000 suppressions postes auraient été actées en 2023. L’année 2024 ne semble pas placée sous de meilleurs auspices : 255 entreprises de la filière auraient déjà licencié plus de 74 000 personnes, selon le site spécialisé Layoffs. fyi.

Parler de crise n’a donc rien d’excessif. Il s’agirait même de l’une “des plus difficiles que l’industrie n’ait jamais connue “, confiait Anne Dévouassoux, présidente du Syndicat national du jeu vidéo (SNJV) à nos confrères de Ouest-France. Face à cette dégringolade, plusieurs pistes d’explications se dessinent. Premièrement, la saturation du marché. L’an dernier, des titres, parmi les plus importants, ont afflué de façon quasi simultanée : The Legend of Zelda, Hogwarts Legacy, Diablo IV, Baldur’s Gate III, ou encore Final Fantasy.

Sans surprise, cet enchaînement risqué puise son origine dans la crise sanitaire. Pendant le confinement, “il y a eu une surconsommation du jeu vidéo et le marché était très dynamique en termes de ventes” expliquait encore récemment Anne Dévouassoux à Ouest-France. Problème : cet engouement a conforté les entreprises dans l’idée qu’il fallait produire plus, et plus vite.

GTA VI, très attendu par les joueurs, plus encore par l’éditeur

Deuxièmement, la fin progressive du “Quoi qu’il en coûte” suivie de la hausse des prix de l’électricité provoquée par le déclenchement de la guerre en Ukraine a considérablement contracté le pouvoir d’achat des ménages. D’après un sondage Odoxa réalisé cet automne, les loisirs sont la deuxième catégorie la plus touchée par les réductions des dépenses : huit Français sur dix ont rogné dans ce type de dépenses, et près d’un français sur deux “l’a beaucoup fait”.

Mais avec la sortie très attendue de GTA VI l’an prochain, Take-Two espère renflouer les caisses. Publiée en décembre, la bande-annonce qui montre des courses-poursuites, des fêtes sur des yachts, et, pour la première fois, un protagoniste féminin, a été vue plus de 42 millions de fois sur YouTube en seulement sept heures… De quoi laisser espérer à l’éditeur l’obtention d’un généreux pactole à la clé.

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