Attaque iranienne : Israël réclame “toutes les sanctions possibles” contre Téhéran

Attaque iranienne : Israël réclame “toutes les sanctions possibles” contre Téhéran

Téhéran a mis à exécution sa menace de représailles contre Israël en lançant samedi soir une attaque massive et inédite contre son ennemi régional. Plusieurs analystes jugent quasi inévitable une riposte d’Israël. S’exprimant lors du Conseil de sécurité, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a appelé à une “retenue maximale” des deux Etats, afin d’éviter “des confrontations militaires majeures sur de multiples fronts au Moyen-Orient”.

Les infos à retenir

⇒ A l’ONU, Israël et l’Iran s’accusent mutuellement

⇒ Israël dit s’être défendu en “coalition” avec ses alliés

⇒ Une réunion d’urgence mardi des ministres des Affaires étrangères de l’UE

A l’ONU, Israël et l’Iran s’accusent mutuellement

Il faut “imposer toutes les sanctions possibles contre l’Iran, avant qu’il ne soit trop tard”. Ce dimanche 14 avril, lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU convoquée à son initiative, l’ambassadeur israélien, Gilad Erdan, a enjoint ses membres à “agir”, afin d’empêcher un embrasement au Moyen-Orient. “Le masque est tombé. L’Iran, premier soutien mondial du terrorisme, a exposé son vrai visage de déstabilisateur de la région et du monde”, a-t-il notamment déclaré, évoquant le mécanisme du “snapback”, qui permet aux membres de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 de réimposer les sanctions internationales contre Téhéran, alors levées en échange de l’engagement iranien à ne pas mener d’activités nucléaires à des fins militaires.

“Il est temps pour le Conseil de sécurité d’assumer ses responsabilités et de faire face à la véritable menace pour la paix et la sécurité internationales”, a accusé de son côté l’ambassadeur iranien à l’ONU, Amir Saeid Iravani, avant d’appeler les Etats membres à “prendre des mesures punitives d’urgence pour forcer ce régime à arrêter le génocide contre la population de Gaza”. Concernant l’attaque, ce dernier estime que “le Conseil de sécurité a failli à son devoir”, en ne condamnant pas la frappe du 1er avril contre le consulat à Damas. “Dans ces conditions, la République islamique d’Iran n’a pas eu d’autre choix que d’exercer son droit à l’autodéfense”, a-t-il ajouté, assurant que Téhéran ne voulait pas d’escalade mais répondrait à “toute menace ou agression”.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a quant à lui cherché à temporiser. “Ni la région ni le monde ne peuvent se permettre plus de guerre”, a-t-il insisté, appelant à une “retenue maximale” des deux Etats, afin d’éviter “des confrontations militaires majeures sur de multiples fronts au Moyen-Orient”.

Contre l’attaque, “une coalition d’alliés internationaux”

L’armée israélienne s’est félicitée dimanche d’avoir pu compter sur “une coalition défensive d’alliés internationaux” dirigée par les Etats-Unis, avec la Grande-Bretagne, la France et d’autres pays. “L’attaque sans précédent de l’Iran a été contrée par une défense sans précédent. C’était la première fois qu’une telle coalition travaillait ensemble contre la menace de l’Iran et de ses mandataires au Moyen Orient”, a affirmé lors d’une conférence de presse le porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari.

Si Joe Biden a confirmé l’information, réaffirmant son soutien “inébranlable” au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le président américain a pour autant insisté sur le fait qu’il ne souhaitait pas d’une “guerre étendue” avec l’Iran. “Le président (Joe Biden) a été clair : nous ne voulons pas d’escalade”, a déclaré dimanche le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, John Kirby.

De son côté, le Premier ministre britannique Rishi Sunak a lui aussi appelé au “calme” dans la région pour “désamorcer” la situation, bien que son aviation militaire ait abattu “plusieurs” drones iraniens lors de l’attaque sur Israël.

Darmanin demande un renforcement de la sécurité devant lieux de culte et écoles juifs

Le ministre de l’Intérieur français, Gérald Darmanin, a demandé dimanche aux préfets de renforcer la sécurité devant les lieux de culte juifs ainsi que devant les écoles confessionnelles, au lendemain de l’attaque menée par l’Iran contre Israël et en prévision des fêtes de Pessah, la pâque juive.

“Les forces de sécurité (police et gendarmerie, ndlr) ne pourront naturellement assurer seules ces missions, a-t-il écrit dans un télégramme. Aussi, il vous revient de réquisitionner les militaires de Sentinelle à cette fin”.

De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, a annoncé faire convoquer lundi l’ambassadeur d’Iran en France pour “passer un message de fermeté”. “Il ne faut pas inverser les responsabilités. Ce sont les Iraniens qui ont attaqué Israël. […] Ça fait maintenant depuis 1979 que l’Iran a mis au cœur de sa diplomatie la haine contre Israël”, a-t-il précisé.

Une réunion d’urgence mardi des ministres des Affaires étrangères de l’UE

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a convoqué une réunion d’urgence des ministres des Affaires étrangères de l’UE mardi par visioconférence, à la suite de l’attaque menée par l’Iran contre Israël, a-t-il annoncé ce dimanche. “Notre objectif est de contribuer à la désescalade et à la sécurité de la région”, a-t-il indiqué sur le réseau social X.

Josep Borrell a aussi déclaré sur X être entretenu avec le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian, à qui il a fait part de la condamnation par l’UE “dans les termes les plus forts” des frappes sur Israël, appelant l’Iran à ne pas se livrer à une “nouvelle escalade”.

“Dans cette situation régionale extrêmement tendue, une nouvelle escalade ne peut être dans l’intérêt de personne. Nous appelons toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue”, a aussi souligné le responsable espagnol, dans une déclaration diffusée au nom des 27 pays de l’UE.

Réouverture des écoles lundi en Israël

L’armée israélienne a annoncé la réouverture ce lundi, dans la majeure partie du pays, des écoles qui avaient été fermées pour raisons de sécurité samedi face aux menaces de l’Iran.

La République islamique a mené dans la nuit de samedi à dimanche une attaque sans précédent de drones et de missiles vers Israël, qui a affirmé avoir “déjoué” l’opération avec l’aide de pays alliés. Après évaluation de la situation, “il a été décidé de reprendre les activités éducatives dans tout le pays” dès lundi, sous réserve néanmoins de “restrictions” dans la zone frontalière avec le Liban et dans les localités proches de la bande de Gaza, a indiqué sur X le porte-parole de l’armée, Daniel Hagari.

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